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Les politiques conjoncturelles

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Par   •  24 Avril 2016  •  Cours  •  11 916 Mots (48 Pages)  •  983 Vues

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LES POLITIQUES CONJONCTURELLES

  1. LA REMISE EN CAUSE DU MODÈLE KEYNÉSIEN

Le modèle keynésien est la conception dominante de la politique conjoncturelle dans l’après-guerre. Le modèle keynésien n’est pas une conception uni-monolithique : il y a aura des politiques « stop and go » : pratiquées pendant les Trente Glorieuses, leur clé était la courbe de Phillips, illustrant la nécessité d’arbitrer entre le chômage et l’inflation dans l’optique keynésienne. Ces politiques n’ont pas forcément de logique keynésienne. CEPENDANT le modèle keynésien possède une forte influence.

Le contrôle de l’activité économique constitue le cœur de la logique keynésienne. La limitation du chômage permet de justifier le ce contrôle. Le fait de contrôler le chômage est un héritage des 30’s. En effet, il faut à tout prix éviter les enchaînements déflationnistes qui ont marqués cette période.

Application historique du modèle keynésien :

Le "New Deal" (ou "Nouvelle donne") est le nom donné à la politique mise en place dans les années 1930 aux Etats-Unis pour faire face à la crise économique de 1929. Elle a été mise en place par le président américain Franklin Roosevelt en plusieurs phases entre 1933 et 1938. L'intervention de l'Etat fédéral dans les domaines économiques et sociaux était apparue nécessaire pour relancer l'économie et apporter de la stabilité et de la rationalité dans une économie de marché devenue défaillante. Le New Deal est l’une des premières expériences de l'Etat-Providence aux Etats-Unis. Il est critiqué pour son inefficacité par les libéraux qui l'accusent d'avoir prolongé la crise jusqu'en 1938. Il a CEPENDANT permis d'améliorer à long terme les infrastructures du pays et de développer le pouvoir économique du gouvernement fédéral. Malgré les tensions sociales le New Deal a aussi permis de grandes avancées sociales et de ressouder la société américaine en y réintégrant des dizaines de millions d'exclus générés par la crise de 1929.

Le cadre théorique de John Maynard Keynes va être complété par les modèles de la synthèse. Il va déboucher sur le réglage fin de la conjoncture : le « fine turning ».

  1. Le « réglage fin » de la conjoncture

Robert Musgrave est pour l’intervention de l’État.

Pour lui, le niveau du chômage et des prix de l’économie repose sur le niveau de la demande agrégée = PRINCIPE KEYNESIEN. Ces politiques conjoncturelles se mettent en place dans un contexte de croissance économique.

Il veut réguler l’activité économique :

  • Amortir les phases basses du cycle : absence de récession significative.
  • Freiner les tensions inflationnistes : il veut maitriser les tensions inflationnistes. Dans la hiérarchie des priorités, il va y avoir des différences selon les économies : la RFA accordera une importance plus marquée à la maitrise de l’inflation que la France ou que le Royaume-Uni.)

La politique conjoncturelle passe par trois outils :

  • La politique budgétaire.
  • La politique monétaire.
  • La politique de change qui se met en place dans un contexte de Bretton Woods pour les PDEM.

Réflexion théorique : « corridor de stabilité »

La dynamique économique comporte un double risque :

  • Le risque que la croissance s’accélère et que l’inflation suive la même évolution.
  • Le risque que la croissance devienne insuffisamment dynamique et que le chômage apparaisse.

La politique économique doit maintenir la dynamique de croissance, la croissance effective. Il faut éviter l’emballement et les risques d’inflation et d’éviter un ralentissement trop marquée de l’activité économique qui serait caractérisée par du chômage.

Dans la perspective keynésienne, la croissance effective est un indicateur en termes de demande. Les logiques de demande ont une importance significative. EN REVANCHE la croissance potentielle renvoie à une capacité de production et donc à une logique déterminante de l’offre.

La croissance potentielle : niveau maximal de production soutenable à long terme sans tensions excessives dans l’économie et sans accélération de l’inflation. La croissance potentielle est un outil clé pour pouvoir déterminer le type de politique à mettre en œuvre.

