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Trou Du Cul

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rtie haute de Pergame, avec le Grand Autel au centre, musée de Pergame

Toutefois, contrairement aux grandes cités grecques, la ville est au cœur d’un large royaume, et n’est donc plus un tout en soi, mais le lieu où se concentre la puissance économique et politique de toute une région, ce qui explique son urbanisme moins fonctionnel, mais plus monumental. Cette course à l’architecture glorieuse s’inscrit dans un contexte de rivalité politique et intellectuelle entre les grandes cités hellénistiques, notamment avec la capitale des Ptolémées, Alexandrie. L'Autel peut ainsi être lu comme le reflet de l'imposante culture philologique et mythographique, entretenue par les prêtres et les lettrés de la cour des Attalides.

Pergame, construite sur une hauteur (335m), est la superposition de trois villes, réunies les unes aux autres par des escaliers, avec des belvédères, des terrasses supportant des portiques à deux étages. Dans la ville haute se trouvent les bâtiments administratifs et civiques : agora, palais, arsenal, bibliothèque, théâtre, temples de Dionysos, d’Athéna Polias, et le Grand Autel (voir maquette). Dans la ville moyenne un magnifique gymnase, les temples de Déméter et d’Héra Basileia, le Prytanée. La ville basse constitue le centre commercial.

Admirable réussite architecturale, la ville est au centre d’un riche terroir (blé, oliviers, vignes, élevage). L’industrie est différenciée (parfums, draps fins, parchemins). Sa bibliothèque rivalise avec celle d’Alexandrie (200 000 volumes), le palais royal renferme un véritable musée de sculpture. Elle est fameuse pour son école de rhéteurs, ses ateliers de sculpteurs, et ses artistes dionysiaques en font le principal foyer de l’art dramatique3.

L’autel[modifier]Le bâtiment[modifier]

La maquette de l'Autel, musée de Pergame

L'autel suit le schéma traditionnel de la Grèce de l’Est : il consiste en une vaste plate-forme entourée d’un mur doublé d’une colonnade ionique. De chaque côté de l’estrade, une aile enserre l’escalier monumental menant à une cour fermée, ceinte d’une colonnade extérieure, où devaient se dérouler les sacrifices. Suivant la tradition ionienne, la table de l’autel est placée sur une large base à degrés qui, ici, fait corps avec l'ensemble architectural.

Les frises de l’estrade représentent sur 110 mètres de longueur une gigantomachie, c’est-à-dire le combat entre les Géants, fils de Gaïa, et les dieux de l’Olympe. Les frises des murs de la cour, hautes de 1 mètre 10 pour 90 mètres de long, représentent l’histoire de Télèphe, fils d’Héraclès et fondateur légendaire de Pergame. Enfin, sur le toit des colonnades, des acrotères prennent la forme de chevaux, griffons ou lions. Une reconstitution récente suggère que des statues occupaient les entrecolonnements. Ainsi, le groupe dit des « Petits Gaulois » ou « Petits Galates » pourrait être placé sur la bordure de l’autel4. Malgré cette profusion, l’œuvre est incomplète : certaines décorations des colonnades supérieures et la frise de Télèphe sont inachevées.

Les vestiges de l’inscription dédicatoire de l’architrave5 ne permettent pas de savoir à quelle divinité il était consacré : on donne à l’autel le nom conventionnel de « Grand Autel ». Les hypothèses les plus vraisemblables mentionnent Zeus, Athéna -protectrice de Pergame- les deux divinités ensemble ou encore les douze dieux de l’Olympe6. La littérature ne vient pas ici au secours de l’archéologie : malgré le caractère exceptionnel de l’œuvre, seul un certain Lucius Ampelius, dont l’activité se situerait au IIIe siècle ap. J.-C., en fait mention7. Son témoignage n’apporte rien de neuf à notre connaissance du monument.

Date de construction[modifier]La datation du monument fait l’objet d’une controverse. On sait qu’il a été bâti au cours du IIe siècle av. J.‑C. : l’un des fragments de la dédicace porte l’inscription ΒΑΣΙΛΙΣΣ (Α), « reine ». L’inscription désigne sans aucun doute Apollonis, femme d’Attale Ier et mère d’Eumène II et Attale II. Comme on ne connaît aucune dédicace commune à Attale Ier et Apollonis, on suppose qu’elle est désignée ici comme reine-mère : Eumène II et Attale II se désignent fréquemment comme les « fils du roi Attale et de la reine Apollonis ». Le Grand Autel peut donc être daté après 197, date de la mort d’Attale Ier. Sur la base de poteries retrouvées dans les fondations, des commentateurs estiment que la construction est décidée vers 168-166 av. J.-C., au moment où la guerre contre les Galates prend fin. Cependant, on admet généralement que la décision d’entreprendre le projet se situe au début du règne d’Eumène II, après la paix d’Apamée de 188 av. J.-C. — période où le royaume de Pergame atteint son apogée. On ignore combien de temps les travaux ont duré. Compte tenu de la finition parfaite de la Gigantomachie, il est probable qu’elle ait été exécutée en premier. Pour ce qui est de la frise de Télèphe, son inachèvement s’explique dans doute par la fin des Attalides, en 133 av. J.-C..

