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La seigneurie vue à travers le cartulaire de l’abbaye de Savigny

Commentaire de texte : La seigneurie vue à travers le cartulaire de l’abbaye de Savigny. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  20 Septembre 2018  •  Commentaire de texte  •  2 523 Mots (11 Pages)  •  1 027 Vues

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La seigneurie vue à travers le cartulaire de l’abbaye de Savigny

Introduction :

         La crise châtelaine qui débute vers 1020 est la multiplication des châteaux privés mais aussi la privatisation des châteaux publiques. Les seigneurs possédant un château sont alors des seigneurs châtelains. Leur pouvoir a pour siège un château fort. La population qui souhaite être sous la protection des seigneurs grâce au château vont se regrouper autour des châteaux. Mais le rôle des châteaux va aller plus loin car il va être le centre du pouvoir et de la domination seigneuriale.

Dans ce texte nous sommes en 1120. A ce moment l’abbé Pons de Lay veut reprendre en main son domaine de Savigny qu’il possède depuis 1111. Il décide de mener une enquête auprès des anciens du village de Randans et il en récolte que les seigneurs laïcs du château de Donzy appelé les Chals sont accusés de « mauvaises coutumes », en l’occurrence dans le texte on parle des taxes. L’abbé leur demande de passer un accord qui sera alors recopié dans le cartulaire de l’abbaye de Savigny. Un Cartulaire est un recueil de copies de actes attestant les titres de propriété, les privilèges d’un seigneur laïc ou ecclésiastique.

Le témoignage des anciens du village de Randans montre l’agressivité des chevaliers du château de Donzy habitant au village. Ainsi l’abbé de Savigny va répartir les droits entre seigneur laïque et ecclésiastique pour maintenir une paix entre les grands mais aussi avec les paysans.

I. Une relation entre seigneurs

A. Le lien vassalique

B. Un partage des droits

II. Une paix qui doit être maintenu

A. La justice

B. La répartition des revenus

Tout d’abord, du point de vue géographique, Savigny est une commune française située dans le département du Rhône.

Elle se situe à une vingtaine de km à l’ouest de Lyon.

Pour le château de Donzy, il se situe dans la Loire à 45km à l’ouest de Lyon.

Et pour le village de Randans, il se situe à 45km de Savigny et à 5km du château de Donzy.

  1. Une relation entre seigneurs
  1. Le lien vassalique

Ici dans le texte, ce sont les Chals qui sont les vassaux des seigneurs de l’abbaye de Savigny. Mais les relations vassaliques et le fief ont évolués. Les obligations réciproques du seigneur et du vassal se sont affaiblies par exemple le fief est devenu héréditaire. Ces seigneurs châtelains sont parvenus à établir leurs propres dominations sur un territoire et sur les hommes qui y vivent. Dans le texte, les seigneurs de Donzy revendiquent leurs honneurs sur le village de Randans car leurs grands-pères et leurs pères possédaient aussi les honneurs du village. Ligne 5 et 6 « leur aïeul et leur père avaient tenu l’honneur de Randans » Ils prétendent pouvoir exercer des droits publics sous forme de ban qui est le pouvoir de commandement et de justice à a l’étendre à tout le terroir qu’il contrôle depuis son château  comme Randans par exemple et ainsi percevoir les revenus. Le pouvoir est maintenant au niveau local. Mais ces seigneurs châtelains sont accusés de violences et encore d’abus. Comme on peut le voir dans le texte à la ligne 1 à 2 « nous avons protesté contre les injustes coutumes que certains puissants du château de Donzy, appelés les Chals, avaient imposées sur la terre de Savigny ».  Ils imposent à tous les habitants des villages des nouvelles coutumes que les habitants appellent les « mauvaises coutumes ». Ces coutumes font partie des droits de la seigneurie banale (le droit du ban). Ces coutumes sont modifiées en permanence et selon la décision du seigneur. Elles sont appliquées par les paysans qui les contestent car elles sont jugées abusives ou que les paysans ne peuvent pas y répondre.

Les coutumes permettent d’assurer la paix mais le maître du château vont s’en servir pour étendre le ban et en tiré du profit. L’abbé de Savigny va essayer de reprendre en main ces débordements.

L’honneur dit « l’honnor » est une charge publique élevé qui est associé par un revenus le bénéfice dit « bénéficium » cette charge après le XIe siècle permet de définir le fief.

  1. Le partage des droits

L’abbé Pons de Lay va décider de mettre en place un accord avec les Chals ce qui consiste premièrement à répartir les droits de chacun.

