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L'Injustice

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tice, valeur universelle. Pour Platon comme pour Aristote, la justice est une vertu individuelle de l'harmonie.

Dans Gorgias, Platon dit que « Commettre l'injustice est pire que la subir, et j'aimerai mieux quant à moi, la subir que la commettre »: Commettre l'injustice c'est perdre sa dignité. C'est l'idée moderne d'une conscience morale.

Dans la vie quotidienne, cette idée de justice comme conscience morale persiste quand par exemple l'Etat a recours à ce qu'on appelle une discrimination positive. C'est un principe paradoxal puisqu'il s'agit de rétablir l'égalité par des inégalités: ainsi en France, la loi du 10 Juillet 1987 impose aux employeurs privés et aux administrations de l'Etat une obligation d'emploi égale a 6% de l'effectif salarié au bénéfice des travailleurs handicapés. On pourrait dire qu'il s'agit là d'une volonté de faire la justice.

B) L'injustice dans le Droit:

Cependant il faut distinguer la justice en tant qu'elle est morale et la justice en tant qu'elle est juridique.

C'est durant l'Antiquité que la notion de justice se complexifie. Pour les Grecs, la justice est une vertu et non une régle avec égalité des membres de la Cité. C'est avec les Romains que la justice tend à devenir une conception du Droit qui protège les droits du citoyen.

Pour Platon et Aristote, la justice est une vertu de l'harmonie et du principe de concorde au sein de la Cité.

D'un côté, Aristote distingue une justice relative, individuelle, qui dépend d'autrui et une justice globale, communautaire. La première est vertu, la seconde concerne les lois et relève de la raison. La justice pour Aristote consiste à conformer nos actions aux lois afin de conserver le bonheur de la communauté politique. D'idéal, la justice devient politique.

D'un autre côté, pour Platon dans La République, et son élève Socrate, la justice est à la fois une vertu individuelle de l'âme et une organisation générale harmonieuse de la vie sociale. La justice est en nous comme dans la cité, elle est le principe qui maintient chaque instance à sa place tout en présidant à l'harmonie de l'ensemble. La justice, vertu globale, est ainsi ce qui donne à chaque partie d'un ensemble la place qui lui revient.

Jusqu'à Hobbes et son Léviathan, la justice est créée par des règles autoritaires, publiques et impératives destinées à permettre la vie sociale. L'injustice est ce que ces règles interdisent, mènant à une forme de désorganisation, de chaos de la société.

C) Une justice fragile:

Même s'il semble que de simples lois limitent l'injustice, la justice est une notion plus fragile qu'il n'y paraît.

Dans Les Pensées, Pascal dit « Vérité en deça des Pyrénées, erreur au-delà »: Il exprime par là le caractère tout à fait relatif et conventionnel de la justice humaine. En effet, les lois varient d'un état à un autre et ce qui peut être juste dans tel pays sera jugé injuste par la loi dans tel autre pays. L'injustice est par conséquent un concept relatif. Néanmoins, la difficulté vient plutôt du fait que ce qui est légal, conforme aux lois, n'est pas toujours juste, et que ce qui est illégal n'est pas toujours injuste.

Par exemple, la peine de mort dans certains états des Etats-Unis est légale et pourtant c'est aussi contraire aux Droits de l'Homme et le fait de pouvoir décider de vie ou de mort sur un individu ne paraît pas totalement juste.

L'injustice est donc une notion fragile dans le sens où la justice est elle-même une notion relative, variant d'un lieu à un autre, et qui n'est pas fixée en tant que justice juridique universelle.

II / Montesquieu: De l'esprit des lois:

A) Une loi libératrice:

A priori, ce sont les lois qui règlent l'injustice mais il y a là une sorte de contrainte. Or l'idée d'une justice contrainte paraît impossible. Comment faire en sorte que la nécessité de la justice ne se présente pas comme une contrainte?

Il faut faire en sorte que les lois soient voulues par le peuple pour être libératrices.

Dans l'Esprit des lois, Montesquieu dit que « la liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent »: Montesquieu essaye par là de montrer que si chaque Etat faisait ce qu'il voulait, il y aurait des conflits. L'absence de lois ne conduit donc pas à la liberté. En fait, les lois donnent des droits et des devoirs, condition du droit des autres. La loi libératrice est conforme à la justice. Il dit que « une chose n'est pas juste parce qu'elle est loi. Mais elle doit être loi parce qu'elle est juste ».

Pour lutter contre l'injustice, des lois sont nécessaires et c'est la volonté commune qui les mettent en place afin de ne pas en faire une véritable contrainte.

Par conséquent, la diversité des peuples entraîne une grande diversité des lois, et par contrecoup un grand nombre de régimes politiques qui serait universellement valable: « les lois doivent être tellement propres au peuple pour lequel elles sont faites, que c'est un très grand hasard si celles d'une nation peuvent convenir à une autre ».

B) La séparation des pouvoirs:

Il faut garantir les lois et pour Montesquieu c'est l'Etat qui va les garantir.

Dans l'Esprit des lois, Montesquieu dit « Il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arréte le pouvoir »: C'est là le principe de la séparation des pouvoirs. Posséder du pouvoir c'est être tenté d'en abuser et de tomber dans le despotisme. La séparation des pouvoir, des trois instances, législatrice, exécutrice et judiciaire est donc là pour y remédier.

La condition de la liberté c'est la séparation des trois pouvoirs pour qu'ils se contre-balancent.

Montesquieu est partisan d'un Etat de droit, c'est-à-dire d'un Etat fondé sur une constitution garantissant à chacun la liberté par le jeu de l'équilibre des pouvoirs et du respect des lois.

La séparation des pouvoirs garantie les lois qui elles-mêmes sont là pour contenir l'injustice. Mais malgré ça, l'injustice a toujours existé. N'y-a-t-il pas un moyen d'intégrer l'injustice comme aspect du droit?

III / Hegel, Principes de la philosophie du droit:

A) Une philosophie du droit:

Dans Les Principes de la philosophie du Droit, l'analyse part de la liberté et donc de la volonté. Au commencement, la liberté se présente comme abstraite: c'est l'arbitraire. Mais l'arbitraire qui consiste à faire ce qui nous plaît est en fait le contraire même de la liberté. On fait n'importe quoi.

Il faut donc que la volonté devienne une volonté qui décide, qui choisisse véritablement grâce au jugement. C'est ce qu'on appelle le libre-arbitre.

Au-delà, se situe la volonté raisonnable qui ne veut pas être libre si les autres ne le sont pas. Elle ne peut se réaliser que dans la sphère du droit, dans les institutions. Le droit abstrait apparaît comme la première forme de réalisation de la liberté. La question qui se pose alors est de savoir comment le pouvoir naît du vouloir. Le pouvoir n'est pas une catégorie ajoutée au vouloir pour Hegel. Contre les théoriciens anarchistes, il soutient que c'est de la volonté que doit naître la loi, le pouvoir.

B) Le droit abstrait:

La loi est l'oeuvre première, fondamentale, du libre vouloir. Elle n'est pas une contrainte extérieure mais ce moment où la liberté se veut elle-même. Il ne faut pas oublier que Hegel réfléchit

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