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Dubet

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te solution permettrait de répondre à un double problème; un problème épistémologique visant à expliquer pourquoi les sociétés modernes sont des ensembles de fonctions et de lois et pourquoi les acteurs sont des individus irréductibles à ces lois et à ces contraintes elle permettrait également de répondre à un problème lié a un désajustement entre l’acteur et le système. En effet, quand l’acteur et le système tendent a se distendre, l’individu émerge sous la forme de la singularité mais quand la cohérence du système ne peut plus être établie au niveau macro-sociologique, elle est recherchée a un niveau plus fin et plus proche des individus

Ils émergent donc dans leur singularité et dans la construction d’eux même.

L’individu change alors insensiblement de statut épistémologique et devient moins le fruit de la société que l’agent de sa propre construction, il n’est alors plus perçu comme totalement emboité dans un monde social.

Il y a en réalité trop de ‘’boites’’ et l’air du temps sociologique passe à l’interactionnisme, à l’analyse des attachements et des détachements opérés entre les individus. Quand l’articulation de l’acteur et du système n’est plus recherchée dans la programmation de l’individu, elle doit l’être dans des situations plus singulières.

L’individu projeté

La transformation de la figure de l’individu emboité vers celle de l’individu projeté participe à une transformation profonde des mécanismes de la formation de la vie sociale. En ce sens, on pourrait dire que le modèle de la cohésion sociale se substitue a celui de l’intégration sociale. L’individu se voit alors projeté au centre de formation de la société

Un transfert vers l’individu.

La séparation entre structure et action sociale entraine un transfert de charges vers l’individu tenu de faire lui même ce que la société ne fait plus a sa place.

Ainsi, ils déterminent leurs rôles comme des cadres et fabriquent eux même leurs actions et leur pratique mais lorsque les traditions et les ascriptions déclinent, l’individu doit se construire et se définir seul.

La sociologie de la famille explique comment les individus interprètent a leur manière le cadre des rôles sociaux en expliquant que l’économie des sentiments est a la base des relations en développant ces libres ensembles, l’individu peut sauvegarder une autonomie tout en s’appuyant sur les autres.

Plus on s’éloigne des cadres institutionnels, plus les individus se doivent de créer leurs propres systèmes de motivation.

Selon Habermas, cette séparation ouvre une crise endémique des motivations. Les rôles étant désajustés, les croyances communes étant incertaines et les situations instables, les individus doivent produire un effort plus important de motivation et de régulation.

Cependant, cet individualisme n’est pas seulement expressif et n’est pas limité qu’au monde des sentiments et des émotions. Selon Boltansky et Chiapello celles-ci sont reprises par un ensemble de doctrines managériales.

Avec l’état social actif, (cassiers, pochet, veille) les individus sont aidés pour autant qu’ils montrent la volonté de chercher du travail. Il s’agit moins d’assurer les places que de mettre les gens en action et de développer le ‘’parler contrat’’.

Les individus ne sont alors pas reconnus coupables pour leur malheur mais pour leur volonté d’en sortir.

Le transfert de charges fatigue les acteurs. Auparavant, les souffrances psychiques étaient les névroses et les complexes, désormais, celles-ci ont fait place à la dépression; la fatigue d’être soi (erhenberg).

Le principe d’internalité pousse l’individu a se considérer lui même comme la cause essentielle de sa situation et de son action. Alors même que ce principe peut être mis a mal par des faits de la vie quotidienne, il est difficile de le rejeter complètement.

Ce transfert de charges de la société vers l’individu n’est pas qu’un simple mode, il signifie que l’on attend des individus qu’ils créent une cohésion sociale en se construisant eux-mêmes. Tout ce passe comme si on affirmait que pour qu’il y ait une cohésion sociale, il faudrait que celle-ci soit produite par des individus, elle résulte en réalité grâce à l’engagement de ceux-ci.

En admettant que toute société repose sur un aspect normatif de ‘’bonne’’ ou de ‘’mauvaise’’ société, le passage de l’intégration à la cohésion induit un changement normatif critique. On se pose alors moins de questions sur l’organisation sociale et sur la transparence démocratique que sur ce qu’il advient des individus qui produisent la cohésion sociale.

La bonne société est celle qui permet aux individus d’agir de manière autonome, selon Touraine, c’est la société qui permet a chacun d’être un sujet.

Honneth définit les pathologies sociales empêchant les individus d’être les sujets de leur actions par la phrase suivante « Ce qui doit prévaloir et former le cœur même de la normalité d’une société indépendamment de toute culture, ce sont les conditions qui garantissent aux membres de cette société une forme inaltérée de réalisation de soi »

De l’égalité des places à l’égalité des chances.

La justice sociale est tendue entre deux conceptions en ce qui concerne la répartition de places; d’un coté, il s’agit de réduire les inégalités entre les positions sociales en resserrant la hiérarchie des revenus. D’un autre coté, il faudrait une juste division du travail ou chacun serait rétribué en fonction de son utilité sociale et de sa proximité avec les valeurs centrales de la société.

Dans une enquête de Dubet portant sur les sentiments d’injustice au travail, les inégalités des places sont moins dénoncées que l’inégalité des chances d’accéder à des places inégales les critiques visent moins l’ordre social hiérarchique que les discriminations.

C’est parce que nous sommes des individus fondamentalement égaux que nous prétendons pouvoir accéder à des positions inégales en fonction de notre mérite.

La description des inégalités ne repose plus sur l’analyse de la structure sociale mais sur la mesure des chances et des discriminations attachées aux individus. La vision de la société n’est plus la même et s’apparente à une compétition sportive dans la mesure ou la concurrence entre les individus succède aux classes et ordres sociaux.

Le modèle d’égalité libérale produirait de la cohésion. Ce modèle n’est pas seulement imaginaire car il a des conséquences pratiques et juridiques non négligeables. La première étant l’importance acquise par le thème des discriminations, il faut ensuite cerner les publics concernés. C’est le croisement de ces deux dimensions qui conduit a créer des lois et des dispositifs de contrôle afin de tendre vers une égalité des opportunités. De cette manière se déchire un voile d’ignorance qui, au plus

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