Pour commencer, nous allons voir le partage des droits au niveau économique. A la ligne 15 à 17 « si la clôture du village tombe en ruine, le prieur doit la rebâtir à leur requête. S’il s’y refuse, eux-mêmes, aussi bien avec les hommes du village qu’avec ceux de leurs terres, doivent la refaire. »  La clôture est ce qui délimite le village et qui en quelque sorte permet une certaine protection. Si cette clôture est endommagée, le prieur doit réparer ou reconstruire la clôture. Ce sont Les Chals qui payent mais les habitants qui rebâtissent eux-mêmes cette clôture. Si le prieur refuse, il doit quand-même reconstruire avec les hommes du village mais aussi l’aide des hommes appartenant aux terres des Chals. Finalement on remarque que pour le droit sur la clôture du village c’est le prieur qui impose les conditions.

Tandis qu’aux lignes 17 à 18 «  Si le prieur veut changer la porte du village, il doit la faire avec leur consentement. » Cette fois, c’est le prieur qui veut changer la porte du village, il est obligé d’avoir l’accord des Chals. Dans ce cas-là ce sont les Chals qui sont en « position de force » par rapport au prieur qui ne peut rien effectuer sans leurs accords.

Et aux lignes 18 et 19 «  l’instrument appelé communément échafaud, où doit agir le bourreau du village, eux-mêmes doivent l’ériger ; et le prieur doit instituer le bourreau. » Tout d’abord, un échafaud est une sorte d’estrade surélevée qui sert de lieu de mise à mort. Et le bourreau du village est l’exécuteur de la peine de mort cela pouvait être la pendaison par exemple. Dans ce cas-là c’était Les Chals qui payait la construction de l’échafaud tandis que le prieur possède le droit de lui-même instituer le bourreau ce qui montre ici que les Chals sont bien les vassaux du seigneur ecclésiastiques de Savigny car les vassaux fournissent seulement le matériel nécessaire aux exécutions.

        

         Maintenant nous passons à la répartition des droits de type judiciaire. Tout d’abord, à la ligne 9 et 10 « si les chevaliers habitant le village commettent quelque forfait, les Chals doivent en répondre sans inquiéter l’abbé » dans ce cas-là, les chevaliers appartiennent ou du moins sont à la charge des Chals, les seigneurs laïcs dont s’ils commettent des abus ou délits se sont uniquement les Chals qui s’occupe de l’affaire sans l’aide ou la participation de l’abbé.

A la ligne 11 « si un duel judiciaire est livré, Les Chals ont la moitié de ce qui est perçu d’après la loi » Ici, le duel judiciaire peut –être aussi appelé jugement par combat, jugement par les armes ou encore procès par combat. Le duel judiciaire c’est un duel qui symbolise le jugement divin. Ce n’est l’autorité c’est-à-dire le seigneur laïque qui prend la décision de qui est coupable ou non mais c’est l’issu du combat qui détermine le gagnant jugé dont innocent. C’est dieu qui décide qui mérite de vivre ou non lors du duel judiciaire. De plus, on a un partage de l’amende avec le prieur lors d’un duel judiciaire.

Tandis qu’a la ligne 12 « si les hommes du village ont un procès entre eux, la justice en revient au prieur » Si la justice concerne les hommes du village de Randans c’est à la charge du seigneur ecclésiastique de donner la sentence et de récupérer le prix de l’amende. Les Chals ne peuvent pas y participer.

Par contre, aux lignes 12 à 14 « Si quelqu’un gonflé d’orgueil, veut se justifier contre le prieur les Chals, à la réquisition du prieur, devront contraindre le rebelle à comparaître devant lui ; de l’amende de justice qui sera levée » ils n’auront rien, à moins que le prieur ne la leur donne » dans ce cas-là, lorsqu’un homme s’oppose au prieur sur une affaire, le prieur peut demander de l’aide a ces vassaux les Chals qui se doivent de protéger leur seigneur en l’occurrence aussi le prieur. Et ces Chals vont forcer la personne à se présenter en justice et recevoir l’amende. La somme de l’amende revient au prieur mais s’il le souhaite le prieur peut partager ou donner la somme de l’amende aux Chals. Cette répartition des droits de justice est donc très favorable pour l’abbé.

  1. Une paix qui doit être maintenu
  1. La justice

Grâce au droit du ban que possède le seigneur, il est détenteur de la force donc il assure la justice. C’est d’ailleurs la meilleure source de profit mais j’en parlerais après. Les seigneurs châtelains qui étaient responsable de la justice multipliaient les réquisitions pour entretenir la cavalerie de leurs chevaliers. Il existe différents types de justice : la haute justice : celle à laquelle étaient réservées les causes les plus graves qui étaient gérées par la justice royale. Mais les seigneurs châtelains qui possédait le droit de vicaria pouvait pratiquer la haute justice.  

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