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Analyse de l'oeuvre Au Bonheur des Dames d'Emile Zola

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Par   •  18 Avril 2018  •  Dissertation  •  7 320 Mots (30 Pages)  •  4 689 Vues

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AU BONHEUR DES DAMES

[pic 1]

Réalisé par : María Carmen Pérez Martínez

Littérature française II

Professeur : Montserrat Morales Peco

Langues Modernes : Anglais-Français. UCLM

2017

Introduction[pic 2]

        Au Bonheur des Dames est un roman naturaliste écrit par Émile Zola en 1883 et il est l’onzième volume de la suite romanesque Les Rougon-Macquart. Histoire d’une famille sous le Second Empire. Dans ce projet, on abordera l’analyse de cette œuvre commençant par le narrateur, puis, on commentera la structure narrative, après, les personnages, ensuite, l’espace, et finalement, le temps.

Le narrateur[pic 3]

Comme on a déjà mentionné, on abordera premièrement l’analyse du narrateur de l’histoire. On ira par niveaux pour arriver à la conclusion finale.

D’abord, au niveau diégétique, il s’agit d’un narrateur extradiététique-hétérodiégétique, car le narrateur est externe à l’histoire qu’on raconte, mais dès fois il intervient pour faire des commentaires ou émettre des jugements de valeur. Pour ajouter ces commentaires, Zola utilise le pronom personnel « on » qui contribue à l’impersonnalité caractéristique des récits naturalistes. Avec l’usage de la troisième personne et le passé simple, l’histoire semble se raconter toute seule. Donc, le narrateur raconte une histoire dans laquelle il ne participe pas. On peut mettre en évidence ces caractéristiques dans les exemples suivants :

« Il servit tout le monde, coupa même le pain. Denise avait pris Pépé auprès d’elle, pour le faire manger proprement. Mais la salle obscure l’inquiétait ; elle la regardait, elle se sentait le cœur serré, elle qui était habituée aux larges pièces, nues et claires, de sa province » (Zola, 1883 : 11)

« On eût dit que la chute du Bonheur des Dames devait rétablir la dignité du commerce compromise. Avait-on jamais vu cela ? » (Zola, 1883 : 20)

La perspective narrative que le narrateur adopte est une vision par arrière car il connait l’histoire et la psychologie des personnages mieux que le personnage lui-même. On peut dire que le narrateur est comme un Dieu qui sait tout. Par exemple, on peut l’observer dans ceux extraits-ci :

« Il lui fallait sourire, faire la brave et la gracieuse, dans une robe qui ne lui appartenait point ; et elle agonisait de fatigue, mal nourrie, mal traitée, sous la continuelle menace d’un renvoi brutal. » (Zola, 1883 : 116)

« Brusquement, elle comprenait, elle sentait la flamme croissante du coup de désir dont il l’enveloppait, depuis qu’elle était de retour aux confections. Ce qui la bouleversait d’avantage c’était de sentir son cœur battre à se rompre. » (Zola, 1883 : 254)

Avec la focalisation zéro, Zola arrive à raconter tout ce qu’il sait sur les personnages et leurs histoires sans nécessité d’utiliser la première personne. Ce qui donne l’apparence que c’est le même personnage qui parle, c’est le discours indirect libre. À partir de ce type de porte-parole le narrateur peut raconter les sentiments les plus profonds et les pensées des personnages avec tout type de détails à travers de la troisième personne. Par exemple, dans ces exemples, le narrateur donne l’impression de connaitre parfaitement tous les personnages de l’œuvre sans focaliser seulement en un d’eux (leurs pensées, leurs habitudes, leurs désirs…) ; même s’il y a des personnages qui ont plus d’importance dans l’histoire qu’autres :

« Presque tous les mois, Bouthemont allait ainsi en fabrique, vivant des journées à Lyon, descendant dans les premiers hôtels, ayant l’ordre de traiter les fabricants à bourse ouverte. » (Zola, 1883 : 36)

« Mais, à ce moment, Lhomme accourut. De sa caisse, située près de la porte, il apercevait celle de son fils, qui se trouvait au rayon de la ganterie. Déjà tout blanc, alourdi par sa vie sédentaire, il avait une figure molle, effacée, comme usée au reflet de l’argent qu’il comptait sans relâche. » (Zola, 1883 : 41)

« Cette application nouvelle de la lutte pour l’existence l’enchantait, il avait le génie de la mécanique administrative, il rêvait d’organiser la maison de manière à exploiter les appétits des autres, pour le contentement tranquille et complet de ses propres appétits. » (Zola, 1883 : 50)

Deux formes du discours sont employées dans ce récit : le dialogue (direct et indirect libre) et la description.

