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Ces objets qui nous envahissent : objets cultes, culte des objets

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Par   •  28 Novembre 2015  •  Dissertation  •  1 789 Mots (8 Pages)  •  911 Vues

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RENARD JEREMY                                                                 CLASSE CGO2B

Culture générale et expression

THEME : Ces objets qui nous envahissent : objets cultes, culte des objets

          Roland Barthes rédige entre 1954 et 1956, un essai  sous le titre de Mythologies, paru en 1957. Ces textes  se présentent en deux parties : la première partie  est constituée d’une série  d’exemples de représentations des années cinquante  et la seconde parle de la définition du mythe et de son fonctionnement. Il écrit sur les rapports que nous avons avec  les objets qui nous entourent et notre relation avec eux et démontre l’existence des mythes dans le quotidien.  En passant du catch à l’abbé Pierre, de la DS au steak  frites, il met en avant  un regard critique et moderne sur ces objets qui nous envahissent et  qui sont peut-être devenus des objets cultes voire mystiques.

          D’abord, la question  que l’on peut se poser est celle-ci : qu’est-ce qu’un mythe ? Selon différents dictionnaires, un mythe est un récit qui se veut explicatif et surtout fondateur d'une pratique sociale. Il est porté à l'origine par une tradition orale, qui propose une explication pour certains aspects fondamentaux du monde et de la société. D’après Barthes,  « le mythe est une parole ». Ainsi donc, le mythe est un système de communication, c’est un message. Le mythe  ne se définit pas par l’objet de son message, mais par la façon dont il l’exprime. Roland Barthes entreprend dans son essai de définir ce qu’est le mythe à travers les exemples d’objets cités dans ses textes. Barthes définit ce qui peut faire l’objet d’un mythe. Tout objet peut être mythe et le mythe devient  message. En ce sens, il peut être autre chose qu’oral. Il peut s’appuyer sur le discours écrit, la photographie, le cinéma, le sport, les spectacles, la publicité. « Dans la perception, l’image et l’écrit ne sollicitent pas le même type de conscience »dit-il  « Et dans l’image, le schéma ou la caricature sont déjà une représentation, des matières déjà travaillées. Ces images présupposent une conscience signifiante. On peut déjà raisonner sur elles, indépendamment de leur matière. » L’image est ainsi donc écriture d’après lui. Mais pas seulement l’image mais aussi des objets de tous les jours comme les détergents, le steak frites, ou encore la DS, voiture de l’époque. Prenons quelques exemples concrets tirés des cinquante-trois. Roland Barthes prend l’exemple de la publicité Astra.  « L’histoire commence toujours par un cri d’indignation adressé à la margarine : « un mousse à la margarine ? C’est impensable !« De la margarine ? Ton oncle sera furieux ». « Et puis les yeux s’ouvrent, la conscience s’assouplit, la margarine est un délicieux aliment, agréable, digeste, économique, utile en toute circonstance. On connait la morale de la fin : vous voilà débarrassés d’un préjugé qui vous coutait cher ! ». Voilà comment décrit Barthes la publicité de la margarine. Ici Barthes  a voulu identifier la margarine à quelque chose qui est bien établi, que l’on ne peut pas contesté comme la religion ou l’armée. L’armée ou l’église sont ici démontrées comme des valeurs infaillibles,  que l’on ne peut pas critiquer. L’image de la margarine, ici, nouvelle au départ, et qui ne semblait pas acceptée, est maintenant indispensable dans notre vie, peu chère et agréable à manger. Le deuxième exemple est celui du catch à la télévision. D’ailleurs, son essai commence par cet exemple. C’est un spectacle direct, donné devant des spectateurs. Tout est « immédiat ». Les prises sont purement des codes, et sont une mise en scène du spectacle. Comme au temps du cirque romain et des gladiateurs, on hurle contre les catcheurs, ou on les adore. Personne n’est dupe. On sait qu’on fait semblant. Dans le catch, le  pauvre catcheur est martyrisé par le « méchant », qui enfreint les règles du jeu, et tout à coup  on assiste à un retournement. C’est maintenant le méchant qui  est pris au piège. La foule crie, subjuguée et jouit de la vengeance. Le public est juste, il n’a pas besoin d’arbitre, ou de règles. Il sait le bien et le mal. Et il n’a aucune pitié devant le méchant qui a pris en traitre son partenaire de scène. C’est œil pour œil, dent pour dent. C’est la justice qui triomphe. Roland Barthes conclut: «  Sur le Ring et au fond même de leur ignominie volontaire, les catcheurs restent des dieux, parce qu’ils sont pour quelques instants, la clef qui ouvre la Nature, le geste pur qui sépare le Bien du Mal dévoile la figure d’une justice enfin intelligible ». Ici c’est le mythe qui remonte aux temps anciens, au temps du théâtre antique où  les notions du bien et du mal  s’affrontent  et de la justice qui triomphe. La DS, voiture mythique des années cinquante et soixante, est selon Barthes « tombée du ciel ». Par ses lignes futuristes, il la compare au nautilus de Jules Verne.  Il insiste que cette automobile est sensuelle et incite à la toucher : « On tâte furieusement la jonction des vitres, on passe les mains dans les larges rigoles de caoutchouc qui relient la fenêtre arrière à ses entours de Nickel ». Roland Barthes voit dans cette voiture un « objet humanisé » et un changement dans la mythologie automobile, une voiture moderne. Une voiture que les gens pourraient acheter tant elle est belle, un objet à avoir à tout prix.

          Ainsi ces objets, la Citroën DS, considérée comme «  une cathédrale moderne », la viande rouge et les frites qui représentent la qualité de ce qui est français, le catch qui fonctionne comme le théâtre antique, etc., nous démontrent l’existence des mythes dans notre quotidien où leur place est encore importante. Mais  surtout comment ces objets, prenant de plus en plus de place dans notre vie, qui nous entourent, nous envahissent, nous sont-ils si indispensables ? Et quels rapports entretenons-nous avec eux ?

     

    De plus en plus souvent, on attribue aux objets des sentiments, ou une apparence humaine. Ici on donne avec le verbe « envahir » un point de vue négatif sur le rôle que tiennent les objets dans notre vie, qu’ils nous dominent. Les objets, pourtant, sont souvent considérés comme utiles mais peuvent s’imposer de façon excessive et asservir les hommes. Les objets sont inanimés et passifs mais ils peuvent être considérés comme des envahisseurs. Les hommes, créateurs d’objets, deviennent des victimes. Des hommes peuvent s’aliéner pour des choses inertes.  Les objets sont d’abord des signes des temps anciens et de culture. Les archéologues s’en servent pour décrypter des civilisations disparues. Ils montrent la progression d’avancées technologiques (outils de fer, de bronze…) ou artistiques (statuettes, bijoux…). L’homme ne peut pas vivre sans objets. Mal équipé pour survivre, il utilise son intelligence pour créer des objets nécessaires pour chasser, transporter, découper, s’habiller, faire des maisons. Ils sont utiles, identifiables, ils étendent le pouvoir de l’homme et facilitent sa vie quotidienne. Et certains objets, plus beaux, plus efficaces, prennent une importance plus grande. Ils deviennent indispensables voire jusqu’à  être un compagnon : une épée pour un chevalier par exemple. L’homme ne peut plus vivre sans ces objets, il en devient dépendant.

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