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Histoire et mémoires des conflits. Les causes de la Première Guerre mondiale : les implications politiques d’un débat historique

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Par   •  21 Octobre 2023  •  Commentaire de texte  •  2 030 Mots (9 Pages)  •  134 Vues

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Axe 1   Histoire et mémoires des conflits.

Jalon 1  Les causes de la Première Guerre mondiale : les implications politiques d’un débat historique

2014 2019 Centenaire de la fin de la guerre

   Les débats autour des causes de la première guerre mondiale ont traversé tout le XXème siècle , en effet cette guerre qui ouvre le XXème siècle est une catastrophe, qui est responsable de ce massacre ? Ce n’est pas qu’une question d’histoire mais une question politique majeure aux répercussions considérables les répercussions sont considérables. Cette question est porteuse d’enjeux politiques majeurs

Débat historiographie qui  des répercussions politiques

Origines question d’histoire , débat historiographique mais aussi question morale en raison de l’hécatombe

1.1 Dès le début du  conflit , la question des responsabilités est un enjeu politique

Dès 1914, et avant même les déclarations de guerre, les futurs belligérants veulent tous se présenter comme les agressés, et non les agresseurs, si chacun insiste sur la nécessité de se

défendre contre les comportements belliqueux des adversaires et si la guerre est alors présentée de tous côtés comme une guerre défensive

Les meilleurs intellectuels se mobilisent à  cet effet. En France, par exemple, le père fondateur de la sociologie  Emile Durkheim et l’historien Ernest Denis s’associent pour répondre  à la question Qui a voulu la guerre ? (1915).   La réponse est donnée d’avance car il faut convaincre : c’est l’Allemagne "la grande coupable", et le gouvernement allemand "l’auteur responsable de l’effroyable calamité  dont souffrent aujourd’hui tous les peuples".

Au moment de l’armistice puis du règlement de la paix, la controverse sur la responsabilité du déclenchement continue , mêlant causes de la guerre et responsabilité de son déclenchement dans une lecture morale du conflit qui a provoqué la mort de millions d’hommes et ravagé des terroires.

A l’issue  de la guerre , les vainqueurs punissent l’Allemagne L’article 231 du traité de Versailles e : « Les Gouvernements alliés et associés déclarent et l’Allemagne reconnaît que l’Allemagne et ses alliés sont responsables, pour les avoir causés, de toutes les pertes et de tous les dommages subis par les Gouvernements alliés et associés et leurs nationaux en conséquence de la guerre qui leur a été imposée par l’agression de l’Allemagne et de ses alliés[6] »,

 le traité impose une lecture historique et morale du conflit lourde de conséquences. L’Allemagne endosse la responsabilité de la guerre et ses conséquences (autrement dit les millions de morts, de blessés et les immenses destructions matérielles),  ce qui légitime  les réparations immenses  à payer pour prix de sa culpabilité.

Les implications politiques et historiographiques de cet article du traité de Versailles sont considérables. Rejeté , dénoncé , considéré comme un Diktat par la pop allemande , il va servir la propagande d’Hitler

Idéé dominante est celle des responsabilités partagées

l’historien Gerhard Hirschfeld  parle du « mythe de l’innocence allemande[7] » qui vise à démontrer que, contrairement à ce qu’affirme l’article 231, les responsabilités de la guerre n’incombent pas seulement à l’Allemagne mais sont partagées et que l’Allemagne, encerclée et donc menacée par les puissances de l’Entente (au premier chef par la Russie et la France dont l’alliance avait été scellée en 1894), avait « dérapé » dans la guerre par nécessité défensive. Le thème de l’encerclement devient le leitmotiv de l’argumentation pour démolir la thèse de la culpabilité allemande.

Années 30 approche plus conciliante : consensus autour d’une responsabilité collective , les pays auraient glissé dans la guerre en raison des alliances , d’un engrenage fatal (l’esprit de Locarno ) nombre d’historiens et de politiques européens modèrent le jugement de Versailles. L’historien français Jules Isaac estime ainsi que si les Allemands sont les premiers responsables du conflit, la France ne l’a pas empêché, tandis que l’ancien premier ministre britannique Lloyd George considère dans ses Mémoires de Guerre publiées au milieu des années 1930 que les nations ont été prises dans un engrenage qui les a fait basculer en guerre, relativisant ainsi la seule responsabilité allemande dans le déclenchement du conflit et diluant la question des responsabilités dans un système mécanique presque transcendant.

