Pensez-vous que le théâtre soit un reflet fidèle de la vie et du monde qui nous entourent ?
Dissertation : Pensez-vous que le théâtre soit un reflet fidèle de la vie et du monde qui nous entourent ?. Rechercher de 54 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar alicejane67 • 5 Mai 2025 • Dissertation • 1 289 Mots (6 Pages) • 15 Vues
Dissertation
Sujet : Pensez-vous que le théâtre soit un reflet fidèle de la vie et du monde qui nous entourent ?
Le théâtre a beau être un texte écrit, il est également une représentation : c’est donc un genre littéraire à part. Il semble plus ancré dans la réalité que les autres genres : en effet, le fait que nous côtoyions des êtres en chair et en os lorsque nous allons au théâtre nous donne le sentiment que le celui-ci est le reflet de la vie et du monde. Nous nous demanderons si le théâtre reflète correctement le monde qui nous entoure. Dans une première partie, nous montrerons que le théâtre est un monde d’illusions, et dans une seconde partie nous étudierons le fait que ce monde d’illusions est basé sur une un reflet assez fidèle de la réalité.
Le théâtre, aussi réaliste soit-il, reste un monde d’illusions.
L’illusion théâtrale est parfois démesurée : les émotions, les costumes ou encore les décors sont parfois exagérés. Le théâtre de l’absurde est également un exemple montrant que le théâtre n’est pas un reflet fidèle du monde qui nous entoure. Des procédés, comme la mise en abyme, soulignent la facticité d’une œuvre, comme dans « L’Illusion Comique » de Corneille, où nous avons un cas de « théâtre dans du théâtre ». De plus, de nombreux effets de mise en scène dans le théâtre ne sont pas imaginables dans la vraie vie, comme des acteurs qui « volent » grâce à des câbles, … Dans certaines œuvres, il y a également l’accumulation d’actions multiples, des lieux très éloignés se succédant, etc. En effet, certains effets recherchés nécessitent une représentation exagérée et donc un reflet infidèle de la réalité. Dans « Dom Juan », de Molière, à la scène 6 de l’acte V, on trouve une statue qui parle, ce qui n’existe pas dans le monde réel.
Le théâtre est également dirigé par différentes règles, comme la règle de la bienséance ou encore la règle des trois unités (unité de temps : l’action ne doit pas durer plus de 24 heures ; unité de lieu : toute l’action doit se dérouler dans un même lieu ; et unité d’action : tous les évènements, de l’exposition au dénouement, doivent être liés et nécessaires à l’intrigue). La règle des trois unités, qui a pour but de ne pas détourner l’attention du spectateur, est une règle qui n’est pas respectée dans la vie réelle : tout ce que nous faisons n’est pas forcément indispensable, et nous ne passons pas toute la journée dans un même endroit. La règle de la bienséance exige qu’aucun acteur ne mange ou ne meure sur scène : dans « Andromaque » de Racine, le meurtre de Pyrrhus a lieu hors scène. Or, en vérité, tout le monde boit et mange, et des gens meurent chaque jour, ce qui montre une fois de plus le reflet incorrect de la vie réelle qu’offre le théâtre.
Certes, le théâtre est un genre littéraire illusionniste, mais l’illusion est parfois réaliste. En effet, il y a une volonté de réalisme : c’est pour ceci et pour aider les spectateurs à s’identifier aux personnages qu’à partir du XVIIIème siècle, les dramaturges ont commencé à abandonner les vers pour commencer à écrire en prose. Pour donner l’illusion du réel, on joue avec l’imagination du spectateur, mais l’imaginaire s’inspire du concret. Un auteur n’écrit pas à partir de rien : il s’inspire souvent du contexte de son époque pour créer son œuvre. Dans « Roméo et Juliette » de Shakespeare, Juliette est soumise à l’autorité paternelle, puis à l’autorité de son mari une fois qu’elle sera mariée, ce qui est la coutume à l’époque de William Shakespeare. Ce dernier met ainsi en évidence tous les codes sociaux de cette période. Les œuvres théâtrales sont peut-être des inventions qui ne représentent pas toujours le monde réel, elles s’en inspirent fortement.
Le théâtre est assurément un monde d’illusions, il n’en reste pas moins un reflet assez fidèle de la vie et du monde qui nous entourent.
Les dramaturges s’inspirent donc de situations quotidiennes et parodient la réalité : en effet, dans les œuvres théâtrales, on trouve des histoires banales et des personnages qui nous ressemblent, qui incarnent nos défauts et nos qualités. Ainsi, dans « Le Malade Imaginaire » de Molière, Argan représente la naïveté, et dans « L’avare » du même auteur, Harpagon représente la cupidité des bourgeois. Cyrano, de « Cyrano de Bergerac » (œuvre la plus célèbre du dramaturge Edmond Rostant) est un personnage inspiré d’une personne réelle, Savinien Cyrano de Bergerac (un écrivain français), ce qui prouve que le théâtre prend appui sur la réalité. À son commencement dans l’Antiquité, le genre théâtral devait être « mimêsis » (du verbe « mimeisthai », qui signifie imiter, représenter) de la réalité, comme le définit Aristote dans « La Poétique ». Les auteurs tragiques classiques reprennent l’idée de cette « mimêsis aristotienne » et instaurent en conséquence la règle de la vraisemblance.
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