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Mémoire sur l'instruction au XIXe siècle

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Par   •  25 Novembre 2024  •  Mémoire  •  3 847 Mots (16 Pages)  •  25 Vues

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UE 304 : Pratiques et méthodes de l’histoire [pic 1]

        

L’instruction élémentaire des enfants : de la Révolution à la fin de la IIIe République

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Benjamin Cascella, Elie Le Bescaut, Jules Sevret

Table des matières

Introduction        1

I. La genèse d’une instruction publique primaire sous la Convention : une période de projet, souvent partis en fumée        2

A) Des décrets provisoires, ébauches d’une instruction publique primaire        2

B) Les premières lois réellement adoptées, qui ne durent pas dans le temps        4

II. Les avancées en matière d’instruction publique sous la monarchie de Juillet et le Second Empire        5

A) Un accroissement du rôle de l’Église pendant la Restauration        5

B) La Loi Guizot ou la première vraie entreprise de réussite en matière d’instruction publique primaire        6

III.         L’aboutissement d'une instruction publique primaire sous la IIIe république avec les lois Ferry        7

A)        Une république qui souhaite s’emparer de l’école        7

B) Les lois Ferry ou le véritable changement pour l’accès à l’enseignement primaire        8

Conclusion        9

Bibliographie        10

Introduction

« L’instruction vise à transmettre des savoirs et à cultiver la raison ; l’éducation, elle, a pour tâche de transmettre non seulement des vérités de fait et de calcul » mais aussi « des opinions politiques, morales et religieuses » écrit Condorcet dans son premier mémoire. Il défend que l’idée que l’instruction est le savoir que doit recevoir tout citoyen d’une part pour exercer ses droits et devoirs mais aussi pour s’émanciper de son sort orienté par sa situation familiale. En revanche, il défend l’idée que l’éducation est un ensemble de valeurs et de règles qui ne doivent pas être conditionné par les autorités et s’oppose donc aux idées d’éducation nationale. Quant à l’instruction, elle n’est pas effective en France. En effet 77% de la population est analphabète avec de grandes disparités. À Paris, elle n’est que de 25% contre 85% dans certaines régions notamment dans le Sud. Les différences sont aussi conséquentes entre en fonction du sexe, 86% des femmes le sont contre 71% des hommes.

Au gré des doctrines du pouvoir législatif s’articule l’orientation politique de l’instruction publique, ce qui ne fût pas le cas auparavant car l’instruction primaire était sous l’entière tutelle de l’église et ses congrégations, monastères et paroisses qui étaient les moyens principaux utilisés par les clercs pour enseigner, perpétuer les valeurs morales traditionnelles et préserver leur influence dans la société civile. Cet ordre établi est bousculé durant le XIXe siècle durant lequel 8 régimes se succèdent entre 1789 et 1870 accompagnés de révolutions et de changements de paradigmes au sein des appareils d’État.

Le XIXe siècle marque aussi en lui-même une rupture dans l’organisation de l’instruction primaire. Dès lors, il nous faut comprendre comment s’articule la législation de l’enseignement primaire en fonction des régimes successifs du XIXe siècle ? On commencera en se concentrant sur les premières tentatives de légifération par la Convention Nationale I), une monarchie qui se balance entre retour au système d’instruction catholique et lois révolutionnaires II) qui fondent la base des lois Jules Ferry, le résultat d’un siècle d’expérimentations et de réformes par l’État sur l’instruction primaire III).

I. La genèse d’une instruction publique primaire sous la Convention : une période de projet, souvent partis en fumée

A) Des décrets provisoires, ébauches d’une instruction publique primaire

L’envie d’instaurer une instruction publique naît en 1791 en France, en même temps que la première forme de suffrage censitaire qui a permis à une petite partie du peuple français d’élire l’Assemblée nationale législative. Cette assemblée met en place un Comité d’instruction publique, un groupe parlementaire de 24 députés, ayant pour mission l’élaboration et la présentation de projets devant l’Assemblée ; la fin de la monarchie constitutionnelle coupe court à ses activités. Toutefois, la Convention Nationale de 1792 maintient ce comité, qui verra ses 24 membres remplacés. Ce nouveau comité est mené par le Marquis de Condorcet qui un an auparavant publia Cinq mémoires sur l’instruction publique, ouvrage qui recevra un grand écho chez les penseurs révolutionnaires. Une succession de décrets de ce nouveau comité est présentée, mais ils ne seront pas votés. Le groupe propose notamment le 12 décembre 1792 devant la Convention Nationale une série d’articles relatifs à l’organisation des écoles primaires en France. Un seul de ces articles sera voté, qui mentionne seulement le fait que l’instruction primaire est le premier degré d’apprentissage et que l’instituteur a la charge de cette mission. Il élabore ainsi seulement une position philosophique de l’instruction. Il faut attendre une année supplémentaire pour qu’un autre projet d’envergure soit proposé.

Le 30 mai 1793, la Convention Nationale vote et adopte un décret composé de cinq articles (législation du brumaire de l’an II). Le premier article avance l’idée que dans chaque commune d’au moins 400 habitants, une école primaire se doit d’être mise en place. Les autres articles de ce décret décrivent les différentes thématiques qui seront enseignées dans ces écoles, notamment la langue française afin qu’elle unifie le territoire en plus de la géographie, la géométrie ou encore la physique et l’éducation morale qui devrait être l’un des facteurs de l’émergence d’une conscience patriotique et républicaine. Enfin, elle énonce la place qu’occuperaient les instituteurs, des fonctionnaires, ne devant être issus ni du clergé ni issus de la noblesse. Aucune gestion centralisée n’était prévue par ce décret puisque les écoles et les enseignants étaient placés sous la surveillance immédiate des familles et des autorités locales. Face à la proposition de ces décrets, les Girondins, révolutionnaires issus de la bourgeoisie, qui ont la majorité à l’assemblée, ne sont pas partisans d’une instruction accessible à tous et sous l’égide de l'État. Toutefois, afin d’atténuer les revendications du peuple parisien des sans-culottes, plus révolutionnaires dans leurs idées et exigeant une instruction publique gratuite et laïque, ils ont dû accepter le vote de ces décrets. Cette législation de brumaire de l’an II n’ayant pas obtenu une adhésion unanime, c’est moins d’une semaine plus tard que sa révision générale est votée. Elle marque tout de même une étape importante et l’une des premières dans la structuration d’une école publique primaire.

B) Des premières lois réellement adoptées, qui ne durent pas dans le temps

Du nom de son auteur, le décret Bouquier du 19 décembre 1793 (la loi des 29 frimaires de l’an II) est la première véritable loi scolaire appliquée concernant l’enseignement primaire. L’école y est rendue obligatoire pour les enfants d’au moins 6 ans pour 3 années consécutives. L’enseignement se doit d'être gratuit, dispensé par des instituteurs qui peuvent avoir un enseignement “libre”, sans examen, laissant aux familles le choix pour leurs enfants, mais l’enseignement se doit d’être fait publiquement. D’une part, pour que les adultes aussi puissent eux aussi participer aux cours, d’une autre pour exercer un contrôle sur l’enseignement délivré. D’un côté, du fait de son côté universel et égalitaire, le décret satisfait les Montagnards, des révolutionnaires plus radicaux, qui ont désormais le pouvoir dans la Convention. D’un autre côté, ce décret leur plaît puisqu’elle proscrit l’enseignement supérieur, privant ainsi la création d’une nouvelle élite. Le décret Bouquier comble aussi les attentes des Modérés, car il n'exclut pas les organisations et instructions religieuses dans les écoles. Ceci permet à la fois de rallier les ecclésiastiques à la République et de trouver assez d’instituteurs pour les écoles : aucun corps en présence ne s’oppose au décret. Néanmoins, bien que votée, la loi des 29 frimaires an II n’a pas été appliquée sur l’ensemble du territoire, en raison de l’organisation conséquente qu’elle exige et les tensions internes qui tourmentent le pays comme la guerre de Vendée. Son action reste limitée.

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