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Serge Paugam

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nd intérêt de ce livre est de donner un aperçu global du phénomène de la précarité : l’étude des nouvelles formes de précarité ne se limite pas à leurs effets sur le champ professionnel, mais concerne aussi la vie familiale, les formes d’engagement, y compris les formes d’engagement syndical et politique. . L’auteur s’appuie sur les résultats des enquêtes nationales sur l’emploi réalisées par l’INSEE pour étayer sa démonstration.Dans une première partie nous présenterons les deux types de précarité, dans une seconde partie nous développerons l’intégration professionnelle selon Paugam et enfin nous finirons par parler de la disqualification sociale préalablement présenté dans la deuxième partie. I. Les 2 types de précarité Serge PAUGAM distingue le rapport au travail et le rapport à l’emploi afin de montrer que la souffrance au travail n’a pas disparu. En effet, depuis les 30 glorieuses elle n’a plus la même signification. D’une part, la précarité du travail, se caractérise par un défaut d’intégration professionnelle lié au peu d’intérêt du salarié pour son travail faiblement rémunéré et peu reconnu socialement.je cite Page 356, « puisque sa contribution à l’activité productive n’est pas valorisée, il éprouve le sentiment d’être plus ou moins inutile ». Serge Paugam distingue trois grandes évolutions qui ont affecté le travail salarié : 1/ Tout d’abord il note qu’il existe une plus grande autonomie dans le travail liée à une amélioration des qualifications et à l’introduction de nouvelles technologies. Cette tendance à l’accroissement de l’autonomie touche toutes les catégories, y compris les ouvriers non qualifiés.. Il ajoute que c’est aussi les nouvelles politiques de gestion des ressources humaines des entreprises, avec le développement du « management », qui donne au salarié davantage d’autonomie dans leur travail. 2/ Suite à cette évolution, les salariés sont aussi « confrontés à des contraintes plus fortes, tant dans les rythmes de travail que dans les normes de qualité à respecter ». Les entreprises, en cherchant à s’adapter à la concurrence par la recherche de gains de productivité ( flux tendus), changent de

rythme dans la production. La conséquence en est l’intensification du travail, le développement de la flexibilité des horaires, de la polyvalence, qui produisent un effet de stress permanent sur les travailleurs. 3/ Enfin la troisième évolution importante est liée à l’augmentation des pénibilités et des risques au travail de plus en plus mal supportés. Serge Paugam reprend ainsi la notion d’aliénation qui fut fréquemment utilisée pour qualifier ce type de travail, et s’interroge sur sa pertinence aujourd’hui. Il revient au sens initial que donnait Marx à cette notion : Par l’aliénation du travail, Marx entend à la fois le rapport de l’ouvrier au produit du travail en tant qu’objet étranger, mais aussi le rapport de l’ouvrier à l'acte de production en tant qu’activité étrangère qui ne lui appartient pas. Dans ces conditions, il ne peut être question d’épanouissement, mais au contraire de servitude. L’aliénation ou la subordination au travail se renouvellent sous des formes différentes et constituent un facteur important d’inégalités dans le monde du travail. D’autre part, la précarité de l’emploi correspond à un emploi incertain. Dans ce cas, l’individu ne peut pas évoluer professionnellement. On constate des licenciements permanents, une vulnérabilité économique et une baisse des droits sociaux. 2 tiers des embauches annuelles sont des emplois atypiques, intérimaires ou des CDD. C’est une sorte de mise à l’épreuve des salariés sans pour autant faire disparaître totalement l’emploi stable qui reste néanmoins une norme de référence. Il faut étudier ces deux dimensions simultanément car elles renvoient à une évolution structurelle de l’organisation du travail et des transformations importantes du marché de l’emploi. En effet, les modes d’organisation du travail ont changés, les salariés ont plus de responsabilité. De plus, les nouvelles technologies ont permis d’améliorer leur niveau de qualification. Ainsi, les contraintes au travail sont plus présentes et touchent toutes les CSP.. Les entreprises sont en concurrence et de plus en plus efficaces et rentables. Les salariés sont d’autant plus mis sous pression du fait des nouvelles normes de qualité mises en place par l’entreprise. Ils sont angoissés, stressés et risquent des sanctions s’ils ne respectent pas les délais de production. Les évolutions des vingt dernières années conduisent donc à de nouvelles inégalités entre les salariés dans les formes de l’intégration professionnelle et, par conséquent, à une évolution de la structure de classes. Les inégalités nouvelles et traditionnelles sont liées a la fois a l’épanouissement de soi dans le travail et au statut de l’emploi. Aux inégalités traditionnelles, s’ajoutent aussi des inégalités intra catégorielles : les employés ne forment pas un tout homogène. Ces inégalités s’expliquent en partie par le ralentissement de la croissance mais aussi par l’évolution du système productif qui a contribué à la montée du chômage et de la précarité. Certains auteurs évoquent ainsi l’éclatement de la classe moyenne du fait d’une paupérisation de certaines de ses membres. Chauvel a mis en évidence les inégalités de génération selon lui chaque génération a son propre système de classe et selon lui pour étudier la structure sociale actuelle il faut de nouveaux instruments d’analyses. Les csp distinguent des différences au niveau de la hiérarchie sociale notamment en termes de revenu, conditions de vie, mais elle ne permet pas d’étudier la double dimension de la précarité. La typologie de l’intégration professionnelle que l’on va vous présenter est un outil complémentaire pour étudier les différenciations au sein du salariat II. Les mécanismes de l’intégration professionnelle. La stabilité de l’emploi, comme la satisfaction au travail, sont des conditions de l’intégration professionnelle. Paugam cherche à analyser cette intégration professionnelle à partir d’une typologie. Le type idéal peut être qualifié d’intégration assurée. Tout au long de sa démonstration, Serge Paugam reste attaché à une démarche sociologique qui se

