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Tolkien Biographie

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opher, en collaboration avec Guy Gavriel Kay. Depuis, Christopher Tolkien publie régulièrement des textes inédits de son père.

De nombreux auteurs ont publié des romans de fantasy avant Tolkien, mais le succès majeur remporté par Le Seigneur des anneaux au moment de sa publication en poche aux États-Unis est à l'origine d'une renaissance populaire du genre. Tolkien est ainsi souvent considéré comme le « père » de la fantasy moderne, et son œuvre a eu une influence majeure sur les auteurs ultérieurs de ce genre, en particulier par la rigueur avec laquelle il a construit son monde secondaiire.

La plupart des aïeux de J. R. R. Tolkien du côté de son père sont des artisans. La famille Tolkien, originaire de Saxe, est établie en Angleterre depuis le XVIIIe siècle, et les Tolkien y sont devenus « profondément anglais[1] ». Leur patronyme est une forme anglicisée de « Tollkiehn », un nom dérivé de l'allemand « tollkühn » signifiant « téméraire ».

Les ancêtres maternels de Tolkien, les Suffield, sont une famille originaire d'Evesham, dans le Worcestershire. À la fin du XIXe siècle, ils vivent principalement à Birmingham, où les grands-parents maternels de Tolkien, John et Edith Jane Suffield, possèdent une mercerie dans un bâtiment appelé « Lamb House », située dans le centre-ville[2].

Enfance[modifier]

Le moulin de Sarehole. Une plaque bleue y a été dévoilée en août 2002[3].

John Ronald Reuel Tolkien naît le 3 janvier 1892 à Bloemfontein, dans l'État libre d'Orange, en Afrique du Sud. Il est le premier enfant d'Arthur Reuel Tolkien (1857-1896) et de sa femme Mabel, née Suffield (1870-1904). Tous deux ont quitté l'Angleterre quelques années plus tôt, au moment de la promotion d'Arthur à la tête de l'agence de la Banque d'Afrique à Bloemfontein[4].

L'enfant porte le prénom « John » par tradition familiale : chez les Tolkien, le fils aîné du fils aîné s'appelle toujours John. « Ronald » est le choix de Mabel, qui avait à l'origine choisi « Rosalind », s'attendant à avoir une fille. Quant à « Reuel », il s'agit, d'après les souvenirs de Tolkien, du « nom d'un ami de [sa] grand-mère », et que l'on croit « d'origine française » dans la famille, mais qui semble plutôt issu de la Bible (Reuel est un autre nom de Jethro, le beau-père de Moïse)[5]. Tolkien donne à son tour ce prénom à ses quatre enfants, y compris à sa fille Priscilla[6].

Le climat de l'Afrique du Sud ne convient pas à Mabel, ni à son fils. En avril 1895, Mabel retourne en Angleterre avec ses enfants (un deuxième fils, Hilary Arthur Reuel, est né le 17 février 1894), mais son mari meurt d'un rhumatisme infectieux le 15 février 1896, avant d'avoir pu les rejoindre[7]. Privée de revenus, Mabel s'installe chez ses parents, à Birmingham, puis à Sarehole, un hameau au sud de la ville. Le jeune Tolkien explore les alentours, notamment le moulin de Sarehole, ce qui lui inspirera des scènes de ses futurs ouvrages et un amour profond pour la campagne anglaise du Warwickshire[8].

Mabel éduque elle-même ses deux fils. Elle enseigne à Ronald la botanique, des rudiments de latin, d'allemand et de français, une langue dont il n'apprécie guère les sonorités[9]. Il lit également beaucoup : il n'aime pas L'Île au trésor de Stevenson ou Le Joueur de flûte de Hamelin de Browning, mais se prend de passion pour les histoires de Peaux-Rouges et du roi Arthur, ainsi que pour les ouvrages de George MacDonald et les recueils de contes édités par Andrew Lang[10].

La King Edward's School de Birmingham, où Tolkien étudie de 1900 à 1911.

Tolkien entre à la King Edward's School de Birmingham, où son père avait lui-même étudié, en 1900. La même année, sa mère se convertit au catholicisme, malgré de violentes protestations de sa famille anglicane, qui lui coupe les vivres[11]. Elle déménage en 1902 pour s'installer à Edgbaston, non loin de l'oratoire de Birmingham, et envoie ses fils à la St. Philip's School (en), l'école rattachée à l'oratoire. Ils n'y restent que brièvement : Ronald décroche une bourse et peut retourner à la King Edward's School dès 1903. Il y apprend le grec ancien, étudie Shakespeare et Chaucer et s'initie en autodidacte au vieil anglais[12].