L’output gap représente l’écart entre la croissance effective et la croissance potentielle. C’est l’indicateur de la dynamique de la demande par rapport aux capacités de l’offre.

La politique doit-t-elle être expansionniste si l’output gap est négatif ?

Ou doit-t-elle être de rigueur si l’output gap est positif ?

Le problème c’est que la croissance potentielle n’est pas directement observable. Les chiffres de la croissance potentielle sont le résultat d’un travail de reconstruction. C’est la différence entre la croissance effective qui est constatée et mesurée. La croissance potentielle est une donnée dérivée construite.

Calcul de la croissance potentielle : estimation de l’évolution de la quantité de travail disponible + de l’évolution du capital disponible + des gains de productivité réalisés par les entreprises.

La mesure de la croissance potentielle se révèle être complexe.

Détermination de deux règles de bases :

  • Règle de Tinbergen : il doit y avoir autant d’instruments différents que d’objectifs de politique économique. En politique conjoncturelle, on ne peut pas faire d’une pierre deux coups : le même instrument ne peut pas être utilisé pour atteindre deux objectifs différents. En particulier quand il y a des objectifs caractérisés par une logique d’arbitrage.

  • Règle de Mundell : pour atteindre un objectif de politique, il convient d’utiliser l’instrument le plus efficace relativement aux autres.
  1. Les outils de la politique conjoncturelle
  1. La politique budgétaire et les multiplicateurs

Le principe du multiplicateur : à partir d’une dépense initiale l’effet du multiplicateur débouche sur une augmentation globale du revenu qui est un multiple de l’investissement initial. La valeur du multiplicateur est d’autant plus élevé que la part pour consommer du revenu est forte.

Le multiplicateur d’investissement : l’investissement est volontaire et passe par des décisions de politiques économiques. Le multiplicateur s’articule avec la fonction de consommation keynésienne.

Pour Milton Friedmann, une augmentation du revenu liée à une politique expansionniste, n’augmente le revenu que temporairement. CEPENDANT dans le schéma du multiplicateur, une augmentation du revenu donnera lieu à une augmentation stable de la consommation. John Maynard Keynes met l’accent sur le gain qu’une politique peut avoir si elle cible les revenus les plus faibles.

Le multiplicateur est une logique volontariste. L’État va mettre en œuvre une politique de relance i.e. d’augmentation des dépenses publiques qui s’accompagne d’un creusement du déficit. Pour calculer la valeur de ce multiplicateur, il va être nécessaire d’avoir une formule qui rende mieux compte des différentes vérités empiriques. En effet le multiplicateur peut être :

  • Un multiplicateur avec « frein fiscal » : la totalité des revenus nouveaux perçus ne sont pas tout consommer, une partie est épargnée et une autre est prélevée. Les impôts ne donnent pas lieu à une consommation. Ils constituent ainsi un « frein fiscal » : une partie des revenus va revenir à l’État. Ces prélèvements réduisent la valeur du multiplicateur ainsi que son efficacité. En termes keynésien c’est une « fuite » : une partie de l’argent injectée dans le système ne sera pas remis en circulation par la consommation. MAIS le prélèvement fiscal, augmentant les recettes fiscales, peut financer la dépense publique.

  • Un multiplicateur avec « tax cut » : mise en place de politiques de relance effectuées non pas avec une augmentation des dépenses publiques MAIS avec une diminution des impôts. Avec le « tax cut », le multiplicateur est plus faible que le multiplicateur keynésien classique.

Dans le « tax cut » keynésien la baisse d’impôt se fait à dépenses publique constante. Le déficit budgétaire est accepté. De plus, la transmission baisse des impôts-activité économique se fait par la demande. La baisse des impôts entraîne une augmentation du revenu disponible. Ceci entraînera une consommation supplémentaire et donc de l’activité économique.

Dans la baisse d’impôt lié à la politique de l’offre, la baisse des impôts s’accompagne d’une baisse au moins équivalente des dépenses publiques. De plus, la transmission baisse des impôts-activité économique se fait par l’offre, par la production, plus précisément par le comportement des individus. La baisse des impôts entraîne une augmentation du revenu net. Le prix du travail s’accroit, ce qui incite à travailler. Il y a donc une augmentation de l’activité économique.

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