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Les Paysans Et La Politique 1815-1914

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aire », les paysans ne faisant pas partie du « pays légal ». Le cens est de 300 F (impôts directs annuels) et est exigé pour participer à l'élection des députés (la seule qui existe), ce qui les écarte forcément car ils ne peuvent pas payer. Il est vrai que le montant du cens a permis de sélectionner les électeurs dans le « pays réel ». Forcément, le nombre d'électeurs est donc faible, avec à peine 100 000 électeurs. En effet, les conseillers généraux, conseillers d'arrondissements, maires et conseillers municipaux sont nommés par le gouvernement ou par ses préfets. Cependant, il arrive de voir des paysans au sein du conseil municipal, malgré que le maire soit presque toujours un notable, riche propriétaire, notaire, marchand, dû au minimum d'instruction.

Et sous la Monarchie de JuilletÀ la mort de Louis XVIII, en septembre 1824, son frère Charles X le succède et tente de rétablir la monarchie absolue. Le ministre Polignac publie 4 ordonnances réactionnaires :

rétablissement de la censure de la presse

dissolution de la chambre

modification du cens électoral pour réserver le droit de vote aux grands propriétaires fonciers

fixation de la date des nouvelles élections.

Cette politique amène une révolte appelée les « Trois Glorieuses » (27 au 29 juillet 1830). Louis-Philippe le succède, « roi des français « , et promet de tenir les principes de 1789. C'est de le début de la Monarchie de Juillet.

Durant cette période, des modifications sont faites dans le but d'encourager une large partie de la population à accéder aux élections. Par exemple, l'âge minimal de l'éligibilité passe de 30 à 25 ans (grâce à la révision de la charte de 1814). Ou encore, le cens électoral est baissé à 200 F. Maintenant, il y a 200 000 électeurs. Pourtant, un mouvement légitimiste est mené en Vendée par la duchesse de Berry et dès juin 1832, tient la campagne jusqu'au 4 novembre. C'est une rébellion et une contestation visant le régime, c'est-à-dire que la politique se fraye un chemin vers les ruraux.

La politisation des campagnes est aussi fortement aidé par la loi Guizot du 28 juin 1833, qui oblige chaque commune l'entretien d'une école primaire pour les garçons. Dès lors, on passe en 15 ans de 10 000 à 23 000 écoles primaires, ce qui favorise l'alphabétisation et participe à la création d'une conscience politique au sein des campagnes. Pourtant, nous sommes encore bien loin de l'école de Jules Ferry. En effet, le financement est incomplet et les élèves doivent payer. De plus, pour les plus pauvres , il est possible que l'école leur soit gratuite, si et seulement si la marie les prend en charge, ce qui est facultatif. Mais, tout de même, le nombre d'illettrés recule. À l'époque de Guizot : 50%. en 1850 : 40%.

Les débuts d'une politisation dans les campagnes : le droit de vote

La révolution de 1848 est un tournant décisif pour l'histoire politique de la paysannerie française. « En instituant le suffrage universel, elle (la révolution) fait des ruraux, qui sont alors les plus nombreux en France les arbitres du destin national » (G.Duby). Mais cette révolution est avant tout un événement, avant de marquer nos institutions. En effet, elle débute entre autre à cause du Code forestier, et d'une pression fiscale supplémentaire : l'une des 1ères décisions du gouvernement est la majoration de 45cts (par franc) de l'impôt direct, dans un soucis économique, certes, mais des millions de paysans connaitront davantage la crise.

Lorsque les révolutionnaires de 1848 imposent un gouvernement provisoire républicain, marquant la fin de la Monarchie de Juillet et créant la Seconde République, la révolution est républicaine. Cette République va remplacer le suffrage censitaire par le suffrage universel masculin. Pourtant, dans les campagnes, l'enthousiasme n'est pas aussi généralisé que dans les villes : Les paysans, tout comme les ouvriers, voient dans cette révolution une occasion de mener des représailles contre les riches, ce qui donne lieu à de nombreuses violences (ex : incendie du château du banquer Rothschild à Suresnes). Dans les campagnes naissent des mouvement émeutiers qui luttent contre tout ce qui rappelle l'Ancien Régime.

La France est la 1ère à adopter le suffrage universel masculin le 2 mars 1848, suite à la Révolution de février 1848 ainsi qu'à l'abdication du roi Louis Philippe. Dès lors, tout français de plus de 21 ans est autorisé à élire l'Assemblée constituante (qui votera la IIe République le 4 novembre 1848).

