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Biographie Fellini

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gure une prodigieuse collection de récompenses internationales. En 1955, Fellini réalise Il Bidone, et, en 1957, Les Nuits de Cabiria.

Dans ces trois derniers films, le cinéaste fait tourner son épouse, Giulietta Masina, et la met en vedette dans les personnages inoubliables de la misérable et lumineuse Gelsomina ou dans celui de Cabiria, une petite putain naïve et abusée mais habitée par l’espérance. Ce film, Les Nuits de Cabiria, constitue l’un des deux axes de notre travail de fin d’études.

Si jusque-là, le cinéma fellinien conserve une relative parenté avec le néoréalisme, (beaucoup de critiques estiment que Fellini ne fait pas, si ce n’est peut-être à l’occasion de son premier film, réellement partie de ce mouvement), avec La Dolce Vita, en 1960, Fellini n’appartient plus qu’à lui-même, il n’est plus d’aucun mouvement, il invente son cinéma, il invente un art nouveau. On a parlé de la naissance du baroque fellinien, un cinéma hanté et traversé par la mémoire inventive de son auteur, habité par un goût pour l’onirisme, pour une narration à l’écart d’une « réelle progression dramatique », un cinéma peuplé de personnages extravagants, un cinéma réfléchissant sur le cinéma et la création, un cinéma militant et critique (opposé aux bassesses du petit écran et de la publicité, etc.), entremêlant réel et imaginaire, un cinéma qui fait cohabiter poésie et exubérance, grâce et pesanteur. Un cinéma qu’il est impossible de faire tenir dans une formule. Au sommet de sa carrière son travail adopte un style unique, nettement poétique, flamboyant et si influent qu’il n’est d’autre solution que de créer le terme felliniesque pour le décrire.

On ne peut évoquer Fellini sans rendre justice au compositeur et chef d’orchestre Nino Rota qui signera les bandes originales d’à peu près tous ses films. (Ci contre, le cinéaste et le compositeur en 1959).

Le succès de La Dolce Vita laisse Fellini dans un état de confusion à l’origine de son projet suivant. Trois ans après La Dolce Vita, Fellini tourne un autre de ses chefs-d’œuvre. Il s’agit de Huit et demi, prodigieuse fiction fondant une vertigineuse réflexion sur la création artistique.

Il aborde le thème de la hantise de la page blanche, de la peur du vide créatif dans, peut-être, son plus grand film, Huit et demi, réalisé en 1962.

C’est le premier de ses films à mettre en scène l’acteur Marcello Mastroianni, (ci-contre, dans le rôle de Guido, in Huit et demi) qui deviendra l’alter ego cinématographique de Fellini pour de nombreuses collaborations futures. La même année, Fellini participe à Boccace 70, un film collectif (avec Mario Monicelli, Luchino Visconti et Vittorio de Sica) dans lequel il présente l’excellent sketch intitulé La Tentation du docteur Antoine.

En 1965, offrant à nouveau un premier rôle à Masina, Fellini tourne Juliette des esprits, son premier film en couleur. Alors que la décennie tire à sa fin, Fellini propose le sketch Toby Dammitt , l’un des trois volets du film réalisé en collaboration avec Louis Malle et Roger Vadim, Histoires extraordinaires, en 1968.

Viennent ensuite, d’après l’œuvre de Pétrone, en 1969, Satyricon, en 1970, un téléfilm (qui sortira également en salle), Les Clowns, en 1972, Fellini Roma, en 1973, Amarcord (dialecte romagnol qu’on traduit par « Je me souviens »), une magnifique réinvention de son adolescence à Rimini. En 1976, Fellini réalise Le Casanova de Fellini et, en 1979, Répétition d’orchestre.

En 1980, Fellini réalise La Cité des femmes, en 1983, Et vogue la galère, en 1985, Ginger et Fred (Giulietta Masina est de retour) et, en 1987, Intervista. C’est La voce della luna, en 1990, second axe de notre travail, qui constitue sa dernière œuvre cinématographique.

Fellini est l'un des réalisateurs les plus récompensés de l’histoire du cinéma. (Cannes, Berlin, Hollywood, etc.).

En 1993, il reçoit la dernière récompense, l'Oscar d'Honneur "en reconnaissance de sa place parmi les maîtres-conteurs de l'écran" juste quelques mois avant sa mort qui se produit le 31 octobre en laissant en deuil le monde entier.

