DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Explication Polycopié

Rapports de Stage : Explication Polycopié. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 39

nCe mot, comme souvent en philosophie, a un sens trivial, ordinaire, et un 2ème sens philosophique. Dans le langage ordinaire, « utopie, utopique » désigne une action, un projet, un désir irréalisable, qui relève plus du rêve que de la réalité, de la pratique. Est désigné par utopie tout but détaché, déconnecté des difficultés du réel.

b) Le sens philosophique du mot

Utopie = Cité idéale Cela renvoie au sens ordinaire, mais on est dans le cadre de la cité = philosophie politique. Du grec polis = cité  policer = rendre poli, c’est-àdire lisse, ou bien élevé, rendre sociable en gros. Policer = donner des règles de vie en société et dans la cité. Cité Citoyen, civil. Etre civil = être poli Ces deux notions (citoyen, sociable) conduisent au concept de civilisation. Le projet politique d’une cité et d’arriver à une civilisation. Etymologie : Utopie  Mot inventé par Thomas More en mille cinq cent seize pour son livre L’Utopie ou De optimo Reipublicae statu, deque nova insula Utopia (« à propos du statut de la meilleure république de la nouvelle île d’Utopie » un truc du style). Vient de U – Topos, où le U a un rôle privatif au même titre qu’un A : a – topos : non-lieu, sans-lieu, et par extension : un lieu qui n’existe pas. eu – topie : eu = bien, bon – Les utopies sont toujours des cités du Bien, du Bon, des cités idéales, radieuses. Ce sont des cités fictives qui dressent le portrait d’une société parfaite. Au sens philosophique, l’utopie propose toujours le tableau du meilleur gouvernement possible.

3

Philosophie 4

Semestre I

Jérémie Francfort

Le 15 septembre 2011

2) Ce que l’utopie philosophique n’est pas

a) Les mouvements millénaristes

Ils sont florissants lors des passages de millénaires mais aussi lors des siècles. Leur cause principale est d’annoncer la fin du monde après une catastrophe. Exemple : bug informatique de l’an 2000. Après la fameuse catastrophe, une société parfaite est censée renaître. Il y a donc un lien avec les utopies mais les millénaristes ne décrivent pas cette société parfaite, ils l’évoquent à peine en se consacrant à l’apocalypse. Les mouvements millénaristes attirent les illuminés. Dans les cas les moins graves, ils peuvent finir dans un asile, mais il y a des illuminés sanguins comme Thomas Münzer qui de 1521 à 1525 tuait des paysans allemands en voulant accélérer la fin du monde (pour lui c’était inévitable), il finira tué.

b) Les utopies régressives

Ce sont des récits imaginaires qui présentent un pays enchanté (Âge d’Or chez les Grecs2, L’Arcadie province grecque parfaite, le mythe du bon Sauvage, le pays de Cocagne3,…) Tous ces textes sont des récits qui présente un pays hors du temps, relégué dans un passé mythique (d’où le terme régressif…), dans lequel une nature originelle, bienfaitrice et sans violence est au service des hommes (on peut imagines de l’eau pure à volonté, des ressources L’Âge d’or naturelles partout, des chats parfaits partout, etc…) Ce ne sont pas des utopies car : 1. Elles ne décrivent pas de sujet politique seulement une sorte d’Eden originel. 2. Il n’y a pas d’effort collectif pour atteindre cette société parfaite, ils n’ont rien à faire pour apprivoiser le monde et le rendre humain, car c’est un peu la nature qui gouvernent le tout, ce ne sont pas des cités de l’homme, alors que le but de l’utopie est de fonder une société parfaite en produisant un travail.

2

L'âge d'or est celui qui suit immédiatement la création de l'homme alors que Saturne (ou Cronos pour Grecs) règne dans le ciel : c'est un temps d'innocence, de justice, d'abondance et de bonheur ; la Terre jouit d'un printemps perpétuel, les champs produisent sans culture, les hommes vivent presque éternellement et meurent sans souffrance, s'endormant pour toujours. (Wikipédia) 3 Paradis terrestre loin des guerres et de la faim.

