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Spinoza Tiré Du Traité Théologico-Politique

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agir selon son propre plaisir, tandis que l’esclavage se définirait par l’absence d’une telle indépendance au profit d’une soumission à la volonté d’autrui.

Dans la deuxième phrase, « Cela cependant n’est pas absolument vrai, car en réalité être captif de son plaisir et incapable de rien voir ni faire qui nous soit vraiment utile, c’est le pire esclavage, et la liberté n’est qu’à celui qui de son entier consentement vit sous la seule conduite de la Raison. »

Spinoza met en question la relation entre la liberté et le plaisir. Pour lui il n’y a pas de différence entre « agir selon son bon plaisir » et « être captif de son plaisir » Pour Spinoza le plaisir que s’oppose à la Raison à une signification négative. Il nous rend aveugle à ce qui nous est nécessaire, à ce qui est bon et utile pour nous. Le plaisir est synonyme de passion. Il est « esclavage ». Il nous contraint.

Dans la troisième phrase, « Quant à l’action par commandement, c’est-à-dire l’obéissance, elle ôte bien en quelque manière la liberté, elle ne fait pas sur-le-champ un esclave, c’est la raison déterminante de l’action qui le fait. » Obéir, c’est agir par commandement, c’est respecter un ordre qui est donné. Mais toute personne qui obéit n’est pas pour autant esclave. Tout dépend de la nature de l’ordre qui est donné, et de celui qui donne l’ordre.

- Quand j’obéis à un ordre qui m’a été donné et que cet ordre sert mes intérêts et mon utilité il ne saurait y avoir esclavage.

- Par contre, si j’obéis à un ordre qui m’a été donné, qui sert entièrement les intérêts de celui qui m’a donné l’ordre et qui dessert mes propres intérêts, alors dans ce cas on peut parler d’esclavage.

Mais si chez Spinoza l’obéissance à un ordre donné par autrui n’implique pas nécessairement l’esclavage, l’obéissance à un ordre que l’on se donne soit même n’implique pas nécessairement la liberté. Ce qui dans tous les cas est déterminant, c’est la raison pour laquelle on obéit et à laquelle on obéit.

Dans la phrase 4, « Si la fin de l’action n’est pas l’utilité de l’agent lui-même, mais de celui qui la commande, alors l’agent est un esclave inutile à lui-même ; au contraire, dans un Etat et sous un commandement pour lesquels la loi suprême est le salut de tout le peuple, non de celui qui commande, celui qui obéit en tout au souverain ne doit pas être dit un esclave inutile à lui-même, mais un sujet.»

Ici c’est L’enjeu politique qui apparaît : si toute obéissance devait, impliquer l’esclavage, alors aucun Etat libre ne serait possible, puisque tout ordre souverain rendrait ses sujets esclaves. On serait alors confronté à un dilemme : ou bien un Etat d’esclaves, ou bien des hommes libres sans cadre politique et social. Les règles qui définissent la liberté de l’Etat sont de la même nature que celles qui définissent la liberté de l’homme. Tout est affaire de raison. Pourvu que l’ordre ou la loi auxquels on obéit, soient rationnels. Ainsi au niveau de l’Etat, l’ordre se convertit en loi suprême au nom de laquelle le souverain ordonne et les sujets obéissent.

Dans la dernière phrase, « Ainsi cet Etat est le plus libre, dont les lois sont fondées en droite raison, car dans cet Etat chacun, dès qu’il le veut, peut être libre, c’est-à-dire vivre de son entier consentement sous la conduite de la Raison.» En conclusion, Spinoza définit l’idéal de l’Etat puisqu’il invoque l’idée de « l’Etat le plus libre ». Pour que cette possibilité devienne réalité, il faut que les lois qui administrent l’Etat, celle que le souverain respectera et fera respecter, celles auxquelles les citoyens obéiront, proviennent directement de la Raison. C’est là l’unique condition de la liberté politique.

2) La partie critique

Ce qui constitue l’enjeu de ce texte est le fait que l’auteur arrive à démontrer que l’opinion publique est fausse, en effet l’opinion publique pense que L’homme privé de liberté est celui dont la volonté est contrainte (l’esclave soumis au commandement d’autrui).

Par opposition l’homme libre sera celui dont la volonté n’est pas contrainte : « qui agit selon son bon plaisir ». Mais Spinoza annonce que cette conception est fausse pour deux raisons :

Contrairement à ce que pense la plus part des gens « agir selon son plaisir » ce n’est pas faire ce que l’on veut mais c’est « être captif » ou contraint par son plaisir, c’est donc tout le contraire de la liberté.

La deuxième critique faite à l’opinion courante est que le commandement n’est pas toujours synonyme de contrainte. Tout dépend de la raison qui détermine l’ordre donné.

Dans sa démonstration, Spinoza évoque la thèse selon laquelle la liberté consiste dans l’indépendance de la volonté. Puis il va ensuite démontrer l’absurdité de la définition de l’esclavage.

Spinoza cherche par la suite à démontrer que tout sujet, tout citoyen n’est pas nécessairement esclave par le seul fait qu’il obéit aux ordres du souverain ou aux lois. Il garantit par-là la possibilité d’un Etat libre. Selon Spinoza, la raison présente un caractère universel : elle est en chacun de nous et par conséquent chacun peut apprécier ce qui est rationnel et ce qui ne l’est pas, pourvu qu’il réfléchisse et juge selon sa raison. Ainsi chacun est en mesure de juger si l’obéissance à la loi cause du tord ou non à ses intérêts, si elle contredit aux principes de sa propre raison. Par conséquent, l’Etat le plus libre, c’est

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