L'Arctique, reflet des tensions géopolitiques mondiales
Dissertation : L'Arctique, reflet des tensions géopolitiques mondiales. Rechercher de 54 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Vata0272 • 29 Octobre 2025 • Dissertation • 1 608 Mots (7 Pages) • 5 Vues
HISTOIRE-GEOPGRAPHIE, SCIENCE POLITIQUE
GRAND ORAL
Sujet : La problématique que j'ai choisi est: en quoi l’Arctique est-il le reflet des tensions géopolitiques mondiales ?
INTRODUCTION –
Imaginez un monde où les frontières ne sont pas dessinées sur des cartes, mais sculptées dans la glace. Un monde où les ambitions des nations s'affrontent dans le froid polaire, et où chaque iceberg dissimule des enjeux stratégiques majeurs. Ce monde, c’est l’Arctique.
Située autour du pôle Nord, l’Arctique s’étend sur environ 21 millions de km², composés en grande partie d’un océan gelé. Huit pays sont riverains de cette région : les États-Unis, le Canada, la Russie, le Danemark (via le Groenland), la Norvège, la Suède, la Finlande et l’Islande. On y compte environ 44 millions d’habitants, dont près de 400 000 autochtones tels que les Inuits, les Gwich’in et les Nénètses. Mais alors pourquoi un tel regain d’intérêt pour cette région ?
Le réchauffement climatique y est environ quatre fois plus rapide que dans le reste du monde, selon le GIEC. Cette fonte accélérée des glaces ouvre de nouvelles routes maritimes, rend accessibles des ressources jusqu’ici inexploitables et attire de nombreuses convoitises économiques — au prix de tensions grandissantes : revendications territoriales, intérêt croissant de puissances non arctiques comme la Chine, et militarisation. Ainsi, l’Arctique reflète parfaitement les rivalités mondiales.
Dans ce contexte, on peut alors se demander : En quoi l’Arctique est-il le reflet des tensions géopolitiques mondiales ?
Cette problématique appartient au Thème 1, intitulé « De nouveaux espaces de conquêtes », et porte plus spécifiquement sur l'océan
Pour répondre à cette question, nous verrons d’abord comment l’Arctique est un espace de coopération, avant d’étudier l’intensification des rivalités, puis les incertitudes qui pèsent sur son avenir.
DEVELOPPEMENT –
I) un territoire source de coopération:
À première vue, l’Arctique peut sembler n’être qu’un désert glacé, isolé et hostile. Pourtant, c’est justement cet environnement extrême qui a poussé les États à collaborer pour protéger cette région unique et fragile.
A) Le Conseil de l’Arctique
Tout d’abord, les États ont collaboré au sein du Conseil de l’Arctique, créé en 1996 par la Déclaration d’Ottawa. Il s’agit d’un forum intergouvernemental réunissant les huit États riverains de l’Arctique. Six organisations représentant les peuples autochtones, comme les Inuits, les Nénètses ou les Gwich’in, y participent également en tant que membres permanents. Ensemble, ils travaillent sur des sujets majeurs comme le développement durable ou la protection de l’environnement.
Des pays non arctiques peuvent aussi être observateurs, comme la Chine, la France ou la Corée du Sud. Ils assistent aux réunions, financent des projets ou apportent leur expertise, mais ne possèdent pas de droit de vote.
B) Le Code polaire
Ensuite, pour faire face à la fonte des glaces et à l’augmentation du trafic maritime dans les zones polaires, les États ont mis en place le Code polaire. Il s’agit d’une réglementation adoptée par l’Organisation maritime internationale (OMI) et entrée en vigueur le 1er janvier 2017.
Ce code fixe des règles strictes sur la construction, l’équipement et l’exploitation des navires naviguant dans les eaux polaires, tout en prévoyant des mesures pour protéger ces écosystèmes très sensibles.
C) La coopération scientifique
Enfin, la coopération scientifique est aussi un bon exemple de collaboration en Arctique. En 2022, un partenariat transatlantique a été signé entre l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) et l’Université Laval du Québec.
Ce partenariat permet aux scientifiques français d’accéder à l’océan Arctique au nord-ouest pour y mener des recherches sur les effets du changement climatique sur la biodiversité et les populations locales. Les chercheurs canadiens, eux, peuvent embarquer sur les navires de recherche français, favorisant les échanges de connaissances et de moyens.
Transition: En somme, l’Arctique, loin d’être un lieu de confrontation, montre que des nations peuvent s’unir pour relever ensemble de grands défis. Mais cette entente reste fragile et menacée par des intérêts divergents et croissants.
II) un territoire source de rivalités Enjeux arctique:
A) Des ressources naturelles stratégiques
Premièrement, L’Arctique renferme d’immenses ressources naturelles. Selon les estimations (l’US Geological Survey), près de 13 % du pétrole mondial non encore découvert et 30 % des réserves de gaz naturel se trouveraient dans cette région.
Sous la surface se cachent aussi des métaux essentiels comme le fer, le cuivre, le nickel ou les terres rares, indispensables aux technologies modernes et à la transition énergétique.
La fonte de la banquise libère également de nouvelles routes maritimes stratégiques, comme la Route du Nord longeant la Russie ou le Passage du Nord-Ouest passant par le Canada. Ces routes pourraient réduire de 20 jours les trajets entre l’Europe et l’Asie.
Le tourisme s’y développe aussi fortement : les croisières arctiques ont augmenté d’environ 35 % entre 2013 et 2023.
B) Conflits autour des zones économiques exclusives (ZEE)
Un autre point de tension concerne les zones économiques exclusives (ZEE), ces zones maritimes où un État a le droit d’exploiter les ressources, jusqu’à 200 milles marins de ses côtes (soit environ 370 km).
Mais certains pays, comme la Russie, revendiquent des extensions au-delà de cette limite.
En 2007, un sous-marin russe a planté un drapeau au fond de l’océan Arctique, au pôle Nord, pour revendiquer une partie du plateau continental. Ce geste, sans valeur juridique, montre bien la volonté de Moscou d’étendre son influence.
Ces revendications entrent en conflit avec les intérêts d’autres pays comme le Canada ou le Danemark, compliquant la gouvernance de la région.
C) Une militarisation croissante
Enfin, la militarisation de l’Arctique s’accélère. Il n’y a pas de guerre ouverte dans la région, mais des tensions qui peuvent être considérées comme les prémices de futurs conflits.
La Russie a rouvert d’anciennes bases soviétiques et en a construit de nouvelles. Elle y mène aussi des exercices militaires et teste des armements avancés.
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