Analyse d'un slogan publicitaire

Analyse d’un slogan publicitaire

         Toux d’irritation ?

        Stodal au tout

        début de la toux !

Introduction :

- produit : identité et caractéristiques (produit en vente libre, concernant la santé, donc senti comme important ou indispensable par le consommateur)

- objectif : vente à un large public (quiconque tousse)

- frein : vive concurrence.

- contraintes pesant sur le slogan : créativité limitée par l’argument unique et obligatoire (guérir efficacement) : une fois mentionnés la maladie et le remède, tout est dit.

1. Un mini dialogue à visée conative :

A. Un dialogisme fictif

- Structure question/réponse : dialogue feint avec le destinataire. La question semble faire écho à la toux ou à une remarque du destinataire, pris en considération par la firme, auquel répond le locuteur fictif.

- Mise en scène d’une situation médicale : sorte de question d’un médecin ou pharmacien, suivie d’une ordonnance. Condition pathologique : toux d’irritation ; et posologie : au tout début de la toux. = symptôme ? Remède ! Univers possible de la médecine car champ lexical technique.

B. Implication forte de la cible :

- Organisation syntaxique : interrogation (= interpellation du destinataire) et exclamation (= ordre). Ellipse des verbes : densité et concision qui raffermissent l’injonction, et imitation d’une situation d’urgence. Question plus brève que la réponse : insistance sur la solution plus que sur le problème. Sorte de logique par analogie : après une question, une réponse ; après une toux, Stodal. Correspondance du ? et du !.

- Mise en page : Question + réponse coupée en deux par retour à la ligne : obligation de lire les trois lignes pour comprendre de quoi il retourne. Si on s’arrête, blocage sur le problème. La distribution de le structure syntaxique sur trois lignes : dynamisme de la lecture à visée implicative.

- Argumentation par syllogisme : Toux, or Stodal (donc fin de la toux). Absence de la conclusion, que le destinataire doit formuler lui-même (procédé de persuasion).

2. Une comptine pharmaceutique :

A. Une strophe de trois vers

- Trois segments présentés comme des vers par la mise en page. Mise en œuvre de la fonction poétique. Rime vers 2 et 3 (ou épiphore) ; rythme : 5 + 4 + 5. Enjambement vers 2/3. Donc une strophe (qui est un tercet).

- Homophonie : assonance en [u] et allitérations en [t  d  t  /  t  d  t  /  d  d  t ], qui rappellent le nom du produit (permettant d’unifier les sons du slogan) et qui rythment comme une toux. Vers 1 : le [r] et les [i], éliminés dans les vers suivants, après « Stodal ».

- Figures : répétition (« toux », ce qui rappelle encore la réitération des quintes de toux) et homonymie (« tout »/ »toux »). Une occurrence à chaque vers : insistance sur la maladie. Structure diagonale de « toux » (début vers 1) à « toux », fin vers 3 : avec entre les deux, Stodal (stop), le sens de la toux change (inquiétante / en voie de résolution). Structure qui imite le propos : Stodal au début du vers 2 (après le diagnostic) et la toux recule en fin de strophe, donc efficacité du produit. Structure symétrique qui se retrouve sur le plan du rythme (5 + 4 + 5).

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