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La Gaule Mérovingienne

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ent vers le début du Ier millénaire. Ce terme désigne surement un ensemble de tribus germaniques installées sur la rive droite du Rhin, au-delà des frontières de l’Empire romain et qui n’étaient pas soumis à ce dernier. On distingue alors les Francs saliens qui se trouvent au nord, dans la Belgique actuelle et les francs ripuaires qui sont installés sur la rive du Rhin. Au IVème siècle, les francs saliens sont battus par l’empereur Julien qui les soumet à Rome. Ils s’installent donc pacifiquement en 430 en Gaule Belgique. Ils sont certes beaucoup moins romanisés que d’autres tribus germaniques, mais ils arrivent avec l’idée de se romaniser car ils admirent les institutions impériales. On constate donc une influence romaine notamment au niveau judiciaire même si les traditions germaniques subsistent. On peut alors donner l’exemple des ordalies qui sont des moyens de preuve en justice de nature religieuse. En effet, on soumet les plaidants à une épreuve dont l’issue serait déterminée par Dieu, qui désigne la personne innocente. On peut trouver des ordalies dans les formules écrites vers 614 616 dans un ouvrage récent édité par Zeumer. De plus la formule XXX de la collection Mabillon présente l’issue d’un litige entre deux hommes par un serment. A l’inverse, d’autres tribus germaniques tels que les alamans n’utilisent pas le jugement divin dans leurs lois. Les paragraphes deux et trois de la loi des alamans expliquent la procédure judicaire qui permet aux alamans de poursuivre un autre en justice.

La loi des alamans nous est parvenue en deux versions : le pactus alamannorum qui date du VIIème siècle et la lex alamanorrum qui date plutôt des années 727-730. Le territoire des alamans était convoité par Clovis dans sa volonté d’étendre son autorité et son territoire. C’est en 496 que les alamans sont vaincus par les troupes de Clovis durant la bataille de Tolbiac. Les nombreuses conquêtes de Clovis n’avaient pas qu’un but militaire mais présentaient aussi une dimension religieuse et unificatrice.

On peut alors se demander dans quelles mesures l’Eglise catholique a été un modèle d’organisation du royaume, et a influencé la justice mérovingienne.

Nous verrons alors que la collaboration entre le roi et l’Eglise catholique a permis d’unifier le territoire (I) et que la justice mérovingienne faisait appel à la décision divine (II).

I. Collaboration entre l’Eglise et le roi : facteur d’unification du territoire

Le baptême de Clovis en 496 par l’évêque de Reims, St Rémi (A), ne se limite pas seulement à une dimension religieuse du geste mais il renvoi également à une dimension politique tant les conséquences qui en découlent sont nombreuses (B).

1. La conversion de Clovis au christianisme

Clovis, grand guerrier, a été élu roi des Francs en 481. Il succède à l'âge de 15 ans à son père Childéric à la tête des Francs Saliens, une tribu germanique établie dans l'Empire romain d’Occident, sur les bords du Rhin, dans l'actuelle Belgique.

À peine élu, Clovis entreprend la conquête de la Gaule, car il a pour objectif de sauver et de restaurer la partie occidentale de l’Empire romain qui vient de tomber, cinq ans plus tôt.

Il rencontre sur sa route Syagrius, un général qui était établi au nord de l’actuelle France et qui se prétendait à tords «roi des Romains». Le roi des Francs bat Syagrius alors à Soissons et repart à sa conquête de l’ancienne Gaule romaine.

Cependant Clovis, qui est païen comme la plupart des tribus germaniques, est entré dans un milieu très romanisé et de religion catholique.

Il tombe sous l'influence de Rémi, évêque de Reims avec qui il entretien des contacts réguliers qui vont l’inciter à respecter l’Eglise. Il va alors naitre une relation étroite et un profond respect entre le roi franc païen et l’évêque catholique, démontrés par la lettre qu’adresse Rémi à Clovis.

Dans cette lettre, on remarque que Rémi donne en quelque sorte son absolution à Clovis. Il décrit le fait qu’il soit devenu roi des Francs comme une « grande nouvelle » (L.1), l’extrait commençant par ces termes accentue d’autant plus l’impression d’un miracle presque, d’un héros enfin venu. Rémi qui était décrit comme le conseiller de Clovis, lui fait dans cette lettre une série de recommandations sur la manière de gouverner, lui conseil notamment d’apparaitre comme un chef patriarcal. En effet, on trouve de la ligne 8 à la ligne 10 des ordres tels que « rends espoir à tes citoyens, soulage les affligés, soutien les veuves, nourris les orphelins» et « fais en sorte que tous t’aiment et te craignent » et à la ligne 15 « joue avec les jeunes, plaisante avec les anciens ». Remi inclut dans sa lettre de nombreux termes religieux comme « jugement du Seigneur », « prêtres » ou encore « oracle », ce qui montre l’intention d’influencer Clovis et lui montrer l’existence d’un Dieu unique autre que les nombreux dieux païens en qui croit Clovis. De plus, Rémi conseille aux lignes 3 et 4 de faire en sorte que le seigneur, soit toujours d’accord Clovis. Puis, à la ligne 7 de faire confiance aux prêtres et de toujours recourir à leur conseil afin d’avoir une meilleure administration. Pour finir, il affirme à la ligne 10 que Clovis sera l’oracle de la justice.

