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Walter Gropius L'Usine Modèle

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verselles dès le milieu du XIXème siècle : exposition universelle de Londres en 1851, et exposition universelle de Paris en 1889, expositions qui venaient témoigner de la portée historique de l’industrialisation apparue en cette 2ème partie du XIXème siècle. Elles eurent pour conséquence de favoriser l’intégration des produits industriels à la vie quotidienne, en les adaptant à la vie de l’homme, et en essayant de dépasser leur seul aspect fonctionnel, pour introduire la notion d’esthétique comme critère déterminant dans leur conception.

L’Allemagne connut en cette fin du XIXème siècle et au début du XXème une ouverture importante vis-à-vis d’œuvres créatrices venant d’au-delà de ses propres frontières. Ainsi la Galerie Nationale de Berlin a su rassembler, dès 1886, une importante collection de peintures d’artistes impressionnistes français grâce à la clairvoyance de son nouveau directeur, Hugo von Tschudi, et ceci malgré le peu d’appétence du public et plutôt contre le goût de l’empereur.

Le belge Henry Van de Velde développa en ce début du XXème siècle l’ébénisterie d’art en Allemagne, d’où naitront les Ateliers d’Artisanat de Dresde : « Dresdener Werkstätte für Handwerkskunst ». En 1902, le grand-duc de Saxe-Weimar confie à ce même Henry Van de Velde la création de l’Ecole des Arts Décoratifs de Weimar, tandis qu’en région rhénane, Karl Ernst Osthaus, mécène et historien d’art, fonde le « Folkwang-Museum de Hagen », un centre muséal d’ Art Moderne situé en pleine région industrielle. C’est aussi en 1907 qu’Emil Rathenau, président de l’usine A.E.G., (Allgemeine Elektrizitäts-Gesellschaft) fit appel à Peter Behrens pour occuper le poste de conseiller artistique dans son entreprise et permettre ainsi de compléter l’intense développement industriel du XIXème siècle par l’introduction d’une tonalité esthétique dans la production industrielle.

C’est aussi en cette année 1907 que fut fondé à Münich le « Deutscher Werkbund », regroupant artistes et firmes autour de Peter Behrens, avec Hermann Mutesius, Josef Hoffmann, Josef Maria Olbrich, Paul Renner et Henry Van de Velde. Cette organisation aura pour finalité « d’ennoblir le travail artisanal en réalisant la collaboration de l’art, de l’industrie et du travail manuel. »

II) WALTER GROPIUS (1883-1969) : son activité avant le Bauhaus.

C’est dans ce contexte général que naquit Walter Gropius le 18 Mai 1883 à Berlin dans une famille originaire de la région du Braunschweig , où l’on rencontre des fonctionnaires, des architectes, et des enseignants. Il entreprend des études d’architecture à la « Technische Hochschule » de Charlottenburg à Berlin, mais ne les terminera pas.

Entré dans l’agence berlinoise de Peter Behrens (1868-1940) dès 1907, il fit partie de l’équipe des premiers « designers » qui collaborèrent avec Ludwig Mies van der Rohe, Adolf Meyer, Jean Kramer et Le Corbusier.

Ce Peter Behrens fut un des précurseurs dans le cadre du « design » industriel, travaillant avec Emil Rathenau , président de l’usine A.E.G., pour introduire l’esthétique dans la production industrielle, et ceci depuis les dispositifs d’éclairage que fabriquait cette entreprise jusqu’aux bâtiments industriels de l’usine elle-même, développant ainsi le concept de l’art total appliqué à l’industrie.

1) Annuaires du Deutscher Werkbund.

Cette organisation avait pour fonction de publier un annuaire chaque année, et celui de 1913 avait pour titre : « Die Künst in Industrie und Handel », ( L’Art dans l’Industrie et le Commerce) et il comprenait une série de reproductions de silos à grains et d’usines américaines. A cette époque, il était habituel de considérer ces bâtiments comme purement utilitaires, mais Walter Gropius fut un des premiers à découvrir dans ces bâtiments « une majesté insoupçonnée » et il a correspondu avec le Canada et les Etats Unis en 1913 pour pouvoir publier ces illustrations dans l’annuaire du Werkbund, ainsi qu’un essai personnel sur : « le développement de l’art moderne en matière de construction industrielle ». Il trouva beaucoup de noblesse dans ces silos et usines américaines, allant jusqu’à écrire : « ils soutiendraient pour un peu, par leur effet de puissance monumentale, la comparaison avec les édifices de l’Egypte ancienne. »

Pour l’annuaire de l’année suivante, « Der Verkher », le thème retenu était : « La circulation et les moyens de transport. » et on s’intéressa surtout à l’automobile, le chemin de fer, le bateau à vapeur, le yacht à voiles, le dirigeable et l’avion.

