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La Démocratie, Une Dictature De La Majorité ?

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e est souverain, définition renforcée par la formule d'Abraham Lincoln qui soutient qu'elle est « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ». Le peuple incarne, quant à lui, la plus grande partie de la population et s'érige donc en détenteur de la majorité en s'exprimant à l'occasion des élections. En effet, « le plus grand nombre » (si l'on se réfère à la définition du terme « majorité »), va s'attacher à nommer au pouvoir des représentants qui sont censés défendre leurs valeurs. Toute forme de dictature semble proscrite étant donné que le choix des représentants se fait délibérément

→ Cependant, si le pouvoir semble délégué à un petit nombre d'individus, le poids que représente la majorité peut alors apparaître comme une forme de dictature dans le sens où c'est lui qui va décider quelle politique va être mise en place au travers des représentants choisis. En effet, ces derniers ne sont que les porte-paroles de la majorité.

Ainsi dans le 10e numéro du Federalist Paper, James Madison écrit:

"Les règles sont trop souvent décidées non selon les règles de la justice et les droits des minorités, mais par la force d'une majorité intéressée et autoritaire."

L'auteur montre ainsi que la majorité va imposer une direction qui met de côté les revendications des minorités. La démocratie se place alors comme une dictature de la volonté du plus grand nombre.

B) … mais qui est l'objet de dérives ce qui constitue un danger

Sans refuser la démocratie, de nombreux penseurs ont mis en avant ses limites si elle n'est pas encadrée par des règles de droit immuables. Au lendemain des expériences révolutionnaires de la fin du XVIIIe siècle et des dérives de la Terreur ou du régime napoléonien en France, Alexis de Tocqueville ou Benjamin Constant soulignèrent certains dangers de la démocratie.

Le philosophe franco-suisse Benjamin Constant est l'un des premiers à mettre en avant ce risque dans ses Principes de Politique (1806), tout en défendant la nécessité d'un régime représentatif : l'auteur s'intéresse ici à la possession du pouvoir et notamment au nombre de personnes qui vont détenir ce-dernier. Constant affirme que le pouvoir a été déplacé et non revisité (« mais leur courroux s'est dirigé contre les possesseurs du pouvoir, et non contre le pouvoir même ») : d'un ou d'un petit nombre d'individus qui le détenaient, on est passé à un grand nombre (notions de monarchie, oligarchie et démocratie).

- Ce sont donc les dérives du pouvoir, notamment au travers des pouvoirs personnels que Benjamin Constant se dresse. C'est entre autres pour cela qu'il défend une démocratie censitaire, estimant qu'un minimum de propriété est nécessaire pour pouvoir prendre part à la désignation des dirigeants de l'État.

- Tocqueville, s'il considère la marche vers la démocratie comme irrésistible, note le risque à accorder tous les pouvoirs au peuple ou à un organe représentatif. Ainsi, il écrit dans De la Démocratie en Amérique : « je regarde comme impie et détestable cette maxime, qu'en matière de gouvernement la majorité d'un peuple a le droit de tout faire, et pourtant je place dans les volontés de la majorité l'origine de tous les pouvoirs (…) ». À la dérive d'une « démocratie jacobine », il oppose la « démocratie libérale», respectueuse des individus.

- Les individus au sein d’une société démocratique ont une soif pour la liberté et une passion inexorable pour l’égalité. Selon lui, cette passion pour l’égalité l’emporte sur la soif de liberté. Cette passion pour l’égalité peut conduire à des dangers pour la démocratie : le danger de l’individualisme . Chaque individu se replie sur sa sphère privée et sur sa réussite personnelle ; il en résulte un désintérêt pour la vie publique et le sort des concitoyens. Ceci entraîne deux conséquences :

- le risque de la tyrannie de la majorité : pour Tocqueville, un des pilier de la démocratie est le suffrage universel au travers duquel c’est l’avis de la majorité qui l’emporte. Ainsi, la majorité a toujours raison et la minorité toujours tord. Le risque est alors que la majorité impose ses décisions aux minorités abusant alors de son pouvoir. On obtient alors un conformisme qui agit comme un tyran sur les volontés.

(on peut définir le conformisme comme le fait de se plier à la volonté du plus grand nombre)

- Le risque de médiocratie ou ploutocratie : selon Tocqueville, le désintérêt pour la chose publique combiné au conformisme à deux conséquences négatives :

- Le niveau de réflexion au sein de la société baisse

- Les hommes politiques ne sont pas sélectionnés au sein de l’élite mais ils sont bien plutôt issus des plus médiocres

On voit ainsi se développer une médiocratie, c’est-à-dire un régime où les moins bons gouvernent qui s'illustre au travers des médias de masse :

- l’omniprésence des sondage d’opinions, de la télévision, font de l ‘opinion publique un élément incontournable qui a tendance à imposer à tous un certain conformisme è il n’y a plus qu’a se rallier à cette opinion majoritaire . les rares esprits critiques ne sont alors plus audible dans la cacophonie générale ( exemple : la plupart des émissions de télé tire le niveau vers le bas « secret story », « toute une histoire »…)

- Tocqueville craignait également l’arrivée au pouvoir des moins bons et parlait de médiocratie : l’exemple du conseil Berlusconi qui a souvent été décrié pour sa légèreté, et une certaine incapacité.

II. Néanmoins, cette tyrannie de la majorité n’est pas ineluctable

A) Les conditions qui sauvent la démocratie

Selon Tocqueville, il existe plusieurs solutions qui peuvent sauver la démocratie. Avec son voyage en Amérique, T. a constaté que malgré les risques de dérives, la démocratie américaine semble avoir trouvé un équilibre entre l’égalité et la liberté. Il démontre alors plusieurs contrepoids ou contre-pouvoirs qui peuvent être mis en place pour s’opposer aux deux risques principaux : la tyrannie de la majorité e le despotisme démocratique. Ainsi, il propose 4 solutions :

La liberté d’association = émergence d’associations = corps intermédiaires susceptibles de s’opposer au pouvoir central par des manifestations par exemple. Ceci permet 3 choses : - maintenir les liens sociaux et donc éviter le replis sr soi-même et l’isolement des individus provoqués par l’individualisme

maintenir l’intérêt pour la chose publique

créer des services par et pour les individus eux-mêmes.

 Le rôle joué aujourd’hui par les associations (comme resto du cœur, Don Quichotte (logement aux sans-abris)…) témoignent de la pertinence de Tocq.

- La liberté de la presse = Selon T. dans les sociétés modernes, la liberté de la presse est importante pour « les maux qu’elle empêche » plus que pour le bien qu’elle fait (dénonciation des scandales publics, alertes…) : Le scandale de Jacques Chirac à propos des emplois fictifs, scandale médiator…)

- La décentralisation = selon T. la vie politique locale limite le pouvoir central et la montée de l’individualisme. L’exemple américain avec le fédéralisme permet selon lui aux individus de participer activement aux différents échelons du pouvoir.

- L’influence des murses : les normes et les valeurs jouent un rôle très importants. Aux E.U, le poids de la religion est très importants et favorise les limites morale Mais aujourd’hui, rôle joué par la religion beaucoup moins important qu’à l’époque de Tocqueville.

B) Qu’en est-il

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