  • Le discours direct. On l’utilise pour rapporter de manière littérale ce qui est dit à un moment donné, sans rien changer. Ce type de narration ralentit le rythme de l’action, donc l’auteur emploi ce type de porte-parole pour donner de l’importance à ce qui se passe à ce moment-ci. Par exemple :

« - Oh ! monsieur Mouret, je vous en prie, taisez-vous ! Oh ! ne me faites pas plus de peine encore !... Je ne peux pas ! Je ne peux pas !... Dieu est témoin que je m’en allais pour éviter un malheur pareil !

-Je veux… je veux…

-Non, c’est impossible… Et mes frères ? j’ai juré de ne point me marier, je ne puis vous apporter deux enfants, c’est-ce pas ?

-Ils seront aussi mes frères… Dites oui, Denise.

-Non, non, oh ! laissez-moi, vous me torturez ! » (Zola, 1883 : 412)

  • Le discours indirect libre. Ce type de discours mixe la voix du narrateur avec celle du personnage, de manière que le narrateur reproduit seulement ce qu’il veut ou ce qu’il croit convenable de ce qui s’est passé. Ce type de discours est très utilisé tout au long du récit. Ce sont quelques exemples :

« Alors Denise appela Marguerite, pour débarrasser le rayon de l’article, un modèle de l’année précédente, que cette dernière, sur un coup d’œil de sa camarade, présenta comme une occasion exceptionnelle. » (Zola, 1883 : 244)

« Par phrases coupées, il conta l’histoire de cet Octave Mouret. Toutes les chances ! Un garçon tombé du Midi à Paris, avec l’audace aimable d’un aventurier ; et, dès le lendemain, des histoires de femme, une continuelle exploitation de la femme, le scandale d’un flagrant délit, dont le quartier parlait encore ; puis, la conquête brusque et inexplicable de Mme Hédouin, qui lui avait apporté le Bonheur des Dames. » (Zola, 1883 : 30)

  • La description. Le narrateur se sert de la description pour montrer au lecteur la réalité de la manière la plus précise. Donc, Zola devait être bien informé et documenté avant de montrer leur connaissance sur la situation du commerce, les conditions des travailleurs et les magasins desquels il s’est inspiré.

« En bas, pour ne point nuire aux marchandises, la décoration était sobre, de grandes parties unies, de teinte neutre ; puis, à mesure que la charpente métallique montait, les chapiteaux des colonnes devenaient plus riches, les rivets formaient fleurons, les consoles et les corbeaux se chargeaient de sculptures ; dans le haut enfin, les peintures éclataient, le vert et le rouge, au milieu d’une prodigalité d’or (…) » (Zola, 1833 : 236)

« Au centre, dans l’axe de la porte d’honneur, une large galerie allait de bout en bout, flanquée à droite et à gauche de deux galeries plus étroites, la galerie Monsigny et la galerie Michodière. On avait vitré les cours, transformées en halls ; et des escaliers de fer s’élevaient du rez-de-chaussée, des ponts de fer étaient jetés d’un bout à l’autre, aux deux étages. » (Zola, 1883 : 222)

Pour conclure avec le thème du narrateur, on peut voir que toutes ces caractéristiques (le narrateur extradiégétique-hétérodiégétique, la vision par arrière, la focalisation zéro, le dialogue et la description) sont typiques du naturalisme, et toutes elles nous amènent à l’impartialité, l’objectivité et l’impersonnalité caractéristiques des romans naturalistes.

La structure narrative[pic 4]

 On va développer l’histoire du roman d’accord au schéma quinaire. De manière qu’on divisera l’argument en cinq parties : situation initiale, problématique, action des personnages, résolution et situation final. Comme on verra tout de suite, Au Bonheur des Dames a une structure qui s’adapte parfaitement à ce schéma.

  • Situation initiale. L’histoire commence avec l’arrivée de Denise et ses deux frères (Pépé et Jean) à Paris après avoir devenu orphelines.

« Denise était venue à pied de la gare Saint-Lazare, où un train de Cherbourg l’avait débarquée avec ses deux frères, après une nuit passée sur la dure banquette d’un wagon de troisième classe. Elle tenait par la main Pépé, et Jean la suivait, tous les trois brisés du voyage, effarés et perdus, au milieu du vaste Paris, le nez levé sur les maisons, demandant à chaque carrefour la rue de la Michodière, dans laquelle leur oncle Baudu demeurait. » (Zola, 1883 : 1)

  • Problématique 1. Son oncle Baudu ne peut pas l’embaucher chez Le vieil Elbeuf car ils sont en train de passer une crise économique à cause du développement du grand magasin Au Bonheur des Dames. Vinçard peut non plus l’embaucher chez lui.

« Oh continua-t-il, c’est une crise qui passera, je suis bien tranquille… Seulement, j’ai diminué mon personnel, il n’y a plus ici que trois personnes, et le moment n’est guère venu d’en engager une quatrième. Enfin, je ne puis pas te prendre comme je te l’offrais, ma pauvre fille. » (Zola, 1883 : 9)

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