Comment le libertinage est à la fois présent et critiqué à travers Dom Juan et Sganarelle

Le libertinage est présent dans la scène 2 de l'acte I, à travers le personnage de Dom Juan. Le libertinage est une vision qui commence son apparition au 17e siècle. Il évoque deux aspects: le libertinage de mœurs et le libertinage religieux. Le libertinage de mœurs consiste à prioriser le plaisir charnel sans se soucier des règles de fidélité ou d’engagement amoureux. Dans le récit, le recherche du plaisir et la vie amoureuse libre de Juan permettent au narrateur de l’histoire d’illustrer le libertinage de mœurs du personnage. En ce qui concerne le libertinage religieux, cela est l’acte de rejeter consciemment les règles et les pratiques de la religion. Juan va incarner la vision à travers sa fausse reconnaissance à Dieu et l’ignorance des normes de la religion. Dans le texte, on peut voir un exemple d'attitude de libertinage de moeurs:

(...) tout le plaisir de l’amour est dans le changement. (...) Mais par exemple de vous voir tous les mois vous marier comme vous faites…

Dans cet extrait, le champ lexical de la libertinage de mœurs est présent à travers les mots suivants: «plaisir», «changement» et «marier». Celui-ci connote qu’il ne reste pas fidèle, car il change de femme souvent pour son plaisir, prouvant que le plaisir est l’élément central de son vie amoureux. De plus, l’hyperbole dans l’extrait souligne le refus de tout engagement amoureux. En effet, lorsque Sganarelle dit à Juan qu’il se marie chaque mois, c’est un façon de dire qu’il change de femmes selon ses envies, évoquant le manque d’engagement amoureux chez le personnage, prouvant ainsi sa façon de vivre sans respecter les mœurs. De cette manière, il va aussi utiliser le mariage comme outil de séduction. En conséquence, cela va dévaloriser le mariage, permettant ainsi son indifférence à Dieu. L’extrait suivant illustre alors son libertinage religieux:

(...)Va, va, c’est une affaire entre le Ciel et moi, et nous la démêlerons bien ensemble (...)

En effet, l’extrait indique une fausse reconnaissance divine. Dom Juan croit en Dieu, mais il ne le respecte pas vraiment. D’ailleurs, quand il dit « c’est une affaire entre le Ciel et moi », il utilise Dieu pour justifier ses péchés sans que quelqu’un puisse le critiquer et sans avoir à pratiquer la religion comme tous les autres croyants. Il rejette les règles et les normes implicites, car il préfère être libre de tous ses devoirs et faire les choses pour son plaisir. C'est pourquoi, il joue avec les codes religieux, les détourne, les manipule, sans jamais les faire part véritablement de sa vie quotidienne. Ainsi, Dom Juan est en effet un libertin et nous le prouve à travers toute cette pièce. Toutefois, durant la pièce son comportement va être critiqué constamment par Sganarelle.

Sganarelle critique le libertinage religieux et de mœurs de Dom Juan en critiquant sa fausse dévotion, son hypocrisie et sa vie amoureuse. Cette critique