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Corpus Theatre

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t, il est en colère contre les « comédiens », les englobe dans un « vous » : « Vous êtes bien malades » ou dans l’interpellation « Messieurs », les traite d’ « étranges animaux » et appelle même sa femme une « bête ». Les comédiens lui disent bien d’ailleurs que lui n’est « pas à plaindre » en tant qu’auteur, à la différence d’eux, ils reconnaissent qu’il est en avant des autres en disant « vos ennemis » et il répond en disant « je », puis en employant un « nous » qui signifie tous les auteurs. Le cas de Triboulet est spécifique, puisqu’il est le seul comédien, auteur et metteur en scène de ses « spectacles », il parle donc de lui à la première personne : « Je suis bouffon de cour ! », mais il se dédouble aussi, sur la fin du monologue, à partir de la ligne 491, en parlant du métier de fou de cour à la troisième personne, après s’être interpellé avec commisération au vers 491 : « Ô pauvre fou de cour ! », de sorte que jusqu’au vers 503 il emploie « il » qu’il faut comprendre comme un « je », mais qui lui permet de porter un jugement sur son statut, comme le « nous » de Molière.

Le public se compose en quelque sorte de deux parties : les simples spectateurs et les commanditaires. Les relations avec ceux-ci ne sont pas simples : Molière parle de Louis XIV en disant « un roi », puis généralise avec un pluriel « les rois » pour mieux exposer les relations avec les auteurs de spectacles désignés par « nous » et un « on ». La relation est claire : le roi « a commandé », les rois « ordonnent » (présent de vérité générale), et on obéit. Pour Triboulet, il en est de même, comme le montre l’impératif du vers 490, précédé d’une interpellation sans cérémonie, à la deuxième personne du singulier : « Bouffon ! fais-moi donc rire ! ». Ordre accompagné d’un geste du pied… Les autres spectateurs ne sont guère plus aimables : Triboulet les évoque vers 505, 506 avec une ironie amère « mes beaux seigneurs, mes railleurs gentilshommes » et parle de sa haine envers eux, d’un lien d’inimitié. Les acteurs de Molière évoquent aussi ses « ennemis » et dans L’Illusion comique Pridamant est scandalisé que son fils soit comédien ; au contraire Alcandre fait l’éloge du métier, en parlant d’ « un art si difficile » et dit de Clindor « que sur la scène il se fait admirer ». D’ailleurs, on l’a vu, au début de l’extrait, jouant un rôle dans une tragédie où les personnages s’interpellent noblement « madame » (v.27), affectueusement « cher époux » (v. 18) ou violemment « traître » (v.1), mais toujours se vouvoient. En revanche, dans le texte de C. Boskowitz, le public a l’air plein de sympathie pour les comédiens, désigné seulement par un « on » « où l’on nous accueillait, maisons de quartier, hôpitaux psychiatriques, entreprise,[…] », mais en fait ce public participe à la création théâtrale, devient acteur et auteur, puisqu’il s’agit d’ « inventer avec les habitants de ces lieux des formes de théâtre qui parlent dans le silence. ».

Il ressort de ces quatre textes, très différents, que le théâtre, à toutes les époques, et le travail de bouffon en fait partie, est un métier difficile, qui permet de gagner sa vie,

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