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Louise Labé

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Par   •  7 Mai 2025  •  Cours  •  11 473 Mots (46 Pages)  •  72 Vues

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pas cours la semaine prochaine.

Introduction inutile :

« Louise Labé Lyonnaise » c'est comme ça que les premiers lecteurs de Louise Labé la connaissent. C'est le seul livre qu'elle a publié celui qui est repris par l'édition critique que nous étudions. C'est un livre unique sur son identité, sa présence à Lyon, qui elle était.

Débat sur la créature de papier, qui aurait été crée de toute pièce par le livre.

→ voir œuvre de 1555 publiée à Lyon de Louise Labé.

C'est un titre à rallonge, on offre le plus d'informations possible au lecteur : œuvres de Louise Labé Lyonnaise.

Du Bellay sonnets pétrarquistes ne mets pas son nom, que ses initiales, il n'affiche pas son nom,  le fait que Louise Labé utilise son nom est éloquent.

I-Les Oeuvres

A- Fabrication et diffusion du livre

I Edition princeps : Lyon, Jean de Tournes 1555

princeps : terme de l'histoire du livre : la première édition, l'édition originale. Si elle ne publie rien d'autre il y aura une ou deux rééditions du livre.

Au XVI e siècle on utilise pas le terme d'éditeur mais le terme d'imprimeur. On associe à ce terme d'imprimeur parfois le terme de libraire. L'imprimeur renvoie à un atelier, une entreprise qui fabrique des livres, le libraire vend le livre. Au XVI e ces deux métiers sont souvent dissociés. L'imprimeur de Louise Labé est Jean de Tournes.

C'est un imprimeur très célèbre et prestigieux, en 1555 sous le règne du roi Henri II. A Lyon, considérée comme la capitale culturelle du royaume ( rivalité avec Paris ).

Lyon est la capitale française de l'imprimerie, la maison de Tournes joue un rôle important dan la ville elle publie les auteurs majeurs de son temps. Influences littéraires, philosophiques une culture lyonnaise, franco-italienne car elle a accueilli très tôt cette culture italienne. C'est le sas vers l'Italie par les Alpes. Le recueil de Louise Labé est sous l'influence de cette poésie italienne; les recherches les plus récentes sur l'autrice continuent de trouver des traces de poètes contemporains italiens. Le premier sonnet de Louise Labé est en italien.

Jean de Tournes c'est de chez lui que sortent les premières éditions françaises des grands écrivains et poètes Dante et Pétrarque en langue originale. Y'a un public lisant l'italien qui suit les publication de Tournes. Dans le domaine français c'est aussi l'imprimeur de Marguerite de Navarre sœur du roi : son théâtre biblique. La cour du roi est itinérante et passe souvent par Lyon. Il publie le plus célèbre poète français du règne de François I c'est Clément  Marot. Il publie Pontus de Tyard Les erreurs amoureuses sonnets amoureux d'inspiration pétrarquiste en 1555 même année que Labé, Le solitaire second portant sur Platon.

L'autrice Louise Labé est entourée par un catalogue très riche où la poésie joue un rôle important. Jean de Tourne a été considéré comme un éditeur «  féministe » les préfaces et liminaires signés par sa main font l'éloge des femmes autrices et revendiquent une position qui semble mériter cet adjectif. Éloge des femmes d'inspiration néo-platonicienne Antoine Hérouet La parfaite amie.

Marguerite de Navarre, une princesse de sang. Jeanne Flore les contes amoureux 1537. Elisaine de Craine, (? agrégation 2025). Pernette du Guillet qui a publié de la poésie proche de Labé sur les fréquentations. Toutes les citations sont publiés par Le Tournes

Jean de Tournes est un savant et un commerçant. Il suit la mode italienne. Un public féminin identifié issu de la noblesse et de la bourgeoisie enrichie par le commerce amateur de poésie et curieux de ce que des femmes peuvent écrire et publier : cette mode vient d'Italie. Le recueil de Louise Labé dont la composition est originale : prose, poésie, ensembles : on en retrouve l'équivalent en Italie. Cette mode s'inscrit dans le travail d'identification d'un public féminin en pleine extension.

Pontus de Tyard est poète et traducteur de grec, il a notamment traduit le traité écrit en latin : les dialogues d'amour de Léon L'Hébreu. Il y a une dédicace, une épitre adressé aux dames vertueuses françaises.  On retrouve donc des allusions au public féminin impliqué dans un travail collectif de lecture voire de réécriture. Chez Louise Labé adresses récurrentes aux dames lyonnaises.

