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Commentaire Littéraire d'Un Extrait De l'Ensorcelée De Barbey d'Aurevilly (p.247-247 De « Je Ne Me Souviens Pas … » à « Qui Ne Se La Rappelle Pas »).

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rte de mystification de l’abbé. Ils lui donnent un caractère sacré, accentué par les phrases exclamatives et le regard de Cloud quand à cette scène indescriptible (« mais j’étais endiablé de voir jusqu’au bout… et je regardais ! », « Vère ! i n’ savait pus ! » ) .

On peut donc dire que la religion et le régionalisme sont deux notions non négligeables dans cette scène, et qu’elles aident à la constitution du fantastique.

Le fantastique de cette scène n’est pas entièrement subjectif. Les circonstances, le lieu, le moment et la réaction du témoin fondent l’aspect fantastique de la scène. Le récit se passe dans une église, la nuit, un caractère sacré apparaît donc au début de la scène. La vision de Pierre Cloud, qui a auparavant abusé sur l’alcool, est donc une vision troublée de la scène.

L’Abbé de la Croix-Jugan est avant tout un mort, un revenant de l’au-delà, au physique atrocement abimé, comparable à celui d’un squelette ou d’un cadavre en décomposition (« sa face était encore plus horrible qu’elle n’avait été de son vivant, car elle était semblable à celles qui roulent dans les cimetières quand on y creuse les vieilles fosses et qu’on y déterre d’anciens os », « il prit sa tête de mort dans ses mains d’esquelette »). Les blessures de son vivant étant encore visibles (« seulement les blessures qui avaient foui la face de l’abbé étaient engravées dans ses os »), elles sont gravées en lui, ineffaçables, comme dans son esprit.

La messe va prendre un autre tournant lorsque l’abbé va commencer à se sentir mal à l’aise (« il s’embarrassait, il s’arrêtait … on eût gagé qu’il avait oublié sa science », « butant à tout mot comme un bègue, et reprenant … »). Ce malaise fait référence au même moment de la messe, lors de celle de Pâques, où l’abbé fut tué sur l’autel (« comme un homme perdu qui cherche à se rappeler une chose qui peut le sauver et qui ne se le rappelle pas ! »).

L’abondance de points de suspensions aide également à l’établissement d’un climat angoissant (« il se troublait … il s’embarrassait, il s’arrêtait … on eût gagé qu’il avait oublié sa science… »).

Le fantastique de cette scène réside donc dans le comportement étrange du personnage, dans sa description physique ainsi que dans la manière dont le témoin réagit face à l’abbé (« je ne me souviens pas […] d’avoir eu jamais bien grand’peur dans ma vie, mais cette fois j’étais épanté »).

Pour conclure, on peut dire que Barbey d’Aurevilly, pour rendre cette scène fantastique, use de la description des traits surnaturels de l’abbé ainsi que de son retour dans le monde des vivants et la réaction de Pierre Cloud, figé par la peur. Il apporte également des nuances régionales et religieuses qui donnent à la scène un caractère à la fois sacré et surnaturel mais aussi réel, par les réflexions du témoin et la conservation de son langage d’origine.

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