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Le conflit indo-pakistanais sur l'Indus

Fiche : Le conflit indo-pakistanais sur l'Indus. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  6 Mars 2016  •  Fiche  •  1 564 Mots (7 Pages)  •  1 520 Vues

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Dans la région du Cachemire, un enjeu géopolitique prend de l’ampleur suite à la construction de barrages indiens dans le bassin de l’Indus. Il va sans dire que cette ressource hydraulique importante, alimentant plus de 70% de la population d’Asie du Sud, a su déclencher plusieurs conflits d’origine indo-pakistanaise. Toutefois, une question surgit lorsqu’il en vient à la répartition de ce cours d’eau : pourquoi le bassin de l’Indus est-il si convoité par le Pakistan et l’Inde ? Cette problématique peut cependant être caractérisée par la géographie physique, humaine, économique, politique et historique de celle-ci.

Le « terrorisme » de l’eau

Ce litige prend vie suite à la partition de l’Empire des Indes en deux pays : le Pakistan et l’Inde. Toutefois, le Traité d’Indépendance de 1947 de ces États n’a pris qu’en compte le point de vue religieux lors de la définition de la frontière indo-pakistanaise. Résultat, le Pakistan, nouvel état résultat de la séparation, constitue une des zones les plus arides au monde comparativement à un de ses pays limitrophes, l’Inde, regorgeant d’affluents d’origine himalayenne. La frontière mal définie entre ces deux pays créée une discorde : la région du Cachemire, constituant un château d’eau. En effet, ce territoire convoité fait l’objet d’une concurrence acharnée entre ces pays voisins, ayant déclenché trois guerres depuis leur séparation en États indépendants.

Cependant, le Traité de l’Indus, signé par le Pakistan et l’Inde en 1960, prône un accord caractérisant le partage des eaux entre les deux États. Par contre, c’est en mai dernier que l’enjeu stratégique de l’eau refait surface alors que l’Inde débute la construction de 292 barrages hydrauliques dans l’Himalaya. Cette initiative résulte à la revendication du Cachemire par l’Islamabad, capitale du Pakistan, suivi de plusieurs manifestations de groupes terroristes pakistanais anti-indien, tel Lashkar-e-Taiba. L’Inde se voit alors accusé de « vouloir contrôler le Cachemire pour détenir la mainmise sur l’eau et par la suite, détourner le cours des fleuves afin d’irriguer ses propres terres au détriment du Pakistan. » D’ailleurs, le Cachemire est toujours considéré comme une zone en conflit pour ainsi dire permanente.

Un enjeu social et géopolitique

Bien que la population de l’Asie du Sud-Est continue de s’accroître par 25 millions chaque année, il s’avère déjà difficile pour la région indo-pakistanaise de subvenir aux besoins vitaux de ses habitants, dépassant 1 milliard. Pour le Pakistan, dont la population est passée de 32 à 175 millions d’habitants en 60 ans, il se voit impensable de pourvoir aux manques de son peuple. Non seulement le peu d’eau débouchant à l’intérieur de ses frontières est utilisé afin de permettre à ses citoyens de s’abreuver en eau potable, cette ressource convoitée est aussi essentielle dans l’alimentation de ses secteurs économiques.

De son côté, l’État indien, caractérisé par une consommation de masse de ses ressources hydrauliques dû à sa surpopulation, est en grande partie une économie rurale dépendante de la mousson. Avec une consommation domestique de 25 L par personne, l’Inde, accueillant 1,2 milliards d’habitants, se voit dépendre totalement de l’Indus comme ressource vitale auprès de son peuple. En effet, l’eau joue un rôle majeur chez la vie indienne, mais aussi dans l’économie indienne : la croissance économique du pays pèse sévèrement sur l’or bleu. En bref, il en devient impossible de se passer de cette ressource indispensable.

La ruée vers l’or bleu

Dans un autre ordre d’idées, la convoitise de l’or bleu, provenant du bassin de l’Indus, s’explique selon des données économiques déchiffrées chez les deux pays. En effet, avec une perspective de croissance actuelle de 4,3%, la situation économique du Pakistan demeure fragile. À vrai dire, le principal secteur économique, soit le secteur agricole, contribue à plus de 25% du PIB et embauche 45% de la main-d’oeuvre pakistanaise. Toutefois, ce dernier dépend essentiellement de l’eau pour ses principales récoltes, tels le blé, le riz, les fruits et légumes. En plus de voir son secteur dominant perdre sa valeur ajoutée (25,1% du PIB en 2014), le Pakistan reste confronté à plusieurs difficultés, dont la tension géopolitique avec l’Inde dû au bassin de l’Indus. Bref, le Pakistan, incarnant une vulnérabilité économique, dépend majoritairement de l’or bleu pour une meilleure activité économique.

Du côté de l’Inde, l’eau est l’élément-clé de toute son économie. Selon un rapport publié par l’organisation 2030 Water Resources Group, on estime que les nombreux pompages excessifs pour l’agriculture et l’industrie ne seront que du passé. Pour illustrer ce fait, l’Inde fait face à deux choix pour continuer de subvenir à ses besoins hydrauliques : disposer de plus de superficie en eau ou limiter à pratiquement rien la consommation d’eau par habitant. Ce rapport, émis à Washington en 2009, définit la difficulté d’accès à l’eau comme « un risque croissant pour les affaires » et « une menace économique majeure ». Pourtant, le secteur industriel ponctionne présentement 16% des réserves mondiales d’eau, rien comparativement à un taux de 71% pour l’agriculture. En résumé, l’eau, spécifiquement celle découlant du bassin de l’Indus, se voit primordial au bon déroulement de l’économie indienne.

L’Indus et les pays limitrophes

Le réseau de l’Indus, rassemblant plus de 5 fleuves à son compte, dont Sutlej, Beas, Ravi, Chenab et Jhelum, prend sa source dans la partie occidentale du Tibet. La répartition de ces cours d’eau, constituant une artère vitale pour le Pakistan, qui, autrement serait un désert, est basée majoritairement en Inde. En effet, ceux-ci traversent le Pakistan, l’Inde et la Chine tout en s’écoulant au Ladakh, situé au nord du Cachemire et administré par l’Inde. L’Indus et ses affluents, détenant un débit moyen de 4 072 m³ par seconde, se dirigent ensuite vers le nord-ouest du Cachemire, géré par Islamabad, pour finalement se jeter dans la mer d’Arabie.

Le Pakistan, caractérisé par des régions montagneuses et des

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