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Essai Fernando Savater

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battus dans les journaux (avortement, euthanasie, distribution des condoms dans les écoles, etc...), sans jamais dresser un catalogue de solutions moralisatrices à connotation religieuse et le tout, non sans une certaine pointe d'humour. Le grand nombre de citations inclus dans cette recension offre au lecteur un échantillon du ton de l'ouvrage et de l'étendue des thèmes abordés.

Dès la première page, l'auteur déplore qu'en Espagne, l'éthique ait donné son nom à l'option suivie par ceux qui ne veulent pas de l'instruction religieuse. Au Québec, les partisans de l'école confessionnelle ne seront probablement pas d'accord avec la position de Savater, même si ce dernier concède gentiment que l'éthique n'est pas là pour remplacer le catéchisme. Pour l'auteur, la réflexion morale est "une part essentielle de toute éducation digne de ce nom" et a pour objectif de stimuler une pensée libre, laquelle est à milles lieues de la foi, de la croyance ou du dogme. Savater aurait atteint son but si la lecture de son essai générait des citoyens peu portés désormais à se prononcer ex cathedra sur la nature du bien et du mal. Les exemples concrets qui jalonnent son texte pour illustrer les notions abordées incitent en tout cas le lecteur à abonder dans ce sens.

Les thèmes abordés dans cet essai constituent un plaidoyer pour la belle vie et le plaisir, et par conséquent, un plaidoyer pour la liberté et son revers, la responsabilité.

Pour rester en vie, un seul savoir parmi tous les savoirs possibles est indispensable: apprendre que certaines choses nous conviennent car elles nous font du bien et que d'autres ne nous conviennent pas, car elles nous font du mal. La simplicité de cette assertion n'est qu'apparente. Par exemple, manger des noix est bon pour la santé sauf si j'y suis allergique, déguster un bon vin est fort agréable mais l'abus d'alcool peut être nocif. Au niveau des relations humaines, les choses se compliquent. Par exemple, "le mensonge est généralement mauvais, car il discrédite le langage -dont nous avons tous besoin pour parler et vivre en société" (p. 23). On conviendra cependant qu'il peut être salutaire de mentir si cela peut me sauver la vie.

Les animaux (par ex.: les fourmis, les abeilles, les termites) ne sont pas libres parce qu'ils sont programmés pour être comme ils sont et faire ce qu'ils font. Et par conséquent, ils ne sont pas responsables "car ils ne savent pas se comporter autrement" (p. 28). Bien sûr, les humains sont en partie programmés, mais ils se différencient des autres animaux en ce qu'ils sont libres, condition sine qua non pour mener une belle vie. Tout au long de son essai, Savater précise ce qu'il entend par liberté. Ainsi, dit-il, "nous ne sommes pas libres de choisir ce qui nous arrive (être nés tel jour, de tels parents et dans tel pays...), mais libres de réagir à ce qui nous arrive de telle ou telle façon (...être prudents ou téméraires..., nous habiller à la mode ou nous déguiser en ours des cavernes...)" (p. 30). Par ailleurs, "être libres de faire une tentative ne garantit pas la réussite. La liberté (qui consiste à choisir dans le domaine du possible) n'est pas l'omnipotence (qui serait de toujours réussir ce qu'on entreprend, même l'impossible)" (p. 31).

Prendre la liberté au sérieux, c'est être responsable i.e. accepter que l'usage de la liberté a des effets indéniables qu'on ne peut balayer du revers de la main parce qu'ils ne nous conviennent plus. Etre responsable, c'est se savoir libre de faire le bien ou le mal et d'en "assumer toutes les conséquences, réparer les dégats dans la mesure du possible et profiter du bien au maximum" (p. 113). Par contre, quand les choses tournent mal, le lâche se décharge facilement de ses responsabilités: c'est la faute aux circonstances, à la société, à mon éducation, c'est plus fort que moi, etc... Ce faisant, le lâche se conduit comme un imbécile. Savater ou son traducteur précise que le mot imbécile vient du latin bacalus, qui signifie canne. Vérifications faites dans trois dictionnaires d'étymologie, le mot imbécile vient du latin imbecillus qui signifie faible, soit en parlant du corps, soit de l'esprit. Quoiqu'il en soit, l'imbécile, à cause de sa faiblesse morale a besoin d'une canne psychologique. Savater présente cinq modèles d'imbéciles (pp. 101-102).

"a) Celui qui croit ne rien vouloir, qui dit que tout lui est égal, qui vit dans un bâillement perpétuel ou dans une sieste permanente, même s'il a les yeux ouverts et ne ronfle pas.

b) Celui qui croit tout vouloir, la première chose qui se présente à lui et son contraire: à la fois partir et rester, danser et s'asseoir sur sa chaise, manger de l'ail et donner des baisers sublimes.

c) Celui qui ne sait pas ce qu'il veut et ne se soucie pas de le savoir. Il imite les velléités de ses voisins ou les contredit sans raison, tout ce qu'il fait est dicté par l'opinion majoritaire de son entourage: il est conformiste sans réflexion ou rebelle sans cause.

d) Celui qui sait ce qu'il veut, ce qu'il veut et pourquoi, mais mollement, d'une façon timorée et sans énergie. En définitive, cet imbécile finit toujours par faire ce qu'il ne veut pas, remettant inlassablement les choses au lendemain, escomptant qu'il aura alors un peu plus de tonus.

e) Celui qui veut avec force et férocité, un vrai barbare, mais s'étant abusé lui-même sur

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