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Primate Vieillotine

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e péjorative, ce qui donne un avant-goût de la tonalité de l'histoire : la « Primate vieillotine » est « l'une des catégories les plus exténuantes d'humains femelles âgées qu'il nous est donné de rencontrer en nos ères modernes ».

Suite à cela, la narratrice fait un petit apparte sur un passé révolu : celui des « Dames ». Affirmant dès le début qu'elles n'ont « aucun point commun » avec les « Primates », la narratrice fait une description de ces Dames ne mentionnant que les qualités de celles-ci (champ lexical de l'élégance et de la délicatesse). S'en suit le récit d'une de ses expériences qu'elle désire partager avec les lecteurs : elle a été témoin dans le passé de l'agression d'une vieille Dame à Paris. Celle-ci portait de nombreux bijoux et était habillée luxueusement, ce qui a probablement attiré l'œil du malfrat. Après lui avoir porté secours, et lui avoir contre indiqué de se balader ainsi vêtue, la vieille Dame la regarde avec une expression qui bouleverse la narratrice : celle-ci resta marquée par cet événement, cette agression semble avoir réveillé en elle le sentiment d'injustice et d'incompréhension (« stupeur », « trémeur »).

On observe ensuite un chute (lignes 27 à 35) lorsque « l'effondrement de ces femmes si précieuses » qu'étaient les Dames « s'est effectué avec une rapidité qui vous glace le sang ». La cause ? La « pandémie » qui a sans doute commencé « lorsqu'elles se sont fait agresser dans leur propre quartier, en raison de leurs bijoux trop voyants »

Cet épisode marque donc la fin des Dames élégantes « au profit des Primates vieillotines ». C'est alors que la narratrice sensibilise, prépare les lecteurs à ce qu'il va suivre. Pour ce faire, elle utilise le champ lexical de la contagion à travers les termes comme « vérole », « maladie », « germes pathogènes », « désastre », « danger »(lignes 87 à 94). La narratrice fait alors une description des « Primates » en contraste absolu avec les Dames : une suite de termes péjoratifs tels que « goujaterie », « impolitesse », « méchanceté gratuite », ou encore « égoïsme forcené » est employée, et ce jusqu'à la fin du texte.

Elle argumente ensuite un cas précis dans lequel les « Primates » sévissent le plus, au supermarché, invitant alors les lecteurs à suivre son observation (utilisation de l'impératif : « accompagnez-moi dans les rayon de la supérette »), comme s'il s'agissait d'une enquête. On remarque alors durant cette opération que les « Primates » acquièrent un comportement animal, plus particulièrement un comportement canin : « renifle », « bavassent », « hérissé », « mordre », « sauvagement la viande » avec leurs « dents déchiqueteuses et acharnées près de l'os ». La narratrice fait ensuite allusion aux « fauteurs de troubles » comme étant moins dangereux que les « Primates ».

Elle invite une seconde fois les lecteurs dans un test (« prolongeons notre expérience ») visant à provoquer les Primates par le biais « d'achats diaboliques » déposés en caisse, et ce afin de susciter une réaction. Résultat : signes de belligérance et d'agressivité de la part des « Primates » (lignes 162 à 180), ce qui fait surgir la colère enfouie chez narratrice (suite de phrases brèves, interrogatives – lignes 181 à 186), fait naître la rage, l'envie de faire souffrir et de tuer (émet des idées glauques, champ lexical de la torture tels que « massacre », « tortures subtiles », « écartèlement », « dislocation progressive » - lignes 187 à 194). Sa révolte intérieure se manifeste davantage quand elle « s'adresse » aux « Primates », exigeant, à travers une suite d'injonctions et une syntaxe expressive (interrogations et exclamations), qu'elles avouent tout le mal quelles répandent autour d'elles : « Avouez (...) ! Avouez(...) ! Avouez(...) ! ». De plus, ces propos donnent une dimension machiavélique aux « Primates » («vous crucifiez le Christ une seconde fois par la seule obscénité de vos désirs! », « vous transformez Marie-Madeleine en une simple marchande à la disposition de vos aigreurs », « chargée de vos croupions cracheurs de diarrhée, de vos estomacs esclavagistes », « de la bile que vous nous renvoyez en pleine face, ce fiel empoisonné (…) qui nous condamne au bûcher alors que vous dansez autour des flammes en gloussant »), montrent des pouvoirs comparables à ceux de Dieu, un côté maléfique et tyrannique telles des sorcières qui assouvissent le monde à leur grès, mais n' inspirent que dégout, souffrance et mort : tout cela met en évidence une dimension fantastique et irréelle au texte.

S'en suit une réflexion personnelle de la part de la narratrice, exprimant un sentiment d'injustice et de fatalité : « la méchanceté tient en vie, c'est le drame. » ; puis un sentiment de lâcheté vis à vis d'elle même, car elle ne se sent pas apte à lutter contre ces « Primates » : « la lâcheté, la lâcheté, toujours la lâcheté. Je sors, parlant toute seule comme une folle. ». Puis elle développe une théorie selon laquelle il est peu probable voir de rencontrer une « Primate » en heure creuse. Ayant espoir qu'il en soit ainsi, elle s'arme alors de tout son courage pour vérifier sa théorie et semble alors revivre : « Respiration, oxygène, l'air est pur, la pollution (allusion au « Primates ») fait la sieste devant un feuilleton sirupeux, la voie est libre, mes muscles se décontractent. Tranquille, rassurée, régénérée », mais surgit l'angoisse, elle se repent de ne pas avoir fuit au bon moment... jusqu'à ce qu'elle aperçoive ce qu'elle redoutait : apparaissent, « comble de l'épouvante et de l'ignominie, deux Primates vieillotines ». La narratrice se sent persécutée et éprouve de la haine envers elle-même, pour ne pas avoir fui plus tôt, et envers les deux autres,

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