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Analyse linéaire « La Charogne » de Baudelaire

Commentaire de texte : Analyse linéaire « La Charogne » de Baudelaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  16 Avril 2023  •  Commentaire de texte  •  1 194 Mots (5 Pages)  •  388 Vues

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Objet d’étude : La poésie du XIXème au XXIème siècle

Baudelaire, les Fleurs du Mal ; Parcours : l’Alchimie poétique, la boue et l’or

Baudelaire

Les Fleurs du Mal

“Une Charogne”

Introduction

Baudelaire bouleverse le 19e siècle avec la publication de son recueil de poésies Les Fleurs du Mal. Parmi celle-ci, on retrouve “Une Charogne”, à travers laquelle le poète s’attaque à un sujet peu conventionnel : le corps d’un cadavre en putréfaction. Ce poème montre à la fois la fascination mélancolique de l’auteur pour le mal et la laideur, ainsi que son désir d'élever cette dernière vers la beauté. Nous nous demanderons ainsi comment Baudelaire parvient à transformer la laideur de la charogne en beauté. Pour cela, nous suivrons 2 mouvements : La promenade et l’infâme découverte, du premier au troisième quatrain, et la transfiguration de la charogne en un objet poétique, du quatrième au huitième quatrain.

Texte

Analyse

Interprétation

1er mouvement : La promenade et l’infâme découverte q.1-3

1er quatrain

Rappelez-vous l’objet que nous vîmes,

mon âme,

Ce beau matin d’été si doux

impératif = adresse directe

pronom perso 2nde prsn du pluriel

groupe nominal = terme fort

  • pronoms 

vocabulaire mélioratif

→ adjectif

→ groupe nominal

→ adverbe = insiste

→ adjectif

évoque souvenir passé en la campagnie d’une femme

suggère affection pour cette femme ainsi que l’union du  couple

description d’un beau cadre, charmant

v1+2 = souvenir d’un couple ds un beau cadre

Au détour d’un sentier une charogne infâme

Sur un lit semé de cailloux

terme

“au détour”

rime avec “âme”

antithèse stylistique

effet de surprise par la “charogne” qui se rapporte au titre du poème : suggèrent un détournement par rapport au cadre initié

rappellent eros et thanatos (amour et la mort)

opposé aspect douillet d’un lit et l'inconfort des cailloux

=> arrivée de la charogne est inconfortable

2ème quatrain

description précise de la charogne après sa découverte au quatrain 1 qui s’étale sur 5 strophes

Les jambes en l’air, comme une femme lubrique,

Brûlante et suant les poisons,

Ouvrait d’une façon nonchalante et cynique

Son ventre plein d’exhalaisons.

comparaison

groupe nominal

adjectif + participe

termes 

→ “jambes en l’air”

→ “brulante”

→ “suant les poisons” + “plein d’exhalaisons”

pluriel + plein = mise en avant

comparaison d’une charogne à la femme : nouvelle référence à eros et thanos : femme = amour, charogne = mort

position très sensuelle → B chante la prostituée = très différents des femmes habituellement chantées

désir précent de la femme (charogne)

réalisme

3 sens décrits : 

→ vue

→ toucher

→ l’odorat

   

quatrain 3

auteur poursuit description

Le soleil rayonnait sur cette pourriture,

Comme afin de cuire à point

Et de rendre au centuple à la grande Nature

Tout ce qu’ensemble elle avait joint

groupe verbale

2è hémistiche 

lexique de la nature

terme culinaire

hyperbole

nature pose un cadre agréable

clos le vers, clash avec le début, insiste sur la décomposition

symbolise puissance éternelle, s’oppose au corps qui décompose (éphémère)

charogne rabaissée à un vulgaire bout de viande

désintégration de la charogne + de la femme qui retourne à la poussière = symbolise le cycle de la vie : le corps retourne à la Terre

2ème mouvement : le récit d’une transfiguration : de la charogne à l’oeuvre d’art

