Histoire

e. Le PC est parti unique, les libertés (d’opinion, d’expression, de réunion) sont suspendues. Les principes de fonctionnement de l’Etat sont de type autoritaire : Staline prend lui-même les décisions politiques importantes, il est le chef tout-puissant qui prétend incarner la volonté du peuple

(en théorie tout se fait au nom du peuple et dans son intérêt, mais dans la pratique, il est totalement exclu du pouvoir, les décisions prises au sommet par un petit nombre de personnes au Kremlin, à Moscou, s’imposent à tous, aucun désaccord n’est toléré - le parti est monolithique, l’Etat totalitaire intervient dans tous les domaines au nom de l’idéologie marxiste-léniniste. Le dogmatisme rend le système soviétique très rigide. La discipline est très stricte et les oppositions sont brisées par la terreur, massive et arbitraire, exercée par la police politique et les camps de travail (goulag). N’importe qui, y compris les communistes membres du parti, peut être arrêté, accusé et emprisonné (purges). Les Soviétiques sont réduits au silence (impossibilité d’exprimer des opinions divergentes), à l’obéissance aveugle et à la soumission.

En 1946 Staline, auréolé du prestige de la victoire sur le nazisme, fait l’objet d’un véritable culte de la personnalité. Agé de 67 ans, il est à l’apogée de son pouvoir, son autorité, sa méfiance se sont accentués.

3. Quelles conséquences en dégage-t-il pour la politique extérieure de l’URSS ?

Sur le plan idéologique capitalisme et socialisme sont diamétralement opposés.

Après la révolution russe de 1917 la Russie a été exclue du jeu diplomatique et l’URSS n’a réintégré le concert des nations que progressivement à partir des années 1922-24 (elle entre à la SDN en 1934). Lors du déclenchement de la seconde guerre mondiale l’URSS est alliée à l’Allemagne nazie (pacte signé en août 1939 en vue du partage de la Pologne). Ce n’est qu’en juin 1941 que Staline réalise qu’il a été dupé par Hitler qui l’attaque par surprise, violant le pacte germano-soviétique signé en 1939. L’URSS se tourne alors vers l’alliance occidentale. L’auteur fait allusion à l’opportunisme et à l’hypocrisie de l’URSS (lignes 16-17 du texte). L’alliance entre l’URSS et les nations occidentales est contre nature, mais liée à la menace des totalitarismes. En effet, à mesure que le danger s’estompe et que la victoire des démocraties se confirme, les oppositions idéologiques entre capitalistes libéraux et socialistes resurgissent. Les dernières manifestations de la Grande Alliance ont été le procès de Nüremberg et la création de l’ONU. En 1946 l’Alliance n’est pas encore rompue, mais les relations se sont sérieusement dégradées : le désaccord porte sur les frontières orientales de l’Allemagne, sur Berlin, sur l’expansion de l’URSS au Moyen-Orient (Iran), en Méditerranée orientale (Turquie à propos des détroits qu’elle veut contrôler, Grèce où les communistes cherchent à prendre le pouvoir), en Europe centrale et orientale (l’URSS cherche à se constituer un « glacis protecteur » face à la menace supposée des pays capitalistes). Ainsi, en violation des accords signés à Yalta en février 1945, les élections libres prévues, ne sont pas organisées et l’URSS empêche le retour au pouvoir des anciens dirigeants et impose les candidats communistes. Huit pays d’Europe orientale deviennent des démocraties populaires, alignées sur le modèle politique, économique et social soviétique.

En 1945 l’URSS bénéficie dans beaucoup de pays occidentaux d’un capital de sympathie lié au rôle qu’elle a joué dans la victoire contre le nazisme. Beaucoup d’intellectuels sont fascinés par l’alternative que ce modèle propose au capitalisme, à la société de consommation et s’enthousiasment pour les principes égalitaires qu’il propose.

Néanmoins la politique expansionniste soviétique indigne les Anglo-Saxons (dès mars 1946 à Fulton aux EU Churchill, dénonce le « rideau de fer » qui s’est abattu sur le continent européen, il désigne le danger de tyrannie soviétique et fait appel à la vigilance des Occidentaux) qui ont déjà suspendu en mars 1945 l’aide au titre du prêt-bail à l’URSS.

4. Par quelle politique, selon Kennan, les EU doivent-ils répondre à l’URSS ? Utilisez vos connaissances pour montrer comment cette politique est appliquée à partir de 1947.

Ce texte marque un tournant dans la politique extérieure des EU. Ils passent de la conciliation (esprit de Yalta) à la fermeté. Face à la menace expansionniste soviétique les EU se présentent comme les défenseurs du monde libre. Ils entendent prendre des mesures concrètes (dernière ligne du texte). En mars 1947 Truman a demandé au Congrès 400 M de dollars pour contrer l’avancée soviétique (containment). Les EU sont avantagés par rapport à l’URSS puisqu’ils disposent alors du monopole atomique (jusqu’en 49).

Le plan Marshall (mars 1947) d’aide économique aux pays en difficulté pour éviter qu’ils ne deviennent communistes s’inscrit dans cette nouvelle orientation de la politique étrangère américaine. C’est une arme économique pour endiguer le communisme. Kennan fait allusion à la création des démocraties populaires (lignes 42 à 44) et aux diverses mesures employées par l’URSS pour que les communistes prennent les postes clés du pouvoir et de l’administration : truquage des élections, intimidation, force,… L’auteur évoque à la ligne 4 la situation