réfère à la tradition d’Emile Durkheim. Il définit une forme d’intégration sociale qui est « normale » (l’intégration assurée) et à partir de là distingue des formes d’intégration dérivée, qui sont anormales, pathologiques. PAUGAM va approfondir les mécanismes de l’intégration professionnelle par des exemples d’entreprises en conciliant l’analyse des expériences vécues par les salariés sur leur lieu de travail et l’analyse de la position de chaque entreprise dans l’espace public. Il a pris l’exemple de 15 entreprises et se rend compte que 2 s’en sortent mieux. Une grande entreprise informatique et un centre d’EDF (page 368). Ces dernières renvoient à l’idéal de l’intégration professionnelle, qu’est l’intégration assurée. En effet, les salariés s’épanouissent dans leur travail car l’entreprise les valorise. De plus, elle leur assure une sécurité de l’emploi. Le paradoxe de ces entreprises est qu’elles sont en apparence opposées. L’action syndicale du centre EDF est un facteur d’intégration alors que l’action syndicale de l’entreprise informatique est plus marginale. Même si l’exemple de ces entreprises repose sur un modèle d’intégration assurée il existe tout de même des problèmes spécifiques liés à ces entreprises. Pour l’entreprise informatique on relève une difficulté de monter en grade, qui fait naître chez le salarié un sentiment de position inférieure. Les problèmes liés à cette entreprise sont comparables à une forme de précarité de l’emploi car se sont les modes d’organisation du travail qui sont responsables de cette situation précaire. Par contre, pour le centre d’EDF on constate une opposition syndicale dût à l’ouverture du marché car cela réduirait les avantages sociaux des salariés. Il existe ensuite trois types de déviations à partir de ce type idéal : l’intégration incertaine : satisfaction dans le travail et instabilité de l’emploi. Ceci nous est montré avec l’exemple d’une entreprise de sidérurgie en déclin et d’un hôpital en zone rurale. Les salariés de ces entreprises ne s’identifient pas positivement à ces dernières étant donné qu’elles sont menacées et considérées inadaptées par les instances supérieures. Cela entraine un processus de dévalorisation collective, une insécurité face à l’avenir ainsi qu’une faible reconnaissance des qualifications et compétences. Mais, les membres gardent des moyens de se valoriser par un métier et des compétences spécifiques. Je cite page 370 « il reste alors au personnel de ces établissements la possibilité de se valoriser au-delà de leur entreprise par leur métier. » l’intégration laborieuse : insatisfaction dans le travail et stabilité de l’emploi. Ce modèle est observé dans une caisse sociale de la mutualité agricole dans laquelle la sécurité de l’emploi y est effective, pour autant, les conditions de travail sont désagréables. On parle d’une prolétarisation des agents de base.je cite « page 371 » : « on peut parler d’une prolétarisation des agents de base. Ils sont devenus en quelques sortes des O.S du tertiaire ». l’intégration disqualifiante : insatisfaction dans le travail et instabilité de l’emploi. Elle est traitée à travers l'exemple d'une

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