Ce mouvement allemand dans lequel coopéraient au début des personnalités comme Mies van der Rohe, et Le Corbusier, resta sans grande suite immédiate ; il fut bien sûr interrompu par la première guerre mondiale, mais il manquait néanmoins une conception architectonique d’ensemble, le cubisme venait de naître et ne s’était pas encore épanoui en tant que conception de l’espace, et sur le plan technique, l’ossature des bâtiments en béton armé ne s’était pas encore imposée, laissant ainsi ce mouvement allemand au stade artisanal.

2) Premières créations.

Dans ses premières années d’activité, Walter Gropius collabora à la création de meubles, s’efforçant d’obtenir une simplicité des lignes, et il collabora aussi avec les ingénieurs pour la mise au point d’une automotrice à benzol en 1913 (fig. 1), afin de créer une ligne qui soit à la fois esthétique, mais qui tienne aussi compte des contraintes physiques, en particulier ici de la résistance à l’écoulement de l’air.

3) L’usine FAGUS.

Gropius reçut sa première commande importante en 1911, alors qu’il avait 28 ans, de Karl Benscheid, un industriel qui dirigeait une usine d’embauchoirs située en Allemagne du Nord à Alfeld an der Leine, et qui voulait construire de nouveaux bâtiments industriels pour moderniser son usine FAGUS. Gropius avait une certaine expérience de la construction de bâtiments industriels, ayant été en fonction chez Peter Behrens et ayant collaboré chez lui en 1909 à la construction de l’usine de fabrication de turbines AEG à Berlin (fig.2)

fig. 1 : locomotrice Diesel & couchette pour train fig. 2 : Usine A.E.G. à Berlin conçue par Peter Behrens & son atelier.

Gropius développa un concept tout à fait différent pour l’usine Fagus, en créant un bâtiment qui sera assis sur une ossature métallique interne et les murs du bâtiment, l’enveloppe en quelque sorte, deviendront de simples protections contre les intempéries, le froid, la pluie, le bruit. Ce « mur-rideau » qui permettra de voir à travers la façade vitrée la structure portante interne et l’angle de l’immeuble va surprendre, avec la vision de deux parois vitrées qui se rencontrent sans support (fig. 3). Ce type de structure va susciter l’étonnement et la surprise car c’est une nouveauté en Allemagne, et elle est très différente de l’usine A.E.G.

fig. 3 : Usine d’embauchoirs Fagus par W. Gropius.

fig. 4 : angle de l’usine avec la rencontre des fig. 5 : Photo prise de l’intérieur du bâtiment

2 parois détail sur le « mur-rideau » en verre & métal

4) L’exposition du « Werkbund » de Cologne 1914, et l’Usine Modèle de Walter Gropius.

En introduction nous avons vu que la 2ème partie du XIXème siècle avait permis la mise en place d’expositions universelles (à Londres en 1851, à Paris en 1889) qui avaient fait l’éloge de l’industrialisation intensive de cette période de l’histoire, l’industrie étant devenue l’axe de la vie économique. Mais ensuite il est devenu primordial de favoriser l’intégration de ces produits industriels dans la vie de l’homme et d’en faire des outils qui contribueront à un meilleur épanouissement humain.

L’exposition du « Werkbund » qui se tient à Cologne en 1914 va permettre à deux générations successives de s’exprimer selon des modalités assez différentes, tout en s’opposant toutes les deux à la vision académique.

De la première génération, c’est Henry Van de Velde qui fit preuve d’une plus grande originalité avec son théâtre avec une scène divisée en trois parties (fig. 6). Josef Hoffmann avait conçu une maison autrichienne, un peu comme un temple, avec un fronton reposant sur des piliers cannelés mais sans socle ni chapiteau.

Enfin, dernier de ce premier groupe d’architecte, Peter Behrens éleva dans le cadre de cette exposition de Cologne une salle des fêtes plutôt lourde et manquant d’audace architectonique selon les critiques de l’époque.

fig. 6 : Façade et plan du Théâtre de l’exposition Werkbund de Cologne œuvre d’Henry Van de Velde.

Le deuxième groupe auquel appartient Walter Gropius fit preuve d’une plus grande originalité en introduisant de nouveaux concepts basés sur un allègement de la masse du bâtiment construit, et aussi avec l’utilisation de nouveaux matériaux : les structures métalliques, le fer,

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