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Les fables de La Fontaine

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La fable sert de véhicule à la transmission de la vérité, d’autant plus que plus elles sont connues, plus on peut compter sur elles pour parler aux hommes.

La fable n’a pas vocation à mimer la réalité. Il faut et il suffit de transmettre allégoriquement la réalité. Une moralité vient nécessairement s’ajouter au récit, puisque le récit ne décalque pas le réel. Il faut donc une moralité pour le compléter.

La moralité est au récit ce que l’âme est au corps. Principe d’intellection des fables : rend la parabole intelligible en permettant son déchiffrement.

Moralité : âme de la fable => « anima » : principe de vie. La moralité anime la fable.

p.42 : LF décrit les différents modèles de fables.

* Modèle ésopique

Moralité séparée, elle clôt le récit

Récit => moralité

Fictif / imaginaire => réel

On a souvent critiqué Esope pour sa sécheresse et son désir de faire la morale.

* Modèle de Phèdre

Mettre en vers ces fables pour les égayer, leur retirer cette sécheresse. Embellir la narration transporter la moralité au début, elle ouvre le récit. Elle illustre par une mise en scène fictive, la moralité. Problème de transposition : réel => fiction.

Elle est naturellement compliquée par le fait qu’on fiat entorse à la règle du vraisemblable, pour le lecteur c’est le consentement à l’invraisemblance. La fable met en scène des êtres intermédiaires : animaux trop parfaits, hommes caricaturés. Le problème se situe ici car l’univers ainsi construit ne peut être que vraisemblable.

LF a trouvé des solutions pour ne pas tomber dans ce double écueil.

• sécheresse de la fable, transition manquée.

• Transposition impossible en raison des présupposées même du genre.

La transition du récit allégorique à la moralité. A transposition du monde humain au monde animal.

L’intérêt de la fable selon LF :

• intérêt éthique : la fable édifie et amène à la piété

• intérêt didactique : la fable instruit et enseigne.

LF suggère qu’il faut travailler à une conformité entre la fiction et le réel pour pouvoir attester à la lecture de renseignements ou de données fournies. Tout se passe comme si LF voulait tirer la fable à un intérêt zoologique. Il veut rompre avec la traditionnelle invraisemblance de l’apologue. A ses yeux, la fable sert de support à quelques connaissances qu’on appellera ensuite « histoire naturelle » (p.41).

La transposition de l’apologue en poème s’accompagne d’un soucis esthétique, jusqu’à être prêt à en sacrifier l’âme c’est-à-dire la moralité.

De prime abord, la suppression de la moralité vaut comme dénaturation du genre. Or, comme l’a dit LF, ces fables sont sues de tout le monde et en plus le goût des gens va à ce qu’ils découvrent.

LF veut rendre ses fables nouvelles par quelques traits qui en relèvent le goût. Le problème aujourd’hui est de faire accepter les fables elle mêmes, non la moralité. Pour sauver la fable, il n’y a pas d’autres solutions que de la modifier en profondeur en craignant la dénaturer.

Mais plutôt de mettre en compétition moralité et récit, il veut les fondre ensemble. Il veut faire passer tout d’abord la fable, mais avec elle, son sens moral.

LF prend un exemple visant à démontrer la puissance de l’allégorie animalière (p.40)

p.117 => le loup et le bouc, même fable reprise.

Or, le « canevas » décrit par LF en préface suffit à lui-même, la fable développée au livre 3 consiste en un travail d’ornement. Il y introduit de la gaieté par le dialogue : don de la parole aux animaux. Le dialogue permet au conteur de s’effacer. Il y a substitution du dialogue au récit fait par le conteur.

Pour la même fable, Esope avait écrit la morale suivante : « c’est ainsi que les hommes sensés ne doivent entreprendre toute chose, sans avoir examiner la fin ». LF : « en toute chose, il faut considérer la fin ».