Et le ciel regardait la carcasse superbe

Comme une fleur, s’épanouir ;

groupe verbal

imparfait

oxymore

v14

terme

verbe à l’infinitif

introduit dimension divine

↳ permanence de la toute puissance célèste → s’oppose au caractère éphémère du corps cité dans la 2ème hémistiche “la carcasse superbe”

accroît à la charogne, associée à la mort et laide, une certaine supériorité => magnificence et beauté → nouvelle dimension de la charogne

comparaison ironique avec une fleur qui éclot

rappel de la rose de Ronsard

ironie : la fleure qui nait alors que la charogne se décompose → traduit inverse du mouvement qui prend fin

B suggère une renaissance dans la mort en se moquant des traditions de la poésie classique

→ Charogne semble renaître

– La puanteur était si forte que sur l’herbe

Vous crûtes vous évanouir ; –

5e+6e quatrain

passé simple

pronom personnel

verbe à l’infinitif

 

  rappel statut anecdotique ac la charogne pck cela appartient à un souvenir

s’adresse explicitement à la femme, implication au lecteur

exprime la puanteur

= choque poétique violent comparé à la nouvelle poésie que compose Baudelaire (très implicite)

image de terrible réalisme : corps se liquéfie + coule

 Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride

D'où sortaient de noirs bataillons

De larves qui coulaient comme un épais

liquide 

Le long de ces vivants haillons

Tout cela descendait, montait comme une vague

s'élançait en pétillant ;

On eût dit que le corps, enflé d’un souffle vague,

Vivait en se multipliant

v.19

description réaliste :  hypotypose  

nombreux verbes d’action 

insectes 

Transfiguration de la poésie

→ gérondif

→ soufflait

 

rejet de larves = matérialise l’action de couler

Baudelaire nous donne à voir  réellement la charogne. Par le  biais de l’hypotypose, le  cadavre provoque les sens

L’accumulation de verbes et  le gérondif « en pétillant »  insistent sur l’intense vitalité  qui anime le corps.

La charogne fait office de  nutriments pour les insectes

Le terme « souffle » qui se  réfère à la poésie et à  l’inspiration, a investi le  cadavre et produit le miracle.  La charogne est source d’une  vie particulièrement  abondante comme le signale  le gérondif “multipliant

7ème quatrain

vie foisonnante

Et ce monde rendait une étrange musique

Comme l’eau courante et le vent,

conjonction de subordination

groupe nominal

comparaison à des éléments naturel

relance la vie foisonnante abordée dans les quatrains précédents (5,6)

référence à la conception de la nouvelle poésie que B propose  qui est dérangeante –

 elle s'impose à l’image des éléments naturels

Ou le grain qu’un vanneur d’un mouvement rythmique

Agite et tourne son van

référence au poème de Du Bellay “D’un vanneur de blé aux vents

groupe nominal

“La charogne” réclame sa place dns le paysage poétique si l’on considère que le vanneur rappelle ironiquement le poème de Du Bellay “D’un vanneur de blé aux vents”

harmonise la décomposition de l’écoeurante charogne, même dans sa morbidité et son insanité apparente, la nouvelle poésie conserve sa musicalité et son harmonie poétique.

=> Baure se livre dans ce quatrain à un effacement profressif de la réalité triviale

quatrain 8

Les formess'effacent et n'étaient plus qu'un  rêve,

Une ébauche lente à venir,

Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève

Seulement par le souvenir.

champ lexical de l’art

La description de la charogne  est comparée à l’exécution  d’un tableau. Tout comme le  peintre, le poète donne une  seconde vie aux souvenirs en  les représentant. 

La Charogne dont la nature  même, cadavre en  décomposition, insiste sur le  caractère éphémère des 

corps, vient tout juste  d’accéder paradoxalement à  l’éternité, transmuée en  œuvre d’art. La réalité  triviale a cédé devant l’œuvre  qui sublime. 

La charogne semble avoir  également quitté le domaine  de la matérialité comme le  suggèrent les termes « rêve »  et « souvenir », pour devenir  une entité onirique, presque  incertaine : « les formes  s’effaçaient » et gagner une  autre dimension.

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