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Oligarchies Et Caudillismes

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entration plus forte à la fin du XIXe. Au Mexique, 85% des terres sont détenus par 1% de la population. Au Brésil, 64 000 propriétaires détiennent 84 millions d’hectares. Ce problème de la répartition des terres est toujours une question actuelle, un nœud central des problèmes en Amérique latine.

C’est une question sociale et économique majeure, l’agriculture formant l’essentiel des revenus de l’économie latino-américaine. Au début du XXe, 2/3 PIB latino américain provient de l’agriculture. Le lieu de la mise en valeur économique, c’est le grand domaine. Le latifundio est un système de domination archaïque qui englobe l’ensemble de la population sur les terres mêmes et sur ses marges. La population du grand domaine est soumise à l’autorité du maître. Mais d’un point de vue économique, les grands domaines sont pleinement intégrés dans les circuits économiques modernes mondiaux (+/-), soucieux d’une efficacité économique (+/-), possédant un mode d’exploitation efficace (+/-). Les grands domaines sont économiquement moderne et socialement archaïque.

2 - Culture, institutions et pouvoirs

1. Culture européenne, cultures indiennes

Les indépendances du début du XIXe sont le fruit de l’aristocratie créole qui s’est opposée au pouvoir espagnol, leurs revendications s’inscrivent dans l’esprit des Lumières et leur politique ont été influencées par le positivisme de Comte. Par exemple, au Brésil, la philosophie officielle est le positivisme et sur le drapeau figure la devise de Comte. Le dictateur mexicain Porfirio Diaz est entouré d’ingénieur et d’intellectuels positivistes, les cientificos). Cependant certaines élites restent attachées au catholicisme.

Les élites latino-américaines sont donc fortement imprégnées de culture européenne. Leur objectif est de maintenir l’ordre social. La réalité de l’indigénisme et du métissage est donc ignorée. Les métisses n’existent pas pour eux et sont ignorés sauf dans une certaines mesures au Mexique.

Coexiste donc deux cultures : la culture officielle de référence européenne et la culture indigène.

2. La difficile consolidation des États-nations au XIXe

L’histoire des États américains au XIXe a été particulièrement mouvementé : conflits inter-étatiques, luttes intra-étatiques entre centralistes et fédéralistes. Les États américains sont, pour la plupart, des états fédéraux non seulement en raison de la taille des États.

Dans ses conditions, certains hommes ambitieux disposant de la force militaire (les caudillos) ont pu confisquer le pouvoir politique à leur profit, et exercer des dictatures plus ou moins violentes. Le caudillo est un guide pour son pays, sa légitimité étant fondée sur sa valeur militaire qui suppose des valeurs morales et politiques. L’exemple type du caudillo installé au pouvoir est celui de Porfirio Diaz au Mexique de 1876 à 1910.

L’histoire de la consolidation des États-Nations au XIXe est celle d’un conflit permanant entre la volonté centralisatrice de l’État et les forces centrifuges des pouvoirs locaux et régionaux. Ces seigneurs territoriaux avec lesquels l’État devra négocier faute de pouvoir les contrôler, s’appuient sur des formes de sociabilité traditionnelle et des réseaux locaux fortement ancrés dans le territoire. La figure du cacique renvoie à la faiblesse de lÉtat et à la nécessité de la médiation pour assurer le contrôle étatique.

On a la relation entre deux processus : la formation de l’État et celle de la Nation. Le premier suppose la neutralisation des autonomies locales, le second la capacité de transmettre des valeurs, des référents et des droits à l’ensemble de la population. Aussi la construction d’un ordre spatial et social libéral met en confrontation pendant tout le XIXe siècle un centre faible et des pouvoirs locaux vivaces.

Que l’on ait adopté une constitution plutôt présidentialiste ou parlementaire, le suffrage universel n’est adopté en Argentine qu’en 1912, en Uruguay en 1918. Ailleurs on en est encore très loin. À la veille de la première guerre mondiale, seulement 5% des adultes mâles votent en Colombie, 3% au Chili. Au Chili encore, dans les années 1960, il n’y a que 20% d’électeurs et 44 % seulement dans les années 70. De toute façon, le système électoral fonctionne bien mal, parce que il y a de très fortes contraintes sur les votes et parce que les résultats sont truqués.

Dans les pays où il existe un semblant de vie politique, celle-ci se divise en partis libéraux et conservateurs, comme en Colombie. Il n’y a pas de différences majeurs sur les politiques économiques et sociales et ils partagent le même mépris et la même indifférence à l’égard du peuple. Les libéraux sont plus européens cad anglophiles, liés au milieu du négoce, tandis que les conservateurs sont plus hispanophiles, catholiques et militaires. Malgré tout, les affrontements peuvent être violents : ainsi durant la “guerre des milles jours” entre octobre 1899 et novembre 1902 qui opposa libéraux et conservateurs il y eut plus de 100 000 morts en Colombie.

À l’exception de l’Uruguay où José Battle y Ordoñez par deux fois président de la république entre 1903 et 1915 fit adopter une législation sociale très avancée : journée de travail de 8 heures, droit de grève, législation des syndicats, divorce en plus d’une constitution réellement démocratique. Ailleurs, les institutions de la démocratie ne sont que purement théoriques. Dans beaucoup de cas, cela s’est estompé au profit d’une dictature pure et simple celle de Vicente Gomez au Venezuela ou encore celle de Porfirio Diaz au Mexique de 1876 à 1910.

Au début du siècle, seuls l’Argentine, l’Uruguay, le Chili, la Colombie et le Costa Rica ont l’apparence de régime constitutionnel à peu près représentatif. Dans la plupart des états, le choix politique est entre une oligarchie de propriétaire ou encore un caudillo exerçant le pouvoir de façon dictatorial se raccommodant ou pas avec l’oligarchie.

3. Les interventions des États-Unis en Amérique latine

Le tournant du siècle est marqué par l’intervention des États-Unis en Amérique latine. Ce n’est pas un phénomène nouveau, mais cet interventionnisme prend de l’ampleur, il devient plus résolu, plus systématique au cours du XXe. Le fondement idéologique de cet interventionnisme est la doctrine Monroe en 1823, légitimé par le Manifest Destiny du peuple américain fondé sur le respect de l’autonomie des Amériques face aux européens. Cette doctrine se base sur la croyance en la supériorité

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