4

Philosophie 4

Semestre I

Jérémie Francfort

c) Les communautés religieuses

A ne pas confondre avec les grandes religions ou les sectes, ce sont des mouvements religieux où les gens vivent en communauté pour leurs idées. Exemples des Usa : les Amish, les Shakers, les Huttérites. Ils ont une origine européenne commune du 18ème, ils ont quitté le continent pour s’installer aux Usa (Terre promise) où ils ont pu coloniser des territoires à volonté (à peu près de la taille de Genève). Ils sont américains et respectent les lois des USA, mais ils ont leurs propres règles qu’ils tirent de la Bible et qui structurent leur quotidien. Ce sont des communautés repliées sur elles-mêmes (surtout pour les Amish), ils font donc beaucoup d’agriculture. Caractéristiques : 1. Autosuffisance 2. Ce sont des sociétés de l’effort collectif, il faut travailler pour rester indépendant. 3. Il y a une solidarité et une entraide : on ne laisse pas les plus faibles de côté. Cela ressemble aux utopies mais il y a des différences : Les Amish ont leurs terres à eux aux USA, mais c’est public on peut s’y promener et même faire du tourisme, en effet, ils vivent encore comme au 18ème c’est-à-dire avec des chevaux et particulièrement sans électricité. En revanche, les utopies sont des sociétés technologiques qui aspirent au progrès. A voir : film policier de Peter Weir Witness avec Harisson Ford qui raconte l’histoire d’un gosse qui a vu ce qu’il n’aurait pas dû voir.

Le 22 septembre 2011

Les Amish sont donc le meilleur exemple d’une communauté religieuse. Ils ont plusieurs atouts, donc le principal est la solidarité. Les membres sont là les uns pour les autres, comme dans une scène du film où tout le monde s’arrête de travailler pour construire une grande pour les futurs mariés. Ceci est un point commun avec les utopies. La plus grande différence, est que Dieu est la position centrale chez les Amish. Dans les utopies philosophiques, la religion n’est pas vraiment importante, on la traite peu. Ce qui compte surtout, c’est la tolérance, il y a donc souvent plusieurs religions qui cohabitent.

5

Philosophie 4

Semestre I

Jérémie Francfort

Ce qui lie les utopies philosophiques c’est l’humain, ce sont des cités où l’homme est le ciment, ils décident eux-mêmes de la politique, ce n’est pas fantaisiste et il y a un effort rationnel et pratique. Ils sont d’ailleurs un peu avant-gardistes.

3) Utopie écrite, utopie pratique

L’utopie est un genre littéraire ancien (qui vient de Platon) et durable (on en a encore aujourd’hui), c’est un genre florissant. Il correspond donc à un besoin constant des peuples. Paradoxalement, lorsqu’on essaye de réaliser pratiquement le texte, dans de petites communautés (il est dur de changer un pays entier donc les utopistes préfèrent s’attaquer à des petites échelles), il y a constamment un fiasco ! Ca ne marche jamais ! Exemple au XIXème : il y a plein de communautés qui ont été mises en place selon le modèle de Fourier, le Phalanstère qui prônait la liberté, mais même celle-ci (qui était assez soft et peu contraignante) ne marche pas. Exception : Les sociétés jésuites d’Amérique du Sud (Paraguay, Uruguay) appelées les Réductions on réussi à perdurer grâce à la religion qui cimente le tout. Ca marchait trop bien et ça a effrayé sa Grande Majesté le Pape qui, au nom de la religion bien sûr, a saboté ces sociétés. Cf film La Mision de A. Joffi avec de Niro qui traite du côté religieux. Les utopies ne marchent pas en pratique. La question est : Mais pourquoi donc ?

4) Quand les utopies apparaissent-elles ? A quoi servent-elles ?

C’est souvent lors d’une période de fracture, de crise qu’elle soit civile (changement d’empire), politique, économique… Le genre est florissant dans ces périodes. Les utopies sont des textes révolutionnaires, mais pas dans le sens de 1789, plutôt dans le premier sens (Cf. astronomie) : notion de retour au point de départ. Les utopies sont donc un retour à un monde apaisé, protecteur, sûr, où toutes les misères actuelles sont abolies. Elles correspondent à un refuge de l’esprit, un monde parfait, à l’abri pour compenser avec l’imaginaire les temps de misère et les difficultés du réel. L’Utopie est un monde autre que la réalité, un monde idéal où les problèmes n’existent plus ou pas.

6

Philosophie 4

Semestre I

Jérémie Francfort

-

-

-

Exemple : Antiquité : Platon vit à Athènes, qui est

...

Télécharger au format  txt (59 Kb)   pdf (404.3 Kb)   docx (33.4 Kb)  
Voir 38 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com