Peintures de Kandisky

D102 12 16  devoir N°2

Au XIXe siècle, Eugene Chevreul a publié son ouvrage "De la loi du contraste simultané des couleurs et de l'assortiment des objets colorés", ce qui a radicalement changé la manière dont les artistes appréhendent et utilisent la couleur ainsi que son effet sur la perception visuelle. Selon lui, la couleur d'un objet est influencée par son environnement et ses couleurs avoisinantes, ce qui signifie qu'une même couleur peut sembler différente en fonction de son contexte. Il remet également en question l'idée du "ton local", qui est l'idée que chaque objet a une couleur spécifique indépendante de son environnement.  Selon Chevreul, les zones d'ombre ne sont pas dépourvues de couleur, mais plutôt teintées par les couleurs environnantes. Il soutient que le noir est une absence de lumière mais pas une absence de couleur, soulignant ainsi l'activité chromatique constante du monde. Cette conception dynamique de la couleur a profondément influencé l'approche de la peinture.Cette idée sous-tend l'approche dynamique de la couleur dans la peinture. Ses travaux ont eu un impact sur le développement de la théorie de la couleur en peinture et ont inspiré de nombreux artistes comme Claude Monet « Meules, fin de l' été » de 1891 et « Montagne » de 1909 de Vassily Kandinsky . Nous verrons donc de quelle manière ces 2  artistes perçoivent, utilisent et représentent la couleur dans leurs œuvres.

Dans « Meules fin de l'été » de Claude Monet, on voit comme le titre de le dit deux meules de foin dans un champ avec à l'arrière des montagnes et un ciel. .

C'est une atmosphère rurale et sereine. Les meules est un thème banal avec la recherche de la lumière. Il a dessiné une série sur ce thème pour capter la réalité et l'impression de la réalité changeante. Les couleurs utilisées dans ce tableau sont les dégradés de orange marron et jaune ( tons chauds) pour les meules en premier plan,ensuite à l'arrière des arbres teintés de vert puis le ciel. Monet utilise le  violet et le bleu pour les ombres des meules pour créer des effets de lumière et d'ombre. Les arbres sont peint en vert, avec des touches de marron ainsi que les montagnes qui restent dan les tons des meules. Le ciel est dans des tons plus froids mais sans contraste apparent. Il y a un certain mouvement des ombres qui créent un variation de lumière. Claude Monet peint les meules avec une palette chromatique éclatante capturant les effets changeants de la lumière . Les couleurs interagissent entre elles. Les tons dominants sont des teintes chaudes de jaune, d'orange et de brun pour le foin, contrastant avec les tons plus frais et plus doux du ciel et de la végétation environnante. Dans son tableau il y a l'influence des idées de Chevreul  dans l'application de couleurs pures directement sur la toile, créant ainsi des effets lumineux et vibrants. Monet utilise les couleurs er les chromatiques pour une représentation réaliste avec des connotations émotionnelles. La couleur est utilisée de manière expressive pour évoquer une atmosphère particulière et une sensation de tranquillité. Le rapport entre la peinture de Monet, en particulier sa série des "Meules", et les idées d'Eugène Chevreul réside dans l'application des principes du contraste simultané des couleurs.  Selon Chevreul, les couleurs perçues sont influencées par les couleurs qui les entourent, et les contrastes entre les couleurs peuvent modifier notre perception visuelle. Monet en a fait de même dans « le pont du Japon » ou il utilise les principes du contraste des couleurs et des objets. Avec des tons bleus,vert , jaune,orange et rouge , cela intensifie la luminosité de l'oeuvre et donne un effet réaliste.Les couleurs vives  sont superposées pour créer de forts contrastes donnant une impression de mouvement et donc de vie. Les couleurs chaudes et froides se mêlent de manière à créer un contraste dynamique, conformément aux observations de Chevreul sur le contraste simultané des couleurs. De plus, Monet exploite la variation des tons et des teintes pour représenter les différentes conditions lumineuses de l'été, illustrant ainsi la constante activité chromatique du monde.

Vassily Kandinsky, quant à lui, explore l'art abstrait dans son œuvre "Montagne" de 1909. Il abandonne la représentation fidèle de la réalité pour exprimer ses émotions et ses sensations à travers des formes, des lignes et des couleurs abstraites. Il utilise une palette chromatique et des formes pour évoquer un sentiment de mouvement et de dynamisme. Les couleurs vives (bleu,rouge, jaune) servent à exprimer des émotions. De part le titre, nous pouvons comprendre que Kandinsky a peint une montagne, mais pas de façon réaliste tant dans la forme que dans les couleurs. Cela donne l'impression au premier abord que c'est une improvisation, instinctif mais en fait c'est un travail élaboré, une réflexion sur l'image construite.  On peut imaginer des personnages ou plutôt des formes qui ne sont pas réalistes. En bas du tableau à gauche, on pourrait voir un soleil et le vert représenterai les arbres. Lorsque l'on regarde ce tableau, on est plus à regarder les couleurs et les formes que l'identification de l'objet peint. Il s’éloigne de la représentation réaliste pour explorer les possibilités expressives de la couleur et aussi de la forme. Le concept de l'absence de ton local a encouragé Kandinsky à explorer la couleur de manière plus subjective et expressive, dépassant la représentation réaliste des objets pour exprimer des émotions et des idées abstraites à travers la couleur. Les couleurs sont des éléments « vivants » et sort du coté réaliste des objets. Inspirée par les idées de Chevreul sur l'activité chromatique du monde, il crée une œuvre dynamique avec des formes géométriques et des couleurs très vives pour créer une sensation de mouvement avec des couleurs se juxtaposant. Kandinsky a également exploré la théorie des couleurs dans ses écrits  dans son ouvrage "Du spirituel dans l'art" publié en 1911. Il a développé des idées sur l'association des couleurs, les contrastes et les harmonies chromatiques. Il établit un langage des couleurs pour l’âme. Le sujet devient juste un support pour la couleur. Il explique cela dans son ouvrage  de 1911 :«  La pensée matérialiste limite notre accès à des émotions subtiles... En effet, notre pensée actuelle, influencée par le matérialisme, limite notre accès à des émotions subtiles inexprimables par les mots. Souvent, les spectateurs se contentent de rechercher l’imitation de la nature ou une approche impressionniste. » et plus loin il parle des couleurs :  « L'artiste est la main qui, par l'usage convenable de telle ou telle touche, met l'âme humaine en vibration. Il est donc clair que l'harmonie des couleurs doit reposer uniquement sur le principe de l'entrée en contact efficace avec l'âme humaine. Cette base sera définie comme le principe de la nécessité intérieure. »