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Apologie de socrate

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Provocation gratuite ? Inconscience ? Dangereux mépris des juges ? En tous cas, ce second discours ne ressemble en aucun cas à celui d'une personne déjà condamnée, et qui joue sa vie. Certes, Socrate affirme à plusieurs reprises qu'il ne serait pas digne d'un homme - et parmi tous les hommes, particulièrement de lui - de supplier les juges (voir notamment 34e) ; mais du moins attendrait-on des marques d'humilité, des signes d'inquiétude. Au contraire, Socrate fait preuve de hauteur et de dédain. Pourquoi proposerait-il une peine alternative dont il sait qu'elle est un mal (la prison, par exemple), en lieu et place d'un sort (la mort) dont il ne sait, à vrai dire, si elle est un mal ou un bien ? Quant à l'hypothèse de l'exil, il la rejette catégoriquement : si les Athéniens, ses concitoyens, n'acceptent pas Socrate, à coup sûr les autres Cités le rejetteront à leur tour (37b-e).

Une telle attitude braque les juges : ils condamnent Socrate à mort, et commettent l'irréparable ; mais à y regarder de plus près, le second discours s'ouvrait sur cet aveu assez étrange : "je m'attendais à ce qui est arrivé" (36a). A de nombreux égards, on a le sentiment que Socrate savait d'avance qu'il allait être condamné : dès 19a, il signale qu'il n'a que très peu de temps (trop peu ?) pour se disculper des accusations les plus anciennes portées contre lui. Plus troublant encore : dans sa péroraison finale, (38c-39d) non seulement Socrate explique que cette sentence ne résoudra pas les problèmes d'Athènes, mais encore il prédit un sort terrible à ceux qui l'on condamné puisque, par leur faute, ils ont privé Athènes de celui qui pouvait vraiment rendre la Cité heureuse. Aux autres juges (qui l'ont acquitté), enfin, il annonce : "ce qui m'arrive est, selon toute vraisemblance, un bien; et nous nous trompons sans aucun doute, si nous pensons que la mort soit un mal." (40b-c).

Un tel discours aurait sa place dans la bouche d'un vainqueur, non d'un condamné. Si Socrate savait d'avance quelle serait l'issue du procès, pourquoi n'a-t-il rien fait pour empêcher cette fin malheureuse ? Manifestement, quelque chose a échappé aux accusateurs, aux juges et, avouons-le, à nous aussi à l'issue de cette première lecture. Le texte mérite qu'on s'y intéresse de beaucoup plus près et surtout qu'on examine avec attention la manière dont Socrate se défend des accusations portées contre lui dans son premier discours. Avant d'aborder le cours suivant, il convient donc de relire le début du texte (17a-35d).

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