LF respecte en gros la morale d’Esope. Mais si on s’y attarde, on remarque qu’il amplifie considérablement l’étendue de cette morale.

Pour Esope, l’impératif moralisateur est à l’intention des hommes sensés.

Pour LF, la morale vaut pour tout le monde : hommes sensés ou non, et même pour les acteurs de la fables : les animaux. Il y a extension de sa validité et de son infléchissement dans le sens d’un précepte de sagesse universelle.

Dans cette fable, le déroulement de la situation va tellement de soi qu’on a plus l’impression que c’est d’animaux dont il s’agit.

Exemple de fable où la moralité a été bannie : « la cigale et la fourmi », moralité supprimée d’Esope : « il faut se garder de la négligence si l’on veut éviter le chagrin et le danger ».

LF veut arriver à une même leçon pour le lecteur, seulement en laissant parler la fable. L’absence de moralité n’est pas due à son exclusion mais à son inclusion dans la fable, le récit. Elle est diffusée dans la narration. Il fait en sorte que le récit fasse découvrir la morale.

Chanter : peut se dire des hommes ou des cigales.

Danser : conduit à un retournement de la fable car elle réfère aux hommes.

La transition vers la moralité qui va lui permettre de donner une « âme » à sa fable est faite par un mot se référant à l’univers des hommes.

Ce que permet d’observer de manière exemplaire cette fable, est qui bien loin d’aboutir à l’impossibilité du décryptage, la suppression de la moralité ne tient en fait que de son déplacement. C’est le poème tout entier qui doit expliquer sa signification morale.

LF souhaite renouveler la forme de la fable, car elle est sue de tout le monde. Mais sous couvert de ne toucher que la forme, il va aussi modifier le fond.

LF utilise le monde animal comme outil pédagogique pour formuler ce qui l’était autrement avant. Avec la suppression de la moralité séparée, c’est toute la fable que se met à signifier.

← fable comme authentique « œuvre d’art » (cf versification) dont le but est de signifier ce qui peut pas se dire sans elle.

← Ce que va ire la fable ne peut être dit que par elle.

Il y a incorporation de la moralité au récit. LF se donne les moyens de parvenir à ce résultat où la fable n’est plus l’instrument d’un dogme, différent de la moralité préétablie et figée.

Avant LF :

Transposition : comparaison entre deux mondes totalement hétérogènes. Il n’y pas de continuité ente monde humain et monde animal.

Transition : n voyait s succéder des régimes discursifs différents. Il y avait tantôt un mode narratif tantôt prescriptif d’où une certaine juxtaposition.

LF va remplacer ces juxtapositions par une osmose du fond et de la forme. Ici il en résulte le vrai travail de poésie de LF et non pas dans la simple versification d’où la poésie des fables.

1ère conséquence : âme ~~ moralité

corps ~~ récit

union plus étroite, intime.

La fable gagne e unité et en autonomie.

Elle devient elle-même son propre principe. Le principe de la fable : allégorie animalière. Ici elle sera approfondie.

2ème conséquence : elle touche au contenu même de ces moralités que LF s’emploie à diffuser dans l’ensemble. Dans la mesure où ses démarches ne sont plus une soumission de la transposition à la transition, la signification de l’apologue ne dépend que de l’apologue lui-même, la fable est donc sous forme de sagesse (dans la vision du monde).

Pour le moraliste :

Vice : la cigale -> imprévoyance

Négligence

Vertu : la fourmi -> prudence, sagesse.

En transfigurant la fable, LF ne la dénature pas.

But de LF : gagner sur deux tableaux

Transposition : gagne en « compréhension »

Transition : gagne en « extension »

C’est ainsi que LF réussit à confondre son nom avec le genre qu’il pratique, en perfectionnant les rouages d’un art plus de deux fois millénaire.

2/ Les animaux dans les fables

1/ La place de l’animal dans les fables

On se heurte à un paradoxe ici.

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