Les 1ères élections avec le suffrage universel se font le 23 avril 1848, afin de former l'Assemblée constituante. On passe donc de 240 000 à plus de 9 millions d'électeurs. Dès lors, les républicains redoutent le suffrage universel car la majorité du peuple vit dans les campagnes, où l'accès à l'instruction y est très faible, donc il y a une majorité d'analphabètes qui votent sous l'influence des notables locaux.

Nous avons pur remarquer que pour 1848 et 1874, le vote de la paysannerie est plutôt conservateur, avec des chambres à majorité monarchiste. Nous pouvons dès lors nous poser la question, si la monarchie aurait pu se maintenir par le suffrage universel, comme le préconisaient les ultras, sous la Restauration.

… Qui se développe peu à peu …Les Républicains et les paysansAvec la crise de 1846-1847, les paysans restent à l'écart de la vie publique et ne paraissent pas animés de sentiments révolutionnaires, ce qui permet à la République de s'insérer aisément. Les élections de 1848 montrent cependant la précarité de la République bourgeoise. De plus, l'élection présidentielle de décembre est un véritable raz-de-marée en faveur de LNB. Les paysans sont entrés dans la bataille électorale. Afin d'éviter tout débordement, les démocrates socialistes s'organisent pour encadrer ces paysans plus soucieux de garanties sociales et économiques que de programmes politiques.

Durant 10 mois, les républicains connaitront de multiples défaites, et tenteront de faire pénétrer profondément dans le pays un nouvel idéal républicain, celui de la « République des paysans ». Mais le coup d'état à Paris décidera du sort des républicains.

Les paysans et le lien Bonapartiste Les bonapartistes cherchaient avant tout à séduire tout type de public, mais en s'adressant particulièrement aux paysans et notables. Ce lien datait déjà du 1er Empire : en effet, les guerres napoléoniennes, responsables de près d'un million de morts (et surtout des paysans) sont en fait à l'origine de la formation d'un culte napoléonien. En contradiction avec les faits, les campagnes ont commencé à montrer une forme d'adoration aux guerres de conquêtes et aux nombreuses victoires (et défaites) de Napoléon Ier.

Nous avons vu que le paysan manquait d'éducation politique, d'instruction et d'une véritable école républicaine. Il peut alors difficilement s'intégrer à la vie politique et garder alors une forme d'ignorance la plus totale. Manipulé, il peut aller à l'encontre de ses aspirations nées de la Révolution de 1789. Ce qui pourrait expliquer en grande partie l'élection de Louis-Napoléon Bonaparte, en 1848, candidat non républicain mais porté par la gloire de son oncle à la présidence de la IIe République. Puis il proclamera en 1852 le 2nd Empire et devint alors Napoléon III, mettant un terme à la Deuxième République après seulement 4 ans d'existence.

La guerre franco-allemande À partir de 1870, la paysannerie française rentre dans une période difficile, principalement au niveau économique. En effet, la crise économique qui la touche est multiforme.

Napoléon III déclare la guerre à la Prussie, et qui marquera la fin du 2nd Empire. En effet, suite à une multitude de défaite, les républicains demandent le 3 septembre 1871 la déchéance de l'Empire. Par la suite, le peuple envahira le Palais-Bourbon. Gambetta, accompagné de Jules Favre et Jules Ferry se rend à l'hôtel et proclame la république.

… Pour voir apparaître une IIIe République victorieuse au sein des campagnes.Les débuts de la IIIe RépubliqueAvec l'avènement de la IIIe République, les voix des campagnes françaises glissent progressivement à gauche. Les élections législatives du 16 mais 1877, marquent, en effet, le basculement de la paysannerie vers cette tendance politique. Pourtant, cette montée vers la République ne peut se faire qu'à partir du moment où les paysans sont de moins en moins nombreux, et donc lorsque leur importance sur le plan social diminue. Ce phénomène est observable à l'échelle européenne. En France, cette baisse de la démographie, et donc du poids aux urnes des ruraux, est directement compensée par la volonté politique des dirigeants, de faire de la politisation des campagnes. Par exemple, Gambetta inaugure une politique sociale en instaurant des nouveaux principes tels que la scolarisation, la diffusion de la presse, l'extension du service militaires, le développement du système postal, etc … dans le but de rallier les campagnes à la République.

Cet investissement des paysans dans la vie politique s'illustre de plus en plus. Par exemple, en 1913, 46% des maires

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