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Commentaire "Paix" Damilaville

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XV des fondements de la monarchie absolue de droit divin : le roi détient tous les pouvoirs

Idée générale, thème du texte

Damilaville déplore les atrocités de la guerre, il est surtout sensible à son caractère anti-social : elle est la négation de toutes les activités qui assurent la santé du corps social.

Composition, structure du texte

Ce texte est construit sur une opposition systématique, ainsi :

Le premier paragraphe met en œuvre une antithèse entre paix et guerre

Le second paragraphe oppose le rêve d’une politique éclairée à la dure réalité

Introduction

« Paix » est un article écrit par Damilaville et extrait de L’Encyclopédie, qui, publiée à partir de 1751, va aider la diffusion de la pensée des philosophes : somme de connaissances sur les sciences et techniques, mais également large critique des institutions politiques et religieuses et enfin une apologie de la raison, du progrés, de la liberté, de l’égalité civile.

L’auteur, haut fonctionnaire des finances, ami de Voltaire et Diderot est l’auteur discret des articles « Paix », (longtemps attribué à Diderot) et « Population ».

Sans doute est-ce sa fonction qui explique l’angle sociologique adopté dans cette critique de la guerre, définie comme une maladie du corps social et ce dans quatre domaines : les libertés civiles, la démographie, le commerce et l’agriculture. Il rejoint ainsi l’un des grands débats de l’Encyclopédie sur la légitimité de la guerre en cette période agitée par les guerres européennes et coloniales.

Les axes de lecture

1- Une structure argumentative rigoureuse

2- Une critique de la politique des souverains : polémique

3- Une apparente objectivité, la présence de l’auteur dans son énoncé

1 Une structure argumentative rigoureuse

A ) Structure du texte :

Après une phrase introductive qui présente la guerre sous un jour négatif, le premier paragraphe se construit en deux parties symétriques et antithétiques :

- déclinaison des vertus de la paix

- déclinaison des horreurs de la guerre

Le second paragraphe fonctionne sur la même construction :

- l’évocation d’une politique idéale

- l’évocation de la politique réelle.

B) La maîtrise de l’antithèse

1er paragraphe : Il se compose exactement de trois phrases : « La guerre….le but de toute société »

« La guerre….incultes et abandonnées »

« Jamais les triomphes… guérir »

Chacune de ces trois phrases est composée de propositions indépendantes structurées par des points virgule.

La première partie, introductive, présente la thèse de l’auteur : l’état de paix est l’état naturel d’une nation, la guerre elle en est la dépravation.

La présentation de cette thèse débute par « guerre » et se clôt par le mot « paix » : double opposition donc au niveau du sens, d’une part, et de la structure d’autre part. Cette construction amorce celle que va suivre l’auteur tout au long de son article : la construction par opposition systématique de deux thèmes.

Chaque phrase va donc s’opposer proposition à proposition, avec une rigueur que permet la progression à thème constant « la paix… c’est elle… elle… » renforcée par l’anaphore.

« La guerre… elle… elle… »

« vigueur », « dépeuple » etc.

Deuxième paragraphe :

Le deuxième paragraphe se construit sur 2 oppositions : celle de la raison à la passion . cette opposition s’articule sur le connecteur Mais.

Celle d’un système hypothétique à un système avéré également articulée autour du connecteur Mais

C ) un discours lié

L’opposition systématique de thèmes pourrait donner un aspect morcelé au texte dans une succession de propositions indépendantes qui ne font que s’opposer les unes aux autres. Il n’en est rien, l’auteur cherche à relier ces oppositions.

Dans le premier paragraphe l’opposition proposition à proposition de la paix et de la guerre trouve une cohésion dans la métaphore filée relative à la santé qui traverse tout le paragraphe : « maladie convulsive et violente », « santé », « vigueur », « force », « plaie » « guérir »

Dans le deuxième paragraphe, la cohésion des deux thèmes opposés se situe dans la volonté de dénoncer le comportement des souverains

1 Une critique de la politique des souverains

A) Une critique des souverains

Dans le second paragraphe, Damilaville s’attaque directement aux responsables du désordre social et économique : les souverains. Au lieu de s’attaquer à eux directement, comme l’auraient fait Voltaire ou encore Montesquieu, l’auteur fait appel aux idées communes du lecteur et décrit le comportement des chefs : ils sont au centre de ce second paragraphe : « chefs des nations » ; « souverains », « les nations », « princes », « ministres », « princes »

L’auteur désigne les souverains par un lexique péjoratif « bêtes féroces », « ambitieux », « conquérant »,

L’auteur dénonce également les raisons qui poussent les souverains à cette dépravation qu’est la guerre : « inconsidérément », « acharnement », « défiance », « prétextes les plus frivoles », « les passions aveugles », « cimenter l’édifice chimérique », « gloire du conquérant », « caprice », « vues intéressées de ses courtisans » Ces raisons ne sont que du domaine de l’orgueil personnel et non tournées vers l’avantage de la nation, qu’ils « sacrifient », « immolent ». On a ici affaire à un discours polémique par la violence du vocabulaire utilisé d’une part, mais également par l’attaque faite sur le plan moral et personnel des souverains.

B) Une critique renforcée par un procédé grammatical : le système hypothétique

Si la raison gouvernait les hommes, si elle avait sur les chefs des nations l’empire qui lui est

Prop.sub = supposition

dû on ne les verrait point se livrer inconsidérément aux fureurs de la guerre

prop.princ. donnant le résultat de la supposition.

Il s’agit de l’irréel du présent

Ici, la portée de ces phrases est double : elles développent dans un premier temps ce que pourrait être un souverain éclairé par la raison

Elles accentuent dans un second temps, par l’utilisation anaphorique de la négation « ne… point » dans la principale, les erreurs des princes.

Ainsi, les hypothétiques soulignent à la fois ce que ne sont pas les souverains :

- gouvernés par la raison,

- attentifs à conserver une tranquillité

- satisfaits de ce qu’ils ont

et les horreurs qu’ils commettent :

- ils se livrent inconsidérément aux fureurs de la guerre

- ils font preuve d’acharnement

- ils saisissent toutes les occasions de troubler la tranquillité des autres

- ils regardent avec envie les biens des autres nations

La critique est donc double ici et particulièrement violente, d’autant plus que si la conjonction « si » apparaît dans la première phrase, son ellipse, puis les constructions similaires dans les phrases suivantes marque l’accumulation des reproches de l’auteur.

Ainsi, tout un réseau lexical s’oppose : le domaine de l’irréel, tout ce qui est en rapport avec le bonheur : « tranquillité », « bonheur », « satisfaits », « les biens ». dans lequel les princes considéreraient le peuple comme son « enfant »

Le domaine du réel, qui est celui de la violence : « fureurs », « guerre », « acharnement », « féroces », « troubler », « envie », « conquête », « sang » dans lequel les souverains considèrent le peuple comme son « sujet ».

C’est le champ lexical du malheur qui va se développer dans la deuxième partie du paragraphe.

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