La France une belle époque ?

La France une belle époque ?

Déclin français en 1914 : une thèse discutable

« La France est un grand pays industriel faiblement industrialisé » François Caron

• surclassé par UK : domaine financier
• surclassé par US : niveau de vie
• surclassé par Allemagne : puissance industrielle

• la France serait elle devenue une « petite nation » ? semi indus ; semi dév ?

Vision pessimiste : éco française aux structures anciennes et pourtant immature face au développement industrielle.

• cela remet également en cause l’idée de la belle époque en France, période marquée par des progrès sociaux, économiques, technologiques et politiques du début du XXème siècle.
• ne peut-on considérer ce supposé déclin français comme un modèle de dèv spécifique ou simplement une thèse nuancée?

 I. Une petite nation qui se nourrit la thèse du déclin

1. Une faiblesse inquiétante dans les industries de base

Les comparaisons sectorielles établies par Paul Bairoch entre la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne sont nettement défavorables à la France :

• production force motrice industrielle : 70% inférieur aux UK
• production acier : 2x – qu’en all

La part des produits industriels dans les exportations constitue aussi un bon indicateur du niveau d'industrialisation.

• plus élevée en France (63%) qu'en Italie (39 %)
• nettement plus faible qu’au UK (79 %) et  Allemagne (72 %).
• Plus grave : la part des produits manufacturés dans les exportations est sensiblement la même qu'en 1830 (environ 65%)

-Le long passage à vide de l'économie française entre 1860 et 1890 a laissé des traces durables dans le tissu industriel : les machines n'assurent que 2 % de nos exportations. 

 B. Des structures socio économiques proches du sous développement -

Un pays qui n'est pas en avance pour l’augmentation de l'espérance de vie:

• 1910 : 48 ans pour les hommes ; 52 ans pour les femmes.
• La tuberculose fait deux fois plus de victimes en France qu'en Allemagne

Une population qui demeure majoritairement rurale (56% au recensement de 1911)

• Ouvriers= 30% de la population active en 1914

• Insécurité de l’emploi et hantise du chômage (pas d’épargne).
• dépensent 60% de leurs salaire dans food M logements restent médiocre
• au sein de la population active, la part des salariés n'est que de 45 % soit le niveau atteint par le Royaume-Uni dans les premières décennies du 19e siècle.  

Des déséquilibres régionaux: Est = industrialisée alors que Ouest=rurale.

• Sur 30 départements qui dépassent le taux moyen de population active industrielle (30 %) ; un seul -la Gironde se trouve dans cette France de l'Ouest.

C. Un capitalisme au petit pied

Au recensement industriel de 1906, la taille médiane des entreprises est de 45 salariés.

• 574 entreprises de plus de 500 salariés réparties dans quatre secteurs: Mines, Textile, Sidérurgie et Transformation des métaux.
• gabarit moyen des grandes entreprises françaises n'est que de 2 000 salariés... on est loin du gabarit allemand ou américain

• que compagnie de chemin de fer s’en rapproche du pt de vue numérique
• fr = surtout petites entreprises familiales, artisanales

Jean Marczewski « Y a-t-il eu un take-off en France ? », 1961

 « il se dessine une Sorte de cycle séculaire d'industrialisation à l'intérieur duquel aucune décennie n'apporte de rupture décisive avec le mode de développement ancien ».

=> Confirmation théorie du déclin français ?

II. Pourtant, l'économie française témoigne d'un réel dynamisme au tournant du siècle

1. Le rebond de la croissance

Revenu national considérablement augmenté (1,6%-1,8% par ans entre 1896 et 1913) La productivité horaire du travail augmente de 2 % la sur la même période.

• En 1913 le revenu industriel dépasse le revenu agricole. (qui Stagne à cause de la protection douanière imposée par Jules Méline.
• Richesse due à l’augmentation de la production française.

B- Avance dans les secteurs clefs de la seconde industrialisation

La Fr occupe une place de choix dans les industries de la seconde Révolution :

•  électricité
•  aluminium
• automobile :155 constructeurs en 1914, la France=premier exportateur mondial
• l'aéronautique plus de 90 entreprises. La France assure 40 % de la production aéronautique mondiale
• cinéma (frères lumière 1895).

C. Une puissance financière

La France conserve le deuxième rang parmi les puissances financières avec 23% du total des capitaux investis à l'extérieur.

• 2x- que anglais M 2x + que allemands
• produit national par habitant est sensiblement équivalent à celui du Royaume-Uni et de l'Allemagne

Franc = une des monnaies les plus solides du monde et la valeur n’a pas changé depuis 1803.

• Quantité de monnaie en circulation x2 de 1900 à 1914
• fortune nationale a triplé depuis second empire
• Balance commerciale de la Fr déficitaire depuis 1890, seul le tourisme et capitaux placés à l’étranger la sauve. Elle vit de sa richesse passée et du travail des autres = « pays rentier »

III. Ni déclin, ni avance: une exception française

A- le rôle des comportements collectifs

Gérard Noiriel (1988) explique le paradoxe du maintien d'une structure duale. Pour cet auteur, elle s'explique par des comportements collectifs qui correspondent aux attentes de la population