Comment se met en place l’intrigue de la scène ?

Texte 3 : Les Caprices de Marianne, Acte I, Scène 1

Comment se met en place l’intrigue de la scène ?

Introduction :

Les Caprices de Marianne est une pièce de théâtre en deux actes qui appartient au courant du romantisme. Cette pièce est qualifiée de comédie par son auteur, Alfred de Musset mais en vérité elle s'apparente au genre du drame.

Musset est un poète et un dramaturge français de la période romantique, né en 1810 et mort en 1857 à Paris. C’est un élève brillant qui se consacre à partir de 1828 à la littérature. Sa première comédie est un échec accablant qui le fait renoncer à la scène pour longtemps. Dès lors, il prône le « théâtre dans un fauteuil », c’est-à-dire un théâtre destiné à être lu et non vu.

Il écrit en 1833 Les Caprices de Marianne qui sera jouée en 1851. Cette pièce raconte Elle raconte l'histoire de Cœlio, un jeune homme amoureux qui rêve de conquérir à l’aide d’un entremetteur, Marianne, épouse du juge Claudio qui lui cherche à éliminer les prétendants de sa femme.

Dans notre scène, Ciuta, une entremetteuse, aborde Marianne pour lui parler de l’amour de Coelio pour elle. Marianne répond qu’elle n’est pas intéressée et s’en va. Puis arrive son mari, Claudio qui annonce avoir des doutes quant à la fidélité de sa femme et décide de tuer son amant.

Nous verrons ainsi comment se met en place l’intrigue de la pièce dans cette scène.

Première partie, une scène d’exposition, seconde partie, une action engagée.

I) Une scène d’exposition classique

Tout d’abord nous avons affaire à une scène d’exposition. Par définition, une scène d’exposition est une scène donnant les éléments nécessaires à la compréhension de la situation initiale. Ainsi, cette scène fournit tous les éléments utiles pour comprendre la situation de départ mais cette scène est particulière car permet aussi de mettre en place l’intrigue. Ainsi les informations données par l’exposition sont aussi des infos qui vont servir à toute l’intrigue :

Le lieu : à Naples, une rue devant la maison de Claudio, on parle aussi des guitares sous la fenêtre

Le temps : un matin avant la messe (Marianne va à la messe)

Les personnages (et leurs intentions) :

Coelio : « d’une noble famille et figure distinguée », amoureux de Marianne, joue de la guitare sous sa fenêtre, utilise Ciuta comme messagère pour déclarer son amour à Marianne

Marianne : une « belle dame », épouse de Claudio, un « dragon de vertu », fidèle à Claudio, n’hésