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gies proposées. Mots clés: Développement durable, Responsabilité Sociale des Entreprises, Responsabilité Sociétale des Entreprises, RSE, CSR, parties prenantes, Triple Bottom Line, Triple Top Line

"Nous n'héritons pas de la Terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants" Adage africain Le modèle économique occidental a permis une croissance continue depuis plus d'un siècle. Le progrès technologique (accroissement de la productivité) et la mondialisation des échanges et du commerce (mondialisation des marchés, interdépendance croissante des économies, augmentation des échanges commerciaux et des flux financiers,) favorisent cette croissance économique. Mais cette croissance économique s'accompagne souvent de comportements de production et de consommation dont les conséquences sont porteuses de risques et d'inégalités : pollution de l'air et de l'eau, épuisement des ressources naturelles, érosion des sols, déforestation, émission de gaz à effet de serre entraînant un réchauffement climatique aux conséquences désastreuses, désertification, disparition des espèces animales et végétales, inégalité croissante dans les pays et entre les pays (notamment entre les pays du Nord et les pays du Sud), exclusion sociale, précarité de l'emploi. Depuis le début des années 70, le monde a progressivement pris conscience que la croissance économique n'entraîne pas nécessairement le progrès social et risque même de mettre en péril l'équilibre naturel de la planète.

ISSN 1768-3394

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Joël Ernult, Arvind Ashta / Cahiers du CEREN 21(2007) pages 4-31

Les catastrophes industrielles à répétition (Seveso, Bhopal, Tchernobyl, Exxon Valdez, Erika, AZF,…) font croître les préoccupations du public quant à son milieu de vie et à l'environnement en général. Mais au-delà de la seule perspective environnementale, les scandales financiers (Enron, Parmalat, Vivendi,…), les licenciements abusifs, le travail des enfants, les salaires démesurés de certains dirigeants d'entreprises, etc. ont souligné un besoin d'éthique dans notre société (et pas seulement dans les entreprises). Les disparités entre les pays développés et ceux qui le sont moins soulignent également un besoin d'équité non seulement au sein de chaque pays mais aussi entre les pays. Depuis 1987, à la suite du rapport Brundtland2, on assiste à la constitution de tout un corpus de principes, de lois et de règlements, de guides et de normes cherchant à établir un meilleur équilibre entre les dimensions économiques, sociales et écologiques en vue d'un développement durable (Sustainable Development). Au-delà d'une mode passagère, voire d'une utopie, il semble que le développement durable soit progressivement devenu une réalité incontournable exigeant de nouveaux choix de développement, de nouvelles approches, ainsi que des attitudes et des comportements différents, c'est-à-dire un mode nouveau de développement au service d'un nouveau modèle de société. Notons toutefois que cette notion de développement durable semble bien plus influencer la vie économique dans les pays du Nord que dans ceux du Sud. Ainsi, comme le soulignent Arnaud, Berger et De Perthuis (2005, p. 12), « les grandes entreprises se sont appropriées le concept, au moins sur le plan de la communication. Mais ce n'est pas le cas de celles du Sud, qui ne sont pratiquement pas représentées dans le World Business Council for Sustainable Development (WBCSD) ». Certains auteurs rejettent même toute notion de développement dans la mesure où il générerait intrinsèquement une montée des inégalités, une augmentation de la production des biens et services sans accroissement équivalent du bien-être et l'épuisement des ressources environnementales. Pour Latouche (2001), le concept de développement durable est un oxymore, dans la mesure où, selon lui, les deux termes seraient contradictoires3. Notons cependant que la conception des "objecteurs de croissance" est irrecevable pour la majorité des populations du Sud qui aspirent à améliorer leurs conditions de vie grâce notamment à la croissance et au développement. Dans le processus de création d'un nouveau mode de développement, les entreprises ont un rôle de plus en plus important à jouer car elles occupent une position exceptionnelle dans le monde contemporain. La responsabilité sociale et environnementale des entreprises – ou responsabilité sociétale – apparaît ainsi comme étant l'une des composantes du développement durable. A cause des limites théoriques, ces notions de développement durable et de responsabilité sociétale des entreprises restent cependant ambiguës, controversées et difficiles à mettre en œuvre concrètement. Il semblerait pourtant que, par le biais d'un corpus de normes et de "bonnes pratiques", la notion de responsabilité sociétale des entreprises permette un certain consensus. Certes les freins sont nombreux et importants, parmi lesquels on peut citer : une (encore) insuffisante sensibilisation des décideurs et de l'ensemble des citoyens aux enjeux du développement durable, un foisonnement des normes et des labels et par conséquent un manque de lisibilité, qui ne facilitent pas la communication, l'absence de contraintes et de sanctions, en particulier dans les domaines environnementaux et sociétaux (cf. la loi NRE4, les principes du Pacte Mondial (Global Compact) et les indicateurs de la GRI5 ou encore les principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales).

Il semble néanmoins que les entreprises (surtout les grandes) soient aujourd'hui de plus en plus nombreuses à considérer le développement durable non comme un coût mais (à l'instar de la gestion de la qualité) comme un investissement; non comme une contrainte mais comme une opportunité à saisir et comme un enjeu stratégique. Bien que l'existence d'une corrélation positive entre la performance sociétale des entreprises et leur performance financière reste difficile à démontrer et que les résultats des nombreuses études empiriques menées sur ce sujet

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Voir ci-dessous.

On appelle oxymore (ou antinomie) une figure rhétorique consistant à juxtaposer deux mots contradictoires, comme l'obscure clarté, par exemple. 4 Loi sur les Nouvelles Régulations Économiques (2001), article 116. Voir ci-dessous.

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Global Reporting Initiative (1997). Voir ci-dessous.

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doivent être relativisés (limites méthodologiques et théoriques), il semble qu'ils penchent globalement plutôt vers l'existence d'une telle corrélation positive (Gond, 2001, p. 82). Intégrer le développement durable dans sa stratégie offrirait ainsi à l'entreprise un avantage concurrentiel en termes de création de valeur. Dans cette première partie de l'étude, nous verrons tout d’abord l’origine, les définitions et les limites des concepts de développement durable (Chapitre 1) et de responsabilité sociétale des entreprises (Chapitre 2). Nous verrons ensuite la notion de parties prenantes, les typologies proposées, et notamment comment la théorie des parties prenantes peut permettre d'opérationnaliser le concept de RSE dans les entreprises (Chapitre 3).

Partie 1. Le développement durable

1.1. Prise de conscience des enjeux écologiques et humains : les dates clés Si le concept de développement durable est relativement récent (Our Common Future, Gro Harlem Brundtland, 1987), la prise de conscience des enjeux écologiques et humains à l'échelle planétaire remonte au début des années 70. → En 1971, le Club de Rome publie le rapport Meadows au titre provocateur : The Limits to Growth (Halte à la croissance). Face à la surexploitation des ressources naturelles liée à la croissance économique et démographique, le rapport pose la question de la pertinence de la poursuite indéfinie de la croissance. La croissance zéro y est prônée. → En 1972, se tient la Conférence de Stockholm des Nations Unies sur l'environnement humain qui conclut à la nécessité d'un développement écologique; on parle d'éco-développement. Les organisateurs soulignent la nécessité d'intégrer l'équité sociale et la prudence écologique dans les modèles de développement du Nord et du Sud. Suivra la création du Programme de Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) et du Programme de Nations Unies pour le Développement (PNUD). → Historiquement, le concept de sustainable development, traduit en français par dévelop-pement durable6, a été utilisé pour la première fois en 1980 par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) qui s'alarmait de la disparition progressive des milieux naturels. → Il faudra pourtant attendre 1987 pour que le terme de sustainable development soit repris par Gro Harlem Brundtland, Présidente de la Commission Mondiale pour l'Environnement et le Développement, dans son rapport Our Common Future (Notre avenir à tous) et formalisé comme « un développement économique

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