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Fiche de lecture dans l'enfer des foyers Lyes Louffok

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Par   •  5 Janvier 2021  •  Fiche de lecture  •  3 652 Mots (15 Pages)  •  5 419 Vues

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  1. Nom du livre

Louffok, L. ( 2014 ). Dans l’enfer des foyers. Paris : Flammarion.

  1. Informations objectives

  1. Situation de l’auteur

Né le 03 novembre 1994 dans les Yvelines, Lyes Louffok est placé dès sa naissance à l’Aide Sociale à l’Enfance ( ASE ). Pendant 18 ans, il a été balloté de familles d’accueil en foyers. Après avoir passé un CAP de cuisine et milité au sein de l’association Ni Putes Ni Soumises, il est devenu travailleur social au groupe SOS, auprès de femmes en difficulté et de personnes sans domicile fixe ( SDF ).

Dès l’âge de 17 ans il commence à rédiger son ouvrage « dans l’enfer des foyers » ( 2014 ) en collaboration avec Sophie Blandinière. Récemment, Laurence Rossignol à proposer à Lyes Louffok de mener une délégation sur le sujet.

  1. Champ de l’ouvrage

Dans ce livre de révolte et dénonciation, « ce récit n’est pas une thérapie dont vous seriez le divan, car je n’ai jamais imaginé guérir de tout ça, mais une alerte sérieuse, un devoir de parler pour les autres » ( page 12 ), écrit à la première personne, Lyes Louffok relate sa vie d’enfant placé dès la naissance : « je suis né sans toit. Je dépends de l’état, de cette république qui prône la liberté, l’égalité, la fraternité à certains, mais l’inverse à d’autres » ( page 11 ).

  1. Contextualisation de l’ouvrage

Cet ouvrage témoigne des conditions de vie de jeunes issus de l’Aide Sociale à l’Enfance ( ASE ). L’auteur nous raconte son propre vécu au sein des foyers de l’ASE, des familles d’accueil et des séjours de rupture. Entre violences et déséquilibres, il dénonce la manière dont l’Aide Sociale à l’Enfance a agi vis-à-vis de lui « Nous les gamins placés, sommes toujours un peu déplacés. Pour nous départager, nous sommes marqués par un numéro de dossier à plusieurs chiffres » ( page 22 ), il nous donne son point de vue sur le fonctionnement de l’ASE, « pour aller chez Denis, j’étais parti de mon foyer comme j’y étais arrivé, comme un paquet balancé en mode chronopost » ( page 28 ),  sur ce qu’il considère comme des failles de l’ASE. Il nous parlera également de sa difficulté à trouver un véritable amour envers quelqu’un, que ce soit sa mère biologique ou ses diverses familles d’accueil : « on m’aime par petits bouts, comme on peut. Emilie est partie, je lui en veux toujours, mais elle a agi en fonction d’elle aussi. Sa sœur, elle ne peut m’aimer que deux ou trois jours de suite tous les 15 jours. Quant à Leila, elle ne sait m’aimer qu’en me refilant l’argent demandé. En réalité, personne n’a autorité et, entre tous ces bras, il y a du jeu, un lien distendu qui me laisse errant, à la recherche de ce que je suis » ( page 94 ), « j’essaie de rester petit, enfant, parce que j’attends toujours qu’on m’aime. C’est plus facile d’aimer un enfant gentil avec des peluches mignonnes qu’un enfant blessé et trop mûr » ( page 35 ).

Le titre de l’ouvrage est inspiré du livre de Samira Bellil « l’enfer des tournantes » où Lyes Louffok se reconnaîtra de par sa détermination à parler des minorités et de son enfance tout aussi catastrophique. Il fera d’ailleurs parti de l’association dont Samira Bellil est un personnage clef « Ni Putes Ni Soumises ». « elle raconte comment a subi des viols collectifs et généralise son cas à beaucoup de filles qui vivent dans la cité et sont naturellement considérées comme des putes » ( page 134 ).

Il illustre ses points de vue et propos en racontant au lecteur ce qu’il a vécu et pourquoi il pense l’avoir vécu.