Traité de Versailles injustice ce qui a pr quoi une attitude plus tolérante / Hitler

la question des origines de la guerre s’inscrit dans différentes luttes politiques, pacifistes en particulier.

. Les intellectuels pacifistes se démènent ensuite, sur un mode dreyfusard, pour démontrer que la thèse des responsabilités uniques ne tient pas, accusant en particulier la mobilisation générale de l’armée russe.

en démontant les origines de la guerre, les pacifistes luttent contre les tensions internationales et démontent les mensonges belligènes du passé . Le programme officiel de la Ligue internationale des combattants de la paix (fondée en 1931) affirme la thèse des "responsabilités partagées" et de nombreux militants accordent beaucoup d’importance à  ces enjeux dans leurs engagements et leurs luttes pratiques.

D’autres, comme l’historien Jules Isaac, sans participer d’un pacifisme radical, tiennent une position moins favorable aux alliés que Renouvin, soulignant notamment l’absence de mise en garde de la France à  la Russie pendant la crise de juillet 1914.

Avec Lénine, toute une partie de la gauche insiste aussi sur le rôle de l’impérialisme comme fauteur de guerre principal faisant de 14-18, "une guerre de conquête, de pillage, de brigandage".

Lénine en 1920 : "des dizaines de millions de cadavres et de mutilés laissés par une guerre faite pour déterminer à  quel groupe – anglais ou allemand – de brigands financiers reviendra la plus grande part du butin".

Avec la Seconde Guerre mondiale, la question des origines et des responsabilités de la Première Guerre mondiale est reléguée au second plan et, jusqu’aux travaux de l’historien hambourgeois Fritz Fischer dans les années 1960, en Allemagne, le « mythe de l’innocence » perdure.

1.2 Dans les années 60

1961 : Le scandale Fischer

La publication en 1961 de l’ouvrage de Fritz Fischer Les Buts de guerre de l’Allemagne impériale 1914-1918 fait l’effet d’une bombe outre-Rhin et au-delà en Europe. Le livre relance un débat endormi et entraîne une des plus longues et virulentes querelles d’historiens jamais vues.

Fritz Fischer, à contre-courant de toute l’historiographie de l’entre-deux-guerres, vise à réévaluer la responsabilité de l’Allemagne dans le déclenchement du conflit, à affirmer que c’est la politique impérialiste du Reich, et ce depuis Bismarck, qui, par ses vues expansionnistes et sa quête de puissance mondiale[8], porte la responsabilité de la Grande Guerre (en poussant l’Autriche-Hongrie à l’affrontement avec la Serbie, en ayant établi un plan d’attaque dès le début du siècle, en décidant de la mobilisation avant toutes les autres puissances…).

Brisant le consensus quant au partage des responsabilités qui avait fini par s’imposer durant l’entre-deux-guerres, Fischer établit une continuité historique de « Bismarck à Hitler » portée par les buts impérialistes ininterrompus du pouvoir, par des objectifs de guerre finalement continus pour affirmer l’Allemagne comme puissance continentale et mondiale. Il provoque alors une relecture plus que dérangeante de l’histoire contemporaine allemande. En effet, en établissant cette continuité historique, il signifie que le IIIème Reich n’est en rien un accident de l’histoire allemande et cela dans un contexte qui voit resurgir le passé nazi avec le procès Eichmann à Jérusalem (1961) et le début du second procès d’Auschwitz à Francfort (1963).

Le débat relayé par la presse dépasse alors le seul cercle des historiens et le gouvernement de Bonn prend position dans la controverse (preuve s’il en était besoin de l’enjeu politique de la question). En coupant les subsides qui lui étaient allouées, le gouvernement provoque en 1964 l’annulation de la tournée de Fischer aux États-Unis ce qui entraîne la mobilisation d’historiens américains qui parviennent à empêcher la venue sur le territoire américain du ministre des Affaires étrangères Gerhard Schröder. Cette mini crise diplomatique illustre la violence du débat entraîné par les travaux de Fischer.

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