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it les différents genres avec précision, et donne les règles du beau en même temps qu'il en offre le modèle. La dernière Épître, «Sur l'amour de Dieu» (1698), de Boileau, d'inspiration janséniste, attaquait les jésuites, leur reprochant leur casuistique, quarante ans après Pascal. Contrairement à une idée répandue, Boileau ne fut pas à proprement parler le chef de file et le censeur du classicisme: nettement plus jeune que Corneille, Molière ou La Fontaine et contemporain de Racine, il publia son Art poétique un an après la mort de l'auteur du Misanthrope, six ans après la publication du premier recueil des Fables, et à un moment où Racine avait déjà écrit la majorité de ses pièces. L'Art poétique ne fut donc pas, pour les contemporains, un ouvrage normatif, puisqu'il n'a pu influencer que la création des auteurs du XVIIIe siècle. Cet ouvrage, le plus célèbre de Boileau, est en revanche une excellente description des principes mis en pratique par les écrivains classiques.

Il est au xviie siècle l'un des principaux théoriciens de l'esthétique classique en littérature, ce qui lui vaudra plus tard le surnom de « législateur du Parnasse ». Il est l'un des chefs de file du clan des Anciens dans la querelle des Anciens et des Modernes, une polémique littéraire et artistique qui agite l'Académie française à la fin du XVIIe siècle, et qui oppose deux courants antagonistes sur leurs conceptions culturelles6. Comme poète, Boileau entreprend de définir le goût, et cherche à fixer d'une manière claire et précise les lois et les ressources de la poésie classique. Prenant modèle auprès des grands poètes de l'Antiquité, qu'il défend et qu'il admire, il travaille avec une lente rigueur et cherche à ne pas être injuste dans ses satires. Parvenu au faîte des honneurs, Boileau devint également le chef de file des Anciens dans la célèbre querelle des Anciens et des Modernes qui l'opposa au Moderne Charles Perrault, de 1687 à 1694. Opposé aux thèses de Perrault, qui prétendait que le siècle de Louis XIV était supérieur à celui d'Auguste en matière littéraire, Boileau défendit âprement les écrivains de l'Antiquité, qu'il considérait comme des modèles indépassables. Au cours de cette querelle, il donna tout d'abord deux épigrammes injurieuses en réponse au poème de Perrault intitulé le Siècle de Louis le Grand (1687). En 1693, il composa l'Ode pindarique sur la prise de Namur, accompagnée d'un Discours sur l'Ode, qui développait sa doctrine de l'imitation ainsi que ses arguments pour affirmer la supériorité des Anciens. À ces textes s'ajoutèrent, en 1694, les Réflexions sur Longin et la dixième Satire, «Contre les femmes», où il accusait celles-ci de soutenir le parti des Modernes. Boileau et Perrault se réconcilièrent pourtant en 1694, grâce à l'entremise d'Antoine Arnauld. Malgré la prévention des philosophes du xviiie siècle, Boileau est aujourd'hui encore souvent pris comme référence scolaire pour la justesse, la solidité et le goût, l'art de conserver à chaque genre la couleur qui lui est propre, l'objectivité dans ses tableaux comme dans ses jugements, l'art de faire valoir les mots par leur arrangement, de relever les petits détails, d'agrandir son sujet, d'enchâsser des pensées fortes et énergiques dans des vers harmonieux mais toujours dominés par la raison.

Il est élu à l’Académie Française en 1684.

Le génie de Boileau réside en effet dans son œuvre de critique et de théoricien. Imitation de la nature humaine, l'art tend, selon la doctrine classique, à réaliser un idéal de vérité, qu'il ne peut atteindre que

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