  1. Analyse de l’ouvrage

  1. Résumé

Dès sa naissance, Lyès Louffok est confié à l’Aide sociale à l’enfance ( ASE ). A l’âge de 18 mois, il est placé dans une première famille : « à l’âge de 18 mois, j’ai atteri chez Emilie D. une charmante dame, anciennement professeure, touchée par le nourrisson esseulé que j’étais ? fraîchement sorti de l’usine d’enfants malheureux, j’étais nu avec, épinglé sur la couche, mon numéro de matricule » ( page 64 ). Dans cette famille tout se passe bien : « Emilie a fait comme si elle était ma mère. Elle m’a nourri, m’a bercé, m’a consolé quand je pleurais, m’a soigné. Elle a rendu mes premiers temps de faux orphelin presque magiques », « ca a duré quatre ans. Un record de bonheur. Parce que, en plus de cette véritable maman adoptive, je recevais aussi l’affection de sa sœur, Agathe V., qui habitait tout près et passait beaucoup de temps avec nous » ( page 65 ). Quand, Lyès Louffok atteint l’âge de 5 ans, sa famille d’accueil quitte la région parisienne pour le Sud, c’est le premier drame. En effet, « Emilie D. a souhaité déménager, se déplacer dans le Sud – Est de la France pour améliorer sa qualité de vie. Elle s’imaginait qu’elle pourrait m’emmener avec elle et son mari. Mais l’ASE s’y est opposée, estimant qu’il m’était préjudiciable de m’éloigner de ma mère naturelle. Alors, Emilie qui commençait de se sentir coupable a fait une demande d’adoption […] l’ASE n’a pas voulu. Il ne s’agissait plus vraiment de mon bien être mais de celui de ma mère. Lui retirer définitivement l’autorité parentale, la priver de l’idée d’être quand même ma mère sur le plan administratif, aurait pu lui être fatale » ( page 65 ).

A l’âge de 5 ans, Lyès Louffok est donc placé dans une autre famille d’accueil où il va vire pendant deux ans un enfer. Il va y subir plusieurs violences : « quand des gens viennent rendre visite à ma tortionnaire, elle m’enferme dans un réduit pour les balais » ( page 68 ), « la méchante me frappe dès que je pleure ou hurle. Elle ne me nourrit pas trois fois par jour comme elle le devrait, comme elle est payée pour. Elle me fait dormir sur une planche en polystyrène, sans oreiller, sans doudou, sans rien » ( page 69 ). Il restera chez cette femme durant 2 ans : « après deux ans de séquestration, les services sociaux ont compris que j’étais victime de mauvais traitements et qu’il fallait me retirer d’urgence des mains de cette femme » ( page 69 ). Lyès Louffok ne retiendra de ces deux ans d’enfer que « j’ai oublié les bisous. J’apprends les coups » ( page 69 ). Ces deux années n’ont pas été bénéfique pour lui. En effet, elles ont transformé le gentil petit garçon.

Dans sa troisième famille d’accueil, tout se détériore, à tel point, que la femme n’arrivant pas à faire face aux difficultés de Lyès l’oblige à prendre des médicaments pour qu’il reste tranquille : « le shooter. Lui donner du Valium, du Tercian et du Risperdal en quantité suffisante » ( page 56 ). Lyès Louffok est finalement placé dans un foyer puis ensuite chez Denis, le fermier, où il n’est resté qu’un mois et demi.

Puis à 15 ans, il est placé chez Yasmina, surnommée « l’ange ». le portrait qu’il dresse de cette femme maghrébine force l’admiration. Il l’a rencontre lorsqu’elle a 65 ans et dès les premiers instants il saura qu’il est tombé dans une bonne famille « ok me dit – elle, maintenant tu me racontes en vrai ce qui se passe ? au moment où a énoncé cette question, j’ai su qu’avec elle il y aurait une relation d’amour et de confiance » ( page 120 ). C’est grâce à elle que Lyès va commencer à se construire et petit à petit à se responsabiliser : « malgré tout, chez tata, j’essaie de m’adapter, de faire en sorte que la greffe prenne. Je veux absolument éviter un nouveau rejet. Et pour ça, s’il faut mentir, je mens ». Durant ces quelques années chez « tata », il fera un apprentissage en cuisine et y décrochera son CAP. Il va nouer une relation de confiance avec ses patrons « ce qui me comble, outre le fait d’avoir trouvé une fratrie qui m’a accepté et a même besoin de moi, c’est de porter une responsabilité » ( page 132 ) et retrouvera un peu son estime de soi « pour la première fois de ma vie, on ne se plaint pas de moi. A l’inverse, on me complimente et, quand j’échoue au début à faire les choses, on ne m’engueule pas, on rit et on me montre pour que je progresse » ( page 133 ). Il va également se rapprocher de sa mère et sa famille et retrouvera son père pour lui dire l’enfer qu’il a vécu à cause de lui : « tu considères même si ça peut paraître peu, que la vérité dans sa face suffira à lui gâcher la vie, à ruiner sa conscience. La vérité, pour toi, c’est la facture. Et tu vas lui tendre ».

  1. Les critiques du fonctionnement des foyers de l’Aide Sociale à l’Enfance ( ASE )

Lyès Louffok, avec son témoignage remet en question les conditions de vie des enfants au sein de l’ASE. Il souhaite que le lecteur se questionne sur certains dispositifs, certaines idées, certaines méthodes : « ces questions peut être que vous vous les poserez, comme moi, après m’avoir lu. Alors j’aurai gagné, pour moi, pour les autres » ( page 13 ).

« les droits de l’enfant, son intérêt, passent toujours après ceux des adultes » ( page 12 ) Lyès Louffok souhaite, dans son témoignage, nous faire basculer dans le côté enfant.

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