La Gigantomachie[modifier]

Jeune Géant terrassé par Athéna, détail de la frise Est du Grand Autel, musée de Pergame

Zeus contre Porphyrion

À l’instar de la centauromachie (combat entre les centaures et les Lapithes) et de l’amazonomachie, la gigantomachie constitue un thème iconographique très populaire en Grèce antique : elle représente la victoire de l’ordre sur le désordre. Dans le contexte pergaménien, il s’agit évidemment d’une allusion à la victoire de Pergame contre les Galates. La frise du Grand Autel est composée de 120 panneaux hauts de 2 mètres 30, d’une largeur variable (comprise entre 70 cm et 1 mètre) et épais de 50 cm. Cette épaisseur a permis aux sculpteurs de bien détacher les figures en relief. Chaque panneau est conçu pour représenter une figure importante.

La frise montre une centaine de figures, chacune nommée par son nom : l’inscription figure sur la corniche supérieure pour ce qui est des dieux, et en caractères plus petits sur l’assise inférieure pour ce qui est des Géants. À l’exception de l’un d’entre eux8, aucun des Géants ne nous est connu par ailleurs : les sculpteurs se sont sans doute fondés sur une pièce d’érudition d’un poète de cour. La frise Est, que le visiteur arrivant de l’agora voyait en premier, montre les principales divinités grecques : Arès, Athéna, Zeus, Héraclès, Héra, Apollon, Léto et Artémis. La frise Sud représente des divinités de la lumière : Phébé (« la brillante ») et Astéria (« étoilée »), Séléné, Hélios et Éos. La frise du podium, à l’ouest, se décompose en deux ailes comportant chacune trois côtés : l’aile Sud montre Dionysos, sa mère Sémélé et Cybèle (assimilée à Rhéa et donc grand-mère du dieu) ; l’aile Nord est celle des divinités marines, Poséidon, Amphitrite et leur famille. Les dieux sont donc groupés par association d’idée, généralement suivant leurs liens familiaux : ainsi, Phébé et Astéria, sœurs de Léto, jouxtent celle-ci au coin entre les frises Est et Sud. Le reste de la frise est difficile à lire, que ce soit en raison de morceaux manquants, d’inscriptions manquantes ou d’une moindre familiarité de notre part avec les thèmes iconographiques. Parmi les interprétations proposées figurent les Érinyes, les Grées ou les Moires.

Les Moires contre Agrios et Thoas

Conformément à la tradition classique de la frise, les figures occupent toute la hauteur des panneaux et l’ensemble de la frise représente un unique épisode, et non un récit. En revanche, le traitement des figures n’a rien de classique. Ainsi, les sculpteurs ont recouru à la technique du haut-relief, habituel pour les métopes mais non pour les frises. Ils font également preuve d’un souci du détail rarement rencontré dans la sculpture architecturale : ils représentent soigneusement les plumes ou les écailles ou la peau de chacun des monstrueux Géants, de même que les vêtements et les chaussures des dieux. Les figures s’enchevêtrent en une composition dense et complexe, tandis que les corps des Géants se convulsent et leurs visages se tordent de douleur devant l’assaut des Olympiens.

Le style pergaménien, qu’on a pu qualifier de « baroque hellénistique », atteint ici son apogée : la frise est en effet la plus grande et l'une des dernières créations de la sculpture monumentale grecque. La lutte victorieuse des olympiens contre les forces chthoniennes cherche sans doute à symboliser la suprématie des princes attalides sur les Barbares galates. Mais au-delà de toute lecture politique, on a prêté à la composition une portée cosmique.

La frise de Télèphe[modifier]

Détail de la frise de Télèphe, musée de Pergame

La frise de Télèphe offre un style plus apaisé. Elle est constituée de panneaux de 1 mètre 58 de haut, de largeur variable (75 à 95 cm de largeur) et de 35 à 45 cm d’épaisseur. Une partie d’entre eux a été découverte dans une muraille bâtie au VIIIe siècle pour défendre la ville contre les Arabes, située à 80 mètres environ de l’emplacement du Grand Autel. Les commentateurs s’accordent sur le fait que la frise — rapidement

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