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Lydia

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é tout de suite que, non contente d’amoindrir nos fatigues, la technique nous libère l’esprit. Aussi par la réflexion gagnons-nous en sens critique et en culture générale, donc en faculté de choix, En posant en préalable à la pleine liberté l’existence d’une pensée elle-même nuancée, informée et libre, ce candidat s’assurait tout de suite une antithèse solide.

Un point d’érudition philosophique. Il n’existe rien de tel que des « références obligatoires » ; mais Descartes (Discours de la méthode, VI) et son idée de devenir par la technique « comme maîtres et possesseurs de la nature » pouvait ici fournir un coup de pouce appréciable ; de même Bacon et son utopie scientiste (La Nouvelle Atlantide) qui imagine les OGM dès le XVIIè siècle. Ni l’un ni l’autre n’ont été mentionnés, à mon grand regret.

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3.2. Antithèse : la dépendance à la technique

La fallacieuse impression de puissance que donne le progrès technique comporte un risque « d’acclimatation » à l’existence de ce progrès. S’ensuit alors un étrange phénomène que Rousseau (cité par une seule copie, hélas !), en son temps, avait déjà signalé : les commodités dégénèrent en « vrais besoins, si bien qu’on [est] malheureux de les perdre sans être heureux de les posséder. » (Discours sur les fondements de l’inégalité parmi les hommes, voir ce cours).

Bien des copies ont mentionné ce risque, mais sans jamais élucider les problèmes suivants, tout de même très gênants.

- Comment un « nouveau besoin » peut-il apparaître ? Au point de vue physiologique, nous n’avons pas évolué depuis l’époque de Rousseau, ni même depuis l’époque de Lascaux. La ration calorique quotidienne n’a guère varié depuis le Moyen-Age (autour de 2900 kcal), nous respirons toujours à peu près une quinzaine de fois par minutes et notre cœur bat à peu près à 80 pulsations par minute. Dès lors, la notion de « besoins secondaires » chère aux économistes et aux sociologues a-t-elle le moindre sens ?

- Supposé même que de « nouveaux besoins » puissent naître, il est clair qu’ils nous obligent à les satisfaire ; mais ce souci nouveau peut-il vraiment apparaître comme un « esclavage » ? Les copies qui prétendent abruptement que « nous ne pouvons pas nous passer de la technique » vont un peu vite en besogne car d’une part cela n’est vraisemblablement pas vrai (il suffit d’essayer, et l’on se passe fort bien de presque toutes les « commodités », si l’on accepte de vivre de manière un peu spartiate ; du reste, à brève échéance, nous n’aurons peut-être pas le choix : voyez ici) ; et d’autre part, même si c’était vrai (par exemple pour un malade dans un poumon d’acier), le fait que nous soyons sous la dépendance physique d’un objet technique sous risque de mort ne nous rend pas pour autant son esclave (ainsi les porteurs de pacemakers).

Un autre choix d’argumentation fréquent a été relevé : il s’agissait, Marx à l’appui, de dénoncer la « chaîne » industrialisée de Taylor et Ford, où, prétendait-on, l’ouvrier devenait le serviteur de la machine, laquelle commandait son rythme de travail et ses moindres gestes. La référence méritait sans doute de figurer dans les copies ; mais il fallait tout de même se demander si la chaîne elle-même était effectivement en cause, ou s’il ne fallait pas plutôt en vouloir à l’inventeur (humain) de telles conditions de travail ; car dans ce cas, la chaîne n’est (comme tous les autres objets techniques) que le moyen de l’exploitation, et non son organisateur ; mais à ce stade on retrouve le problème posé par une lecture « serrée » du sujet (voir ici). Pour rappel, chez Marx, le travail constitue une activité normalement épanouissante : ce n’est que dans certaines conditions précises d’exploitation qu’il devient aliénant (voyez ce cours, et ce cours).

La plupart des copies livrèrent des antithèses superficielles, et surtout hors sujet puisqu’elles ne répondaient pas à la question, faute d’avoir clairement établi un lien solide

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