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Kant : "Supposons Que Quelqu'Un Affirme"

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parlant de son désir) ce qui montre qu'il n'est apte en aucune situation à résister à la tentation et donc qu'il est soumis à son désir. Il semble reconnaître son penchant comme un fait, comme une nécessité c'est-à-dire comme une loi inéluctable. Cela lui permet de ne pas avoir à se justifier : s'il succombe à ses désirs c'est parce qu'il n'a selon lui guère le choix. Ainsi, le fait qu'il soit soumis à son « penchant au plaisir » lui empêche d'envisager d'autres solutions que d'assouvir ses désirs d'où la puissance de l'adverbe « tout »(l.2) qui souligne l'ampleur de sa soumission. L'homme n'est donc ici qu'un simple objet de son désir, s'il agit d'une telle ou telle façon, c'est parce que son désir le pousse à le faire.

Mais Kant fait intervenir dans cet exemple une autre possibilité. Il bouleverse le schéma initial à l'aide d'un « si » (l.3) qui laisse penser qu'il cherche à montrer les limites de la réponse primitive de cet homme. Pour contredire l'argumentation de son personnage, Kant se demande comment ce même homme réagirait si devant la maison close où il comptait assouvir ses désirs une « potence » c'est-à-dire la mort l'attendait. Cette potence serait « dressée » (l.4) ce qui signifie donc qu'elle ne peut être évitée des regards, elle est inévitable, l'homme ne peut donc prétendre l'ignorer ou ne pas l'avoir vue, il est réellement confronté à la mort. Selon Kant, la réponse à cette question qu'il pose lui même « ne triompherait-il pas alors de son penchant? » (l.5) semble simple et évidente puisqu'il écrit avec rhétorique « On ne doit pas chercher longtemps ce qu'il répondrait »(l.6). Kant veut ici montrer que l'homme qui pense être déterminé par ses désirs, c'est-à-dire soumis à des lois naturelles et ne reconnaît enfin aucune liberté, fait sans en avoir conscience un choix : il a un instinct de survie et par conséquent il choisit de privilégier son amour pour la vie plutôt que son « penchant au plaisir ».

Dans cet exemple, la liberté semble ignorée par l'homme qui se sent déterminé et ne reconnaît pas son pouvoir de choisir et sa liberté. Mais, en le confrontant à la mort, Kant montre à travers une exagération (utilisation de la thématique de l'instinct de survie) que l'homme n'est pas déterminé mais plutôt qu'il est libre de faire un choix et reconnaît ainsi sa liberté.

Puis, Kant à l'aide d'un second exemple nous propose de réfléchir sur le rôle de la conscience morale c'est-à-dire la connaissance du Bien et du Mal sur la liberté en mettant en scène un homme confronté à un choix crucial.

Par conséquent, il commence par imaginer une nouvelle situation dans laquelle le même homme que l'exemple précédent est confronté à faire un choix entre « son amour pour la vie » (l.10) ou mentir. En effet, il imagine que cet homme a reçu pour ordre par une personne hiérarchiquement supérieure à lui (cf. « prince » l.7) de « porter un faux témoignage » sous peine de mort « immédiate » dans le cas où il refuserait de s'y soumettre. Ce « faux témoignage » serait porté contre un « honnête homme » c'est à dire un homme qui n'est pas coupable des actes qu'on lui reproche. Ainsi, l'homme est confronté à faire un choix entre d'un côté ne pas respecter la loi qui est censée prôner une justice et un respect des lois et de l'autre mourir pour ne pas avoir respecté les ordres qui lui ont été donnés par le prince qui a un pouvoir de vie ou de mort sur lui. Kant met ici en évidence la complexité de la situation.

Puis Kant se demande quelles pourraient être les réactions de l'individu face à ce choix décisif. Il découle donc de cette situation deux réponses possibles. L'homme peut tout d'abord envisager de porter un faux témoignage et par conséquent faire passer son amour pour la vie avant sa morale. Ou bien agir de façon contraire, c'est à dire payer de sa propre vie plutôt que de mentir comme le dit Kant aux lignes 9 et 10 où selon lui, son personnage « tiendrait comme possible de vaincre son amour pour la vie » bien qu'il soit important (cf: « si grand qu'il puisse être »). Kant pense que le choix du personnage n'est pas définitif puisque le fait « qu'il n'osera peut être assurer » montre qu'il se laisse encore du temps et le fait qu'il « accordera » montre qu'il considère deux possibilités. Il pourra s'il le veut faire passer sa morale avant sa vie. Ici, la notion de conscience morale c'est-à-dire le juge en nous, notre tribunal intérieur du bien et du mal apparaît. En effet, lorsqu'on a conscience de ce qu'on doit faire ou ce qu'on ne doit pas faire ou qu'on a connaissance du bien et du mal on fait des choix. Ici, la conscience morale peut dans une certaine mesure amener à dépasser cette peur de la mort et donc peut entrainer une certaine liberté.

La conscience morale apparaît dans cet exemple-ci comme essentielle à la liberté, car sans elle l'homme ne serait pas capable de choisir et continuerait à douter.

Selon Kant, la conscience morale qui est due aux lois morales est le seul savoir qui permet à l'homme de ne pas se soumettre au déterminisme naturel. En effet, elle offre à l'homme la possibilité de résister aux déterminismes naturels en lui donnant le pouvoir de penser par lui-même et de juger comme l'écrit Kant à la ligne 12. Il pourra douter, mais lorsqu'il agira, ce sera parce qu'il aura conscience qu'il devra le faire ou non donc il aura un libre arbitre parce qu'il le choisira. L'homme diffère des autres être vivants dans le sens où c'est le seul à qui on a donné une conscience morale et c'est pourquoi alors que tous les autres êtres sont soumis à des déterminismes il est capable de s'imposer des lois

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