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Tpe Mafia

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cette organisation devient criminelle, cherchant à s’emparer du pouvoir, de l’économie et à imposer leurs notoriétés établissant un système de Mafia-Etat. La mafia devient notamment une structure qui joue le rôle de l’Etat, suppléant sa carence dans les régions méridionales de l’Italie.

En effet, la péninsule est en grande difficulté, le sud est nettement plus pauvre que le nord qui appartient à l’Europe riche. La question d’une contribution au développement du sud fait depuis longtemps débat : certains courants politiques comme la ligue du nord estiment que le Mezzogiorno est un poids à trainer. Evidemment, ce genre de pensée accentue la césure du pays. Donc, en l’absence de l’état la méridionale n’a pas d’autre choix que de se protéger en intégrant des clans. Parfois l’état se manifeste, seulement il se présente souvent comme l’ennemi de la population locale. Ainsi la criminalité, la violence est intense dans le Mezzogiorno, là-bas la vie n’a pas la même valeur qu’ailleurs. On en déduit donc que la mafia n’est pas contre l’état, mais dans la plupart des cas c’est un état véritable.

Le phénomène mafieux

A- L’économie de la mafia

La mafia est de loin l’entreprise la plus rentable d’Italie, en effet son chiffre d’affaire est estimé à 130 milliards € et son bénéfice à 70 milliards € en 2008.

D’après le rapport SOS impressa de la Confesercenti, en 2004.

Ainsi ces chiffres colossaux sont dus à la prééminence du trafic de drogues, de l’usure, du racket et d’une croissance de l’éco-mafia. Ainsi, cette entreprise est loin devant Fiat qui n’a dégagé que 2.05 milliards € de bénéfice soit 35 fois moins que les activités cumulées du crime organisé de la mafia sicilienne. Celle-ci réunit la Cosa Nostra, la Camorra napolitaine, la’Ndrangheta calabraise et Sacra corona unita des Pouilles. Cependant, en Italie comme à l’étranger, cette réalité économique est donc largement minimisée. Cette question soulevée par le rapport SOS impressa de la Confesercenti représente le poids économique de la mafia à environ 7% du PIB italien. Seulement, la différence de chiffre ne tient qu’à une évaluation, puisque la mafia n’est ni soumise à des contrôle d’un quelconque comptable, ni à des cotations en bourse. On peut en déduire qu’il est nécessaire de blanchir tout cet argent « sale » soit par une défiscalisation, soit par son introduction dans l’économie légale. Ainsi la mafia crée ou s’accapare du capital d’entreprises « légales » déjà existantes.

1) L’infiltration mafieuse dans l’économie légale

Tout d’abord, la mafia a besoin d’informations sur les affaires et le fonctionnement de l’entreprise repérée. Puis, elle procède à un processus de fragilisation par des rackets excessifs ou par un sabotage de l’activité. Elle mettra ainsi en difficulté financière l’entreprise, ce qui facilitera l’entrée de fonds mafieux dans l’entreprise saine, c’est là où intervient l’usure. Les mafieux disposant d’importantes ressources financières, mais « sales » prêtent ces sommes à des taux pouvant atteindre 100%. Ceci est facilité par la difficulté d’obtenir des crédits en Italie du sud. Pour la mafia, l’intérêt est évident, quelque soit l’issue du prêt…Si le créancier réussit à rembourser, elle augmente son profit, sinon elle s’empare des biens mis en hypothèque : un entrepreneur endetté peut ainsi perdre sa société. A ce moment, la mafia prend possession de l’entreprise et procède peu à peu à un remplacement du personnel, non mafieux, par des affiliés.

2) Les fondements du contrôle de l’économie légale

Ce chapitre se découpe en 4 points :

* le recyclage de l’argent « sale » dans des secteurs faciles à infiltrer tels que le tourisme, la restauration, les commerces et les services. Ce qui permet la possibilité de déclarer un chiffre d’affaire important.

* La stratégie minimisant les risques grâce à la protection juridique, à l’aide du contrôle de l’accès protégé aux marchés et rémunérateurs, c'est-à-dire bâtiment, travaux publics et agriculture.

* C’est aussi une stratégie fonctionnelle servant à l’acheminement des trafics illégaux, c’est le cas des entreprises de transport.

* Le contrôle du territoire affermit l’emploi des proches de la mafia, mais ceci n’est pas sans conséquence sur l’emploi engendrant du chômage en période de récession.

