DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Souvenir Du Camp De Chalon

Dissertation : Souvenir Du Camp De Chalon. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 6

d'un savant très porté sur développement des techniques photographique et d'un théoricien qui très tôt fera école. « Pour moi, j'émets le vœu que la photographie, au lieu de tomber dans le domaine de l'industrie, du commerce, rentre dans celui de l'art. C'est là sa seule, sa véritable place, et c'est dans cette voie que je chercherai toujours à la faire progresser. C'est aux hommes qui s'attachent à son progrès de se pénétrer de cette idée. »

Contexte historique

La réputation du photographe débouche sur ses premières commandes dans les années 1855-1860. À la fin de l'année 1855 Le Gray, grâce au soutien financier de riches commanditaires, s'installe dans un luxueux atelier boulevard des Capucines.






















































































































































 Cette période était aussi celle de la photographie officielle et des commandes impériales. Le Gray avait déjà photographié le futur Napoléon III en 1852, quelques mois avant son coup d'État. En 1856, l'Empire est à son apogée. L'année suivante, c'est donc l'empereur qui lui demande d'illustrer sa force militaire au camp de Châlons, vaste camp d'entraînement militaire près de Châlons-sur-Marne, symbole de la puissance et de l’organisation de l’armée française, que Napoléon III inaugurera durant l'été 1857. L’empereur en personne lui commande alors un "reportage" qui sera réuni en albums destinés à être offerts à son État-major. Ses scènes présentent ou des cérémonies officielles et épisodes quotidiens, ou des manœuvres de parade et portraits de généraux. Le photographe, qui se veut aussi "peintre d'histoire", excelle, tel que nous pouvons le percevoir ci-dessus, dans les vues de mouvements de troupes, d'une géométrie épurée, tout en évoquant l'épopée napoléonienne.

portrait de Napoléon III en 1852

Souvenir du camp de Chalons au Colonel d’Eggs_Description

L’album du Camp de Chalons prend donc une place particulière dans l’œuvre de Le Gray de par son sujet : l’histoire. Mais il en résulte des photographies tout à fait particulières et loin de ce que nous pourrions éventuellement nous imaginer. La photographie souvenirs du Camps de Chalons vue précédemment est de forme presque carrée mais pourrait être appropriée à une vue panoramique de part l’éloignement de la prise de vue. Le panorama hérité de la peinture et des spectacles populaires de dioramas intéresse le photographe dès l'origine. La vision panoramique de Le Gray s'affirme d'abord dans des images uniques à "champ large". 1856 sur le camp militaire de Chalons sur Marne, des groupes de soldats surpris sur le vif, donnent une impression d'inégalité, vision qui s'accordait avec l'admiration du commanditaire, Napoléon III, pour ce camp militaire. Ici l'armée représentée se réduit à des silhouettes enveloppées d'une brume vaporeuse sur un terrain vide et silencieux, celle ci ne nous laisse pas percevoir le réel horizon.

Ce brouillard rend les silhouettes de gauche plus floues et plus légère, comme si elles allaient disparaître. Les hommes à droite sont par contre pris dans la masse, blocs contre blocs, et non dans la perspective du corps à corps propre à la peinture de bataille. La vision de Le gray devient alors neuve autant dans sa manière de montrer l’armée que les combats qui démontrerons une nouvelle conception des batailles mettant en avant les stratèges plutôt que les combats, dans une réalité loin d’héroïser les soldats. La composition de l’image est simplement construite sur une forte ligne horizontale, recadrées au tirage, en haut et en bas, pour en accentuer l'effet. La photographie très picturale est, en effet, divisée en deux parties très nettes. Tous les éléments ou personnages presque anecdotiques pour la composition de la photographie sont disposés sur un champ vide, raz, sombre, terre de sienne, sans arbres, ni montagnes, ni autres êtres vivant autres que de minuscules soldats sur leurs minuscules chevaux, ne gâchant rien à l’effet de masse escomptée et s’opposant ainsi dans un clair obscure évident et même exagéré, à un ciel d’une puissance lumineuse incroyable dans lequel nous ne pouvons non plus apprécier la présence de nuages accentuant ainsi la dualité de la photographie. De plus celle-ci nous présente une composition où le parcours visuel effectue une translation de tension et de poids de gauche à droite. Cette impression de mouvement d’un coté à l’autre vient de cette masse noire, dense, découpée, formée par les soldats indénombrables mais assez nombreux pour faire pencher la ligne d’horizon de leur côté. Cette tache noire en quasi continuité avec le sol fait contre poids à ce que nous pourrions imaginer être la petite troupe des officiers plus haut gradés, disposée de manière éparpillée à gauche de la photographie. Ceux-ci, contrairement à la troupe de soldats sont presque évanescents et tendent à se fondre dans la brume lumineuse. Rudolf Arnheim affirmera que “les éléments qui se regroupent par similitude dans une composition tendent à être reconnus comme similaires, du au fait qu’ils se trouvent dans un même plan… Grace à l’interaction entre le plan et la profondeur il est possible alors de construire la troisième dimension de l’image dans une composition graphique visuelle qui, par definition, est toujours

...

Télécharger au format  txt (9.4 Kb)   pdf (170.7 Kb)   docx (8.8 Kb)  
Voir 5 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com