Les Nuits de Cabiria

Sixième film de Fellini, Les Nuits de Cabiria perpétue la thématique chrétienne qui marque la première période de l'auteur. La muse du cinéaste, Giuletta Masina, prolonge avec Cabiria, prostituée romaine au grand cœur, le personnage de l'innocence bafouée par la vilenie des hommes qu'elle interprétait déjà dans La Strada sous le masque chaplinesque de Gelsomina. Cela n'empêchera pas Fellini d'être victime de la censure du Vatican, qui exigea la suppression d'une scène, dite de l'homme au sac, où l'on voit un philanthrope sans aucun lien avec l'Eglise venir en aide aux pauvres. Cette courte scène est aujourd'hui réintégrée au film, dans une superbe copie restaurée par StudioCanal, avec l'aide des Films Ariane. La Strada, Il Bidone et Les Nuits de Cabiria forment une trilogie chrétienne encore fortement marquée par le néoréalisme, mais qui comporte déjà des accents baroques, des influences du music-hall et du cirque, que Fellini exacerbera dans ses films suivants. Récompensé par l'oscar du film étranger et une reconnaissance critique et publique mondiale, Les Nuits de Cabiria est le dernier titre avant la rupture esthétique et thématique que constituera, deux ans plus tard, La Dolce Vita, chef-d'œuvre qui s'émancipe enfin de ressorts dramatiques trop sulpiciens et invente une forme inédite de récit sans structure apparente, où se mêlent onirisme, documentaire de studio, satire sociale et fable morale. (Les Inrocks : http://www.lesinrocks.com/cine/cinema-article/t/33183/date/1970-01-01/article/les-nuits-de-cabiria/ )

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critiques |

L’un des premiers films de Fellini qui valut à Giulietta Masina le Grand prix d’interprétation féminine à Cannes en 1957. Il nous raconte les nuits d’une prostituée dans la banlieue de Rome. Après La Strada, Fellini continue à nous conduire vers le mystère d’innocence dont témoignent, comme malgré eux, les petits, au cœur d’un monde où règne l’argent à la place de la parole et de la confiance. Au cœur de cette nuit où finalement il n’y a personne, par quel miracle Cabiria reste quelqu’un.

Michel Farin s.j. | |

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« Le trouble profond et savoureux que provoquent les créatures « felliniennes » est du même ordre que le dérangement des catégories morales. Fellini n’oppose pas le bien et le mal, le beau et le laid. Il les saisit ensemble, inséparables. Nous ne sommes pas dans l’ordre de l’antithèse, mais celui de l’ambivalence. Pour peu qu’on y réfléchisse, il y a là une distinction radicale dont nous n’épuiserons pas la fécondité. Car l’antithèse met bout à bout les termes contradictoires. Elle les déroule dans le temps. L’ambivalence fait surgir dans un même jaillissement ce que nous avions cru incompatible : le désir et la répulsion, la souffrance et la joie, l’étrangeté et la familiarité. »

Jean Collet | |

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Les Nuits de Cabiria (Le Notti di Caberia) (1957) de Federico Fellini

Giulietta Masina en état de grâce, une alchimie parfaite entre le maestro Federico et la piccola Giuletta qui dans ses délires de doux dingues n'est pas sans me rappeler un autre grand couple de cinéma, celui formé par Gena Rowlands et Cassavetes: les mines boudeuses, les gestes agressifs ou nonchalants de Cabiria ne sont pas sans faire écho - dans ma mémoire, po dans la réalité historique - à certaines passages d'Une Femme sous Influence ou d'Opening Night. C'est dire - un prix d'interprétation à Cannes en tout cas pas volé.

Cabiria, n'est donc qu'une simple prostituée, fière d'avoir tout de même sa maison mais d'une naïveté terrible, puisqu'elle se fait détrousser dès le début du film par son pseudo-protecteur - manquant d'ailleurs de se noyer dans l'histoire. Mais elle est toujours partante pour aller de l'avant et on la suit au gré de ses rencontres: elle va passer des bras d'un acteur célèbre qui l'enferme dans sa salle de bain le temps de se raccommoder avec sa femme, à ceux d'un quidam charmé par son innocence lors d'un spectacle d'hypnotisme, aura une passade mystique avant de se rendre compte que toutes ces dévotions sont parfaitement ridicules et inutiles, rencontrera une âme charitable qui fait sa tournée hebdomadaire dans les bidonvilles romains, un prêtre "de grand chemin" auquel elle aimerait raconter son passé pour mieux l'expier... avant de tomber à nouveau de très haut... Jouant de malchance, elle se rendra compte que les hommes n'en ont jamais que pour son argent et cette fin ultra-tristounette sera sauvée in extremis par quelques saltimbanques qui jouent autour d'elle: chez Fellini tant qu'il y a de la vie et de la musique, il y a de l'espoir.

Masina fait un grand numéro, dans ses danses qu'elle improvise dans les night-club ou dans la rue, en se laissant

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