Pernette du Guillet 10 ans avant Louise Labé, Jean de Tourne publie son recueil Rimes, à titre posthume : son mari récupère des brouillons des poèmes et les fait publier. Le geste n'a pas la même force et originalité que Louise Labé. L'édition de Rimes est préface par l'imprimeur Jean de Tournes où l'on retrouve l'importance pour les femmes de lire voire d'écrire de la poésie.

Chez Louise Labé : jeu entre la radicalité de l'originalité et l'inscription dans la tradition lyonnaise.

Un imprimeur a aussi pour rôle d'animer un groupe, il y a un réseau, une fraternité propre aux De Tournes. La sodalité c'est le compagnonnage. Le livre de Louise Labé nous en montre la preuve : la moitié du volume est composé par les écrits d'autres poètes venant tresser une couronne d'éloges à Louise Labé. Le compagnonnage est représenté au sein du livre par d'autres qu'elle ( p 211 et suivantes). Ça se fait couramment ça s'appelle des pièces d'escortes mais là c'est différent : un poids et une signification différente.

Cette présence du milieu lyonnais marque un ancrage local très fort. Publier chez de Tournes en accueillant des poètes contemporains lyonnais au sein de son livre c'est manifester une présence forte dans le milieu lyonnais : c'est énorme/ c'était quelqu'un.

Il devait y avoir un portrait gravé en tête, on l'a retrouvé mais au final il n'a pas été ajoutée au livre.

13 mars 1554 le privilège royal est accordé à Louise Labé, elle achète une permission d'imprimer qui donne à son imprimeur un monopole sur le livre. Le 24 juillet 1555 elle signe l'épitre liminaire.

→ lire le privilège dans le livre.

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2- autres éditions

Cette première édition est suivie de peu d'autres éditions au XVIe siècle, on repère deux autres tirages de la même édition. Rode toujours la question de savoir qui était LL si elle était connue, qui étaient ses lecteurs, c'est pourquoi on regarde ces éditions. Ça n'aide pas car deux autres signalées en 1556, l'année qui suit une qui vient de Tournes même éditeur avec des corrections qui viennent de l'autrice, même corpus. Une contrefaçon, un autre éditeur qui a profité des œuvres en reproduisant le recueil. Conclusions : sans doute c'est un livre qui a trouvé un succès dans le milieu lyonnais, on ne sait pas combien d'exemplaires ont été vendus : quelques centaines sans doute.

Après cette republication presque immédiate, plus aucune trace de LL pendant très très très longtemps, parce qu'elle en publie rien d'autre, on peut néanmoins suivre son existence jusqu'à sa mort. Ce succès d'estime immédiat ne conduit pas à une curiosité qui excèderait les années 55/56 on ne cherche pas à republier ses œuvres 20 ans après, ni 50 ans après car elle n'a pas rencontré un succès assez grand. L'étude contemporaine prouve qu'elle est revenue d'un très long purgatoire au long du XVIII e et du XIX e siècle.

Lyon 1762  on la republie, Lyon 1824..  un intérêt local au sein de ce contexte lyonnais, pour constituer un patrimoine littéraire et poétique local il faudra encore du temps pour qu'elle suscite un intérêt national. Certains comme Ronsard, Amours ne sortent jamais de l'horizon éditorial, il ne connait pas de purgatoire.

Fin XIX e et surtout XX e siècle, les éditions critiques, travail de relecture, d'étude, de commentaire.

L'édition travaillée est à peine retouchée. Ronsard reprend corrige augmente ses recueils en les republiant dans des œuvres collectives, LL ne le fiat pas donc il faut revenir à l'édition de base, c'est un recueil de configuration unique.

C'est une édition qui reproduit intégralement le recueil de LL, tous les textes y sont. Pendant longtemps on a privilégié la poésie, 2nd moitié du XX e siècle on ne connaissait que la poésie de LL, le débat n'était pas étudié. La tradition éditoriale qui a longtemps valorisé la poésie et les sonnets a réduit LL, il faut voir l'autrice dans son ensemble : l'ensemble de ses connaissances. Ne pas la réduire à la femme lyrique, poétesse, amoureuse. C'est une femme plus ambitieuse, plus complexe.

Quand on ôte le débat on enlève aussi le rire, la malice, une certaine ironie critique qui est bien constitutive de ce qui fait le talent de LL, on ne garde que la déploration amoureuse, la tristesse élégiaque des sonnets. Si on enlève les écrits des poètes de LL, on la coupe de cette sodalité lyonnaise, de ce groupe intellectuel, le collectif, c'est l'enfermer dans une solitude qui ferait d'elle un chantre de l'amour malheureux. Par Mercure et Apollon elle introduit de l'ironie dans les sonnets.

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