B- La réalité politico-sociale

Le cinéma italien occupe aujourd’hui une place essentielle dans la production européenne et reconquière peu à peu ces parts du marché, 20 à 30% face à la concurrence très importante américaine. L’omniprésence de la criminalité organisée a fourni un grand nombre de sujets de films tournés à Naples, Palerme ou Bari, inspirant de grand nom du cinéma comme Francis Ford Coppola, avec la saga du parrain qui raconte la vie de la famille Corleone, originaire de Sicile. Par coïncidence, les grands-parents d'Al Pacino, qui a joué Michael Corleone dans la trilogie, ont émigré de Corleone approximativement à la même période que Vito Corleone dans le film. D’autres cinéastes lui ont emboité le pas comme Michele Placido avec Romanzo criminale (2005) dans lequel il décrit les liens entre le grand banditisme, les services secrets de l’Etat et les menés subversives de l’extrême droite. En 2008, Mattéo Garrone s’inspire du livre Roberto Saviano et réalise Gomorra qui remporte le prix du jury au festival de Cannes. Ce film présente un témoignage socio-politique, à Naples, sur l’instabilité gouvernementale, clientélisme et malversation auquel vient s’ajouter la xénophobie, la volonté d’une césure par la ligue du nord entre le nord et le sud et la dérive autoritaire du berlusconisme

1) La structure interne de la mafia italienne

D’après Gomorra, fort bien étayé par Roberto Saviano, la mafia se développe en recrutant dans un bassin de main d’œuvre inépuisable des candidats aux basses besognes, souvent issus d’une population peu qualifiée, misérable et ignorante. Elle exploite la misère des gens en manipulant ce peuple, afin d’avoir la main mise sur l’avenir de jeunes sans espoir et elle procède en leur faisant miroiter la possibilité d’avoir de l’argent, de l’influence, du pouvoir… D’ailleurs en suivant la théorie Maslow représentée par la pyramide des besoins (ci-dessous),

elle montre, tout d’abord, à un premier degré la nécessité des besoins physiologiques à satisfaire comme manger, boire, dormir… Puis, à un second degré le besoin de sécurité qui engendre le besoin d’appartenance au crime organisé afin de ne pas être la cible de la mafia. Or, le peuple cautionne cette réalité sociale positivement ou négativement, la mafia devient donc peu à peu le principal «acteur social» reconnu dans le mezzogiorno. En effet on peut observer son importance lorsque des citoyens se regroupent en hurlant après les policiers qui viennent d'arrêter un boss mafieux, ils expriment un "consensus social" qui est dirigé vers la mafia et non pas vers l'autorité. Ce consensus témoigne de la véritable intégration de la mafia, s’étendant depuis un certain temps, avec pour objectif d’aller coloniser le nord de l’Italie, un constat politique notamment nié par la ligue du nord. Un consensus, enfin, qui exprime l'adhésion à la culture mafieuse, à ses codes de comportements, ses codes linguistiques, puisque durant plus d'un siècle et demi d'existence, la mafia a pu et su élaborer un riche patrimoine culturel que l'on retrouve mêlé aux traditions populaires, au folklore, à l'histoire, à la littérature, et même au droit...

Recrutement

D’abord les obligations absolues pour faire partie, entre autre d’une famille de la Cosa Nostra, il faut être sicilien de père et de mère, de sexe masculin et catholique. Ensuite, les interdits formels ne sont admis ni les fils de policier et de magistrat, les fils illégitimes de parents divorcés ou même séparés, les fils de femmes légères, les communistes ou les fils de militants communistes, les homosexuels, les fils d’homme d’honneur tués par la mafia (car le vœu de vérité entre les hommes d’honneur révélerait l’assassin de leur père et engendrerait des vendettas).Parmi les motifs de refus, il peut y avoir ; le conflit avec un homme d’honneur, un défaut de caractère (être indécis, fourbe ou affecté), une famille biologique ayant subi des torts de la part d’un mafioso, une conduite inacceptable pour un mafioso comme porter plainte en justice, avoir dénoncé quelqu’un… L’entrée dans la mafia sicilienne se fait parfois à l’âge de 17 ans souvent repéré par les mafiosi les plus anciens. Néanmoins pour pouvoir entrer dans la « carrière », il faut passer un rite initiatique et faire ses preuves, entre autre il doit montrer son sang froid. Le jour du baptême, selon la coutume, se fait en général dans une salle discrète et entouré des membres de la « famille ». Le candidat y est introduit, on lui perce le doigt, on lui met une image pieuse à laquelle on y met le feu. Et, il doit passer l’image en flamme d’une main à l’autre jusqu'à

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