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Pascal Les Pensées Commentaire

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entre cette fortune et la vérité qui est du domaine de la justesse et de la justice. Pascal veut montrer par l’expérience, la véracité du jugement formulé ; ainsi un prince sera victime de l’abus de flatterie de la part de ses sujets, ainsi les plus grandes fortunes se laissent abuser, enfin même les amis ne sont pas sincères en ce qui concerne leurs jugements respectifs. On peut se demander sur quoi est fondé ce constat si attristé de la part de Pascal et si sous cet air de sentence il n’y a pas comme une leçon qu’il nous donnerait à propos de nos jugements de valeur et de nos comportements. Est-il vrai que toutes nos relations ne soient que tromperie et flatterie, est-il possible de fonder le lien social sur ce qui nous répugne en général le plus, nous qui nous réclamons de la vérité et de la justice ?

Pascal affirme que la réussite sociale est relative (« chaque degré ») à chacun et proportionnellement inverse à l’intérêt que l’on a à dire la vérité. Comment s’explique cette affirmation ? Qu’est-ce que l’intérêt ? C’est ici se servir des autres et en quelque sorte les utiliser pour arriver à nos fins qui est une ascension sociale. Dans notre intérêt, on ne dit pas la vérité parce qu’on risque de « blesser » dit Pascal ceux qui nous aident à nous élever. Ces hommes seraient donc déjà sûrs d’eux-mêmes et prompts à écouter nos flatteries ? C’est le cas du prince semble-t-il qui donne un caractère historique et exemplaire à l’argumentation de l’auteur. Ainsi cache-t-on la vérité au Prince car on a besoin de sa protection, de sa gouvernance. On peut, c’est le principe même de la cour en parler, et même le critiquer sans qu’il n’en sache rien. Quel intérêt avons-nous ? Cela satisfait nos désirs égoïstes et nous nous faisons alors des illusions sur notre propre rang lorsque l’on se mesure au souverain et qu’on le transforme en « fable de toute l’Europe ».Qu’allons nous y gagner ? Nous ne gagnons pas mais évitons de perdre la confiance du prince en lui disant la vérité ; nous évitons de tout perdre.

Si nous ne perdons rien à cacher la vérité au Prince, c’est encore pour gagner dans l’échelle sociale la place et le rôle des plus grands. Venons en aux « plus grandes fortunes », ceux qui occupent des positions élevées, les riches, les puissants ont eux mêmes, comme « les moindres », intérêt à se faire aimer. Pascal passe encore des exemples particulier à une généralité, il y a toujours intérêt à être aimé des autres. Mais en quoi l’intérêt s’oppose-t-il à la vérité ? C’est que l’intérêt est fondé sur notre sensibilité et la vérité sur la raison (la réponse sera explicite en fin de texte). L’intérêt est un intérêt sensible, qui consiste à nous considérer nous mêmes avec bienveillance. Or la vérité peut être blessante car elle s’oppose à nos illusions, à nos croyances ou aux certitudes que nous avons sur nous mêmes. La première illusion est celle de se croire différent de ce que l’on est. Mais mieux vaut l’accepter que de changer d’opinion sur nous mêmes. La seconde illusion est de penser que les autres sont à notre service et agissent pour nos propres désirs. A ce jeu d’aveuglement Pascal répond par le constat attristé de cette « illusion perpétuelle ». Nous préférons l’illusion à la vérité, nous préférons nous tromper sur nous mêmes et tromper les autres plutôt que chercher la vérité. La crainte, comme sentiment joue aussi un rôle dans ce jeu de miroir faussant chaque image : nous avons peur de dire ou d’accepter la vérité car nous avons peur des propos ou des jugements des autres. Voilà comment Pascal explique qu’on ne fait que « s’entre-tromper » et « s’entre-flatter ». L’illusion est elle préférable à la vérité ? Tout se passe comme si l’homme n’avait pas le choix, c’est le constat final de Pascal qui va l’expliquer.

Ce sont dit Pascal les intérêts de chacun qui nous empêchent d’accepter la vérité. Mais il va encore plus loin en montrant que ces intérêts fondent toutes les relations : l’amitié comme la vie en société. Cependant ce jeu d’illusions entretient les relations entre les hommes et cette mutuelle tromperie fonde tout

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