Mabel Tolkien meurt de complications dues au diabète en novembre 1904 — le traitement à l'insuline n'existe pas encore. Durant le reste de sa vie, son fils aîné la considère comme une « martyre », sentiment qui influence profondément ses propres croyances. Avant sa mort, elle confie la garde de ses deux fils au père Francis Morgan, de l'oratoire de Birmingham[13].

Études et mariage[modifier]

Comme le père Morgan ne peut les héberger, Ronald et Hilary s'installent au début de l'année 1905 chez une tante par alliance, Beatrice Suffield, qui habite non loin de l'oratoire. Tolkien poursuit ses études à la King Edward's School et se lie d'amitié avec d'autres élèves, notamment Christopher Wiseman (1893-1987) et Robert Gilson (1893-1916). Il s'intéresse de plus en plus à la philologie, apprend le vieux norrois pour pouvoir lire dans le texte l'histoire de Sigurd et découvre la langue gotique et le Kalevala. Il joue également au rugby à XV dans l'équipe de son école, avec une telle ardeur qu'il en devient le capitaine[14].

En 1908, Tolkien rencontre une jeune fille nommée Edith Bratt lorsqu'il s'installe avec son frère dans le même immeuble qu'elle. Malgré leur différence d'âge (elle a trois ans de plus que lui), ils ne tardent pas à tomber amoureux, d'autant plus vite que tous deux sont orphelins. Toutefois, le père Morgan s'oppose à cette relation et interdit à Tolkien de continuer à la voir : il craint que son pupille ne néglige ses études. De plus le protestantisme d'Edith constitue un obstacle supplémentaire. Le jeune garçon obéit à la lettre à cet ordre, sinon à l'esprit, mais lorsque le père Morgan est mis au courant des rencontres accidentelles entre les deux jeunes gens, il menace de mettre un terme aux études de Tolkien si elles ne cessent pas. Son pupille obtempère[15].

Après un échec fin 1909, Tolkien décroche en décembre 1910 une bourse pour entrer à l'université d'Oxford[16]. Durant ses derniers mois à la King Edward's School, il fait partie des élèves qui « bordent l'itinéraire » durant la parade de couronnement du roi George V, aux portes de Buckingham Palace[17]. Par ailleurs, il fonde, avec ses amis Rob Gilson et Christopher Wiseman, la Tea Club Barrovian Society ou T. C. B. S., une société officieuse dont les membres, bientôt rejoints par Geoffrey Smith (1894-1916) et d'autres, partagent l'habitude de prendre le thé aux Barrow's Stores, non loin de l'école et dans la bibliothèque même de l'école, ce qui est interdit par le règlement. Les quatre amis au cœur du T. C. B. S. restent en contact après leur départ de l'école[18].

Durant l'été 1911, Tolkien part en vacances en Suisse, un voyage qu'il se remémore de façon vivante dans une lettre de 1968 et dans laquelle il revient sur la façon dont ce voyage a pu l'inspirer pour l'écriture de Bilbo le Hobbit (« la dégringolade le long des pierres glissantes jusque dans le bois de pins ») et du Seigneur des anneaux, appelant le Silberhorn « la « Corne d'Argent (Celebdil) » de mes rêves[19] ».

Exeter College, où Tolkien étudie de 1911 à 1915. Il en devient fellow honoraire en 1958[20].

En octobre 1911, Tolkien entame ses études classiques à Oxford, à Exeter College ; l'un de ses principaux professeurs est le philologue Joseph Wright, qui a une grande influence sur lui. Il s'intéresse au finnois afin de lire le Kalevala dans le texte, approfondit sa connaissance du gallois et s'implique dans la vie sociale de son collège en continuant à jouer au rugby et en devenant membre de plusieurs clubs d'étudiants[21]. Cependant, les auteurs grecs et latins l'ennuient, ce qui se ressent dans ses notes : la seule matière où il excelle est son sujet libre, la philologie comparée. En 1913, avec la bénédiction de son tutor, le vice-recteur Farnell, Tolkien change de cursus au profit de la littérature anglaise, et choisit comme spécialité la philologie scandinave. Dès lors, Kenneth Sisam devient son nouveau tutor[22].

Le jour de sa majorité, en 1913, Tolkien écrit à Edith pour la demander en mariage. La jeune femme s'est entre-temps promise à un autre, mais elle rompt ses fiançailles et se convertit au catholicisme sur l'insistance de Tolkien. Ils célèbrent leurs fiançailles à Warwick en janvier 1914[23].

Première Guerre mondiale[modifier]

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, en août 1914, Tolkien est en vacances en Cornouailles ; il rédige peu après le poème « Le Voyage d'Éarendel », première graine de la future mythologie du Silmarillion. En rentrant à Oxford, il s'arrange pour s'entraîner dans les Officers' Training Corps (en), ce qui lui permet de poursuivre en parallèle ses études afin d'obtenir son diplôme avant de

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