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Le Pnud

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ous nous endormons dans la tranquillité d'un tel amour, si quelque objet nouveau ne vient réveiller nos désirs, et présenter à notre cœur les charmes attrayants d'une conquête à faire. Enfin il n'est rien de si doux que de triompher de la résistance d'une belle personne, et j'ai sur ce sujet l'ambition des conquérants, qui volent perpétuellement de victoire en victoire, et ne peuvent se résoudre à borner leurs souhaits. Il n'est rien qui puisse arrêter l'impétuosité de mes désirs : je me sens un cœur à aimer toute la terre ; et comme Alexandre, je souhaiterais qu'il y eût d'autres mondes, pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses. | Exclamation marquant l'indignation et l'étonnement de DJ face aux reproches de son valet. 1ère question rhétorique construite sur le modèle d'une période oratoire au rythme ternaire grâce à 3 propositions subordonnées : "qu'on se lie à demeurer","qu'on renonce", "qu'on n'ait plus d'yeux". A travers ces 3 proposition, DJ caricature la position moraliste de Saganarelle et livre sa conception de la fidélité synonyme d'enchaînement précoce / de privation / de cécité. L'antiphrase « La belle chose » exprime un blâme ironique. Dans cette longue période oratoire formée de 3 nouvelles subordonnées infinitives, DJ ridiculise ceux qui pratiquent la fidélité car selon lui, ils se déshonorent, se ferment tôt à la beauté du monde et s'enterrent vivants. DJ cherche à associer à sa contre-argumentation des images choquantes à travers le champ lexical de la mort et la répétition du mot « yeux ». Au fond, il se justifie en faisant comprendre que, pour ne pas périr, il est obligé d'être infidèle. DJ fait semblant de réagir à une réponse imaginaire de son valet et proteste avec véhémence à travers une double négation. Cette dimension dialogique rend la tirade vivante et permet de capter davantage l'attention du public. Les procédés employés sont la « captatio benevolentiae » et la double énonciation. DJ, emporté par son discours, s'enhardit et énonce une maxime en employant de nouveau la restriction (par laquelle il continue de dévaloriser la constance) et le présent de vérité générale (pariant ainsi sur l'adhésion de son public). Cette maxime se rapproche beaucoup d'un alexandrin poétique ; il s'agit d'un vers blanc. Début d'un éloge paradoxal de l'inconstance et inversion baroque des valeurs communes et des normes qui ont forgé l'idéal de l'amour courtois jusqu'à la Renaissance. Exploitation habile des ressources formelles de l'art oratoire : l'opposition de l'un et du multiple (premier objet / toutes les autres beautés, toutes les belles) et la métonymie récurrente de la beauté, du cœur. Première incursion du vocabulaire juridique propre au plaidoyer: droit de, justes, (plus loin : innocence, engage, mérite, injustice, tribut). DJ se pose en porte-parole des femmes lésées car non-courtisées et les présente comme des prétendantes, des prédatrices après les avoir réduites à des objets agréables à regarder ou, par synecdoque, des « coeurs » à prendre. Changement de registre (passage de l'épidictique au lyrique) et changement des indices énonciatifs : glissement du « tu » vers le « moi / je» en passant par le « on » et le « nous ». DJ s'implique davantage et se victimise : il s'abandonne à l'amour car il est « pris », enlevé, entraîné par sa « douce violence ». L'oxymore, qui relève du vocabulaire précieux, annonce le prochain registre épique. DJ récuse la loi contraignante et arbitraire des hommes (car elle dépend de l’éducation, la coutume, la raison et la religion choisis par la société) et se considère libre de tout engagement. En s'offrant toutes les femmes, il prend parti pour la loi universelle de la nature : la nature l'a doté d'yeux pour qu'il s'en serve et remarque la beauté autour de lui. Et il n'est pas un cas d’espèce car de nombreux libertins pensent ainsi (confirmation de la généralité à travers la répétition de « nous » en fin de phrase). Séduire est un devoir qu'il remplit spontanément. L'emploi d'une conjonction (« quoi qu’il en soit ») et d'une locution adverbiale (« après tout ») permet de comprendre qu’il en vient aux vraies raisons de son libertinage : son bon plaisir assumé à travers l'hyperbole « dix mille » et qui le présente comme un amant généreux, grand seigneur, au service des dames et de leurs plaisirs à elles. Son absence de scrupule est confirmée par le champ lexical de la sensualité épanouie. En vérité, DJ sent que cette raison masque un motif plus sombre : une boulimie sexuelle pathologique puisqu'il est incapable de résister, qu'il ne peut pas ne pas séduire et qu'il ne s'« explique » pas cette aboulie ou cet envoûtement. L'argument de la « loi de la nature » n'était finalement qu'un prétexte. Annonce sous forme d'un vers blanc de la thèse de l'inconstance. Elle fait écho à la maxime négative du début de la tirade et la complète positivement. La variété et la mobilité dans l'amour tirent son autoportrait du côté de l'esthétique baroque. Passage au registre épique perceptible à travers la longueur de la phrase, le retour au pronom personnel indéfini « on », les figures de style (accumulation et hyperbole). DJ montre son goût du défi amoureux et décrit son art de la séduction à travers une métaphore guerrière : aimer nécessite une stratégie et beaucoup de patience, de feintes et d'ambition. Le champ lexical des sentiments (larmes, soupirs, transports, scrupules) est doublé par le champ lexical militaire (combattre, rendre les armes, forcer les résistances, oppose, vaincre).

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