Rémi peut d’ailleurs compter sur le soutien de la femme de Clovis, Clotilde, fille du roi des Burgondes et pieuse catholique, qui le pousse à se convertir depuis leur mariage en 493. Un évènement va alors définitivement convaincre le roi des Francs à se convertir.

En 496, à Tolbiac, près de Cologne, les Francs vont se confronter aux Alamans, une tribu germanique. Selon la légende, c'est au cours de cette bataille, alors que les Francs étaient en mauvaise posture et étaient sur le point de perdre que Clovis aurait imploré le secours du Dieu de sa femme Clotilde. En effet, la bataille tournant à son désavantage, malgré ses appels à tous les dieux païens de la guerre. Il se souvint alors de son épouse et de son conseiller, Rémy, qui lui préconisait de se convertir au christianisme. Clovis aurait crié : "Dieu de Clotilde, si tu me donnes la victoire, je me convertirai."

La légende dit alors que dans les instants qui suivirent ces propos, la situation s'inversa, les Alamans se dispersèrent et Clovis remporta la victoire.

C’est ainsi que deux ans plus tard, le 25 décembre 498, le soir de Noël donc, Clovis est baptisé à Reims, avec 3000 de ses guerriers francs, à la religion catholique.

Le baptême nous est raconté par Grégoire de Tours qui explique à la ligne 1 que Clotilde fait venir en secret l’évêque de Reims, Remi, dans le but de le convaincre à convertir en oubliant la peur d’une révolte de son peuple. En effet, aux lignes 5 et 6, on nous montre que ce peuple étant encore très attaché à sa croyance en plusieurs dieux, ils pouvaient rejeter l’autorité et la légitimité de Clovis. Dans les deux textes, une manifestation divine est décrite. Le premier auteur insinue que Dieu aurait frappé le peuple de sa puissance et de sa parole avant que Clovis commence son discours pour essayer de les convaincre de la légitimité de la religion catholique. La manifestation décrite par Grégoire de Tours n’est donc pas visible à l’inverse de celle d’Hincmar. Pour lui, Dieu se serait exprimé à travers une colombe qui aurait apporté à Rémi le saint chrême pour pouvoir baptisé Clovis. En effet, Hincmar raconte que Remi avait oubliée l’huile permettant de baptiser Clovis. C’est pourquoi, il tenta d’aller la chercher mais la foule compacte décrite à la ligne 2, l’empêchait d’avancer. Alors, selon la légende d’Hincmar, une colombe porta dans son bec une ampoule remplie du chrême qui servira pour tracer le signe de croix sur Clovis (ligne 5).

Par ailleurs, la phrase rapporté par Grégoire de Tours « Adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré » (Ligne 20) marque bien la rupture avec la religion païenne des Francs, qui doivent alors « brûler » les dieux qu’ils invoquaient auparavant. Clovis est même considéré comme le nouveau Constantin (ligne 11) qui est connu pour avoir été le premier empereur à s’être converti au christianisme. Dans les deux cas, les auteurs ont voulus insinuer que le baptême de Clovis est légitimé par Dieu lui-même. On a l’impression que Clovis devient un peu un élu de Dieu.

C’est d’ailleurs cette idée qui a permis à Clovis de s’imposer comme le chef incontesté du Royaume des Francs et lui a permis d’être reconnu de tous, c'est-à-dire par son peuple et par les autres chefs des tribus adverses. Selon le texte, le peuple accepte enfin la conversion de Clovis, traduit par le fait que 3000 hommes de son armée se soient également baptisés. Grâce à ce baptême collectif, les Francs prennent alors l'avantage sur les autres barbares dans la conquête de la Gaule romaine, Clovis comprenant l'intérêt de se rallier à l’Eglise et aux Gallo-Romains en adoptant leur religion. Le roi des Francs trouvait aussi dans ce baptême l’occasion unique de s’affirmer en tant que roi unique chrétien catholique en occident et d’arriver à une unification de son territoire.

Transition : Clovis après sa conversion a été considéré comme un roi légitime ce qui ne c’est pas obtenu par la force.

2. Les conséquences

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