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Balzac, Le Père Goriot, pp. 202-203.

Commentaire de texte : Balzac, Le Père Goriot, pp. 202-203.. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  29 Mars 2020  •  Commentaire de texte  •  1 327 Mots (6 Pages)  •  576 Vues

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Le Père Goriot, un roman d’Honoré de Balzac que Félicien Marceau (écrivain de la préface) décrit comme un roman-carrefour de la Comédie humaine. Ecrit en 1834, c’est un roman d’initiation, comme bien d’autres à cette époque. Ce récit s’inclut parfaitement dans l’ensemble qu’est la Comédie humaine, et plus précisément l’étude des mœurs : « En dressant l’inventaire des vices et des vertus, en rassemblant les principaux faits des passions, en peignant les caractères, en composant des types par la réunion des traits de plusieurs caractères homogènes, peut-être pouvais-je arriver à écrire l’histoire oubliée par tant d’historiens, celle des mœurs. » . Ce passage se situe aux pages 202 à 203 (de « Il est dans la nature […] » à « elle a pleuré ? »), et se trouve plus ou moins au milieu du livre. Il se passe après que Delphine De Nucingen ait raconté son histoire à Eugène De Rastignac. L’enjeu de ce passage est de faire comprendre au lecteur les relations et les motivations des trois personnages de cette situation : Delphine, le père Goriot et Eugène.

Eugène apparaît dans les trois parties, alors que Nucingen et son père n’ont droit qu’à une seule partie. Et pourtant, on comprend autant les motivations d’Eugène que celles du père Goriot et celles de Delphine. La structure du texte nous le démontre. La première partie (ll. 1-28) développe la relation entre Delphine et Eugène, elle montre comment Eugène et Delphine se rapprochent. La deuxième partie (ll. 29-42) est une réflexion intérieure d’Eugène sur ses sentiments et ses motivations. Le narrateur, dans cette partie, met pour une fois au clair les motivations d’Eugène. Enfin, la dernière partie (ll. 42-59) met principalement en scène la réaction du Père Goriot suite à l’histoire de Delphine. Ces trois parties structurent le passage de sorte que le lecteur ne se perde pas. On y comprend tout d’abord les motivations de Delphine, d’Eugène puis du Père Goriot, respectivement dans chaque partie.

Le début de la première partie est un sommaire servant à relater ce qu’ont fait Delphine et Eugène. Balzac en profite pour placer une généralité sur Paris : « Quand on connaît Paris, on ne croit rien de ce qui s’y dit, et l’on ne dit rien de ce qui s’y fait ». Le narrateur, en utilisant une répétition du pronom impersonnel « on », nous montre encore une fois l’hypocrisie de la haute société parisienne. On y voit des mots connotés méliorativement : « contentement » (l. 5), « belle » (l. 5), « vives » (l.12), « sensations » (l.13), « enivrante » (l. 14), « baisers »(l. 17), « chaleureusement » (l. 17), tandis que d’autres sont connotés péjorativement : « calomnies » (l. 6), « désordres » (l. 8), « inconséquence » (l. 19). Cette alternance nous met sur la piste de l’humeur d‘Eugène et de celle de Delphine dans la suite, soit respectivement fâchée et enjouée. C’est à partir de la ligne 15 que ça devient intéressant. Balzac nous plonge dans une tonalité réelle et dans un registre soutenu pour essayer de nous faire ressentir les pensées de ses personnages. A partir de la ligne 24, on assiste à une plainte d’Eugène face au baiser de Delphine (« reprocha cette inconséquence »), ce n’est pas le baiser qui gêne Eugène, c’est qu’il soit pris à la légère. C’est à ce moment que Delphine lui donne sa main à baiser ; Eugène le fait mais « avec une mauvaise grâce », donc en quelque sorte avec un peu de mauvaise foi. C’est face au mot « promesse » qu’Eugène fléchit, et donc avec cette promesse implicite qu’Eugène accepte son statut d’amant. C’est la concrétisation de leur relation. Delphine finit sur « -A lundi, au bal », ce qui traduit son impatience face au bal de Madame de Beauséant. C’est donc dans cette deuxième partie qu’on a pu déceler la motivation de Delphine : faire de Rastignac son amant pour pouvoir aller au bal, même si ce n’est pas forcément sa seule motivation : après tout, Eugène est beau, vient de l’Aristocratie, et a aussi de l’intérêt pour elle. Quant à Eugène, il est hésitant, mais ne veut pas avoir fait tous ces efforts pour rien.

Dans la deuxième partie, Eugène se rend compte qu’il a pris une décision importante et se demande si c’était le bon choix. Toute cette réflexion est accompagnée d’un champ lexical du doute : « réflexions » (l.30), « probable » (l. 37), « pensées indécises » (l. 36). Eugène ne doute pas de la fidélité de Delphine ou de quoi que ce soit d’autre, il doute de la pertinence de son choix. L’objectif premier de Rastignac est de sortir de la misère, il voit donc « ses projets de fortune renversés » (ll. 34-35). Toutes ces

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