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Fiche de lecture-La chevelure de Maupassant

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Par   •  24 Janvier 2019  •  Fiche de lecture  •  1 382 Mots (6 Pages)  •  7 924 Vues

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FICHE DE LECTURE : LA CHEVELURE

Titre : La Chevelure

Auteur : Guy de Maupassant (paru sous le nom de Maufrigneuse)

Edition : paru dans le quotidien Gil Bas le 13 mai 1884 (quotidien ayant aussi publié la Parure)

Genre : nouvelle

Nombre de pages dans l’édition bibliocollège : 10

 

Biographie de Maupassant (1850-1893) : Poussé par Gustave Flaubert (1880-1821, auteur entre autre de Madame Bovary) à devenir écrivain, il enchaine les succès de ses romans comme Boule de Suif (1880) et La Maison Tellier (1881) et se consacre à l’écriture. En un peu moins de 10 ans (1880-1889), il publiera environ mille chroniques, nouvelles, contes et romans.

Styles de Maupassant : réalisme et fantastique (qui a souvent tendance à plonger dans le dramatique).

Contexte de La Chevelure (1884) : Vers 1884, Maupassant commence à sombrer dans la folie dû à la consommation de haschisch et à la syphilis (MST qui le paralysera, entrainera de graves troubles oculaires et neuronaux). Cette œuvre est donc le reflet de la réalité anxieuse qui commence à ronger l’auteur. En effet, dans La Chevelure, il ne défend pas la folie mais la force qui l’anime, comme il l’a si bien ressenti dans son propre mal.

Résumé : Cette nouvelle très brève met en scène trois personnages :

- Un médecin, tenant un discours médical sur le fou et ses dires.

- Le narrateur, tenant un discours presque inversé au médecin, de pitié envers le fou. Donc tenant un discours irrationnel envers la folie humaine (on y retrouve Maupassant).  

[Personnification de la folie -majuscules- et compassion envers le fou : « On sentait cet homme ravagé, rongé par sa Pensée, comme un fruit dans un ver. Sa Folie, son Idée était là, dans sa tête, obstinée, harcelante, dévorante. Elle mangeait le corps peu à peu. Elle, l’Invisible, l’Impalpable, l’Immatérielle Idée minait la chair, buvait le sang, étreignait la vie. Quel mystère que cet homme tué par un Songe ! Il faisait peine, peur et pitié, ce Possédé ! Quel rêve étrange, épouvantable et mortel habitait dans ce front, qu’il plissait de rides profondes, sans cesse remuantes ? »]

- Un fou qui a eu une relation avec la personnification d’une morte, faite à travers une chevelure blonde et soyeuse trouvée dans une antiquité. A un comportement de fou, anormal et fébrile.

Le narrateur visite un asile psychiatrique et rencontre un fou. Un médecin lui dit que ce fou a « des terribles accès de fureur » et qu’il est « un des élément les plus singulier » qu’il n’ait jamais vu. En effet, ce fou est un nécrophile et donc atteint « d’une folie érotique et macabre ». Le narrateur découvre ensuite par l’intermédiaire du journal intime de l’interné les « raisons » de sa folie : âgé de 32 ans, il était riche et était passionné uniquement par les antiquités. Il n’était pas amoureux mais heureux («  c’est meilleur d’aimer, mais terrible ») ; cependant, il est « possédé par les femmes du passé » qui avaient pu posséder les objets anciens qu’il avait acheté. Il vit dans leur passée, leur souvenir mais il ne se dit pas à plaindre. En effet, un jour, il achète un meuble italien du XVIIème qui l’attire tout particulièrement. Après l’avoir examiné sous toutes ses coutures pendant huit jours, il y découvre une chevelure de femme blonde vénitienne liée par une corde d’or.

[« Je demeurais stupéfait, tremblant, troublé ! Un parfum presque insensible, si vieux qu’il semblait l’âme d’une odeur, s’envolait presque de ce tiroir mystérieux et de cette surprenante relique. Je la pris, presque religieusement, et je la tirai de sa cachette. Aussitôt elle se déroula, répandant son flot doré qui tomba jusqu’à terre, épais et léger, souple et brillant comme la queue en feu d’une comète.

Une émotion étrange me saisit. Qu’était-ce que cela ? Quand, comment, pourquoi ces cheveux avaient-ils été enfermés dans ce meuble ? Quelle aventure, quel drame cachait ce souvenir ? Etait-ce à l’heure de la clouer dans la tombe, la jeune et belle morte, que celui qui l’adorait avait gardé la parure de sa tête, la seule chose qu’il pût conserver d’elle, la seule partie vivante de sa chair qui ne dût point pourrir, la seule qu’il pouvait aimer encore et caresser, et baiser dans ses rages de douleur ?

N’était-ce point étrange que cette chevelure fût demeurée ainsi, alors qu’il ne restait plus une parcelle du corps dont elle était-née ?

Elle me coulait sur les doigts, me chatouillait la peau d’une caresse singulière, d’une caresse de morte. Je me sentais attendri comme si j’allais pleurer. »]

Par l'entremise de la chevelure, il va donc être soumis non à une femme réelle mais à l'imagination d'une femme morte, à une idée fixe, qui le ronge, qui le vampirise. D’abord obnubilé par le passage du temps, par l'imagination des femmes d'autrefois, il est fasciné par un objet, enfin dominé par un fantasme. Il apprécie la chevelure parce qu'elle est «la seule partie vivante de la chair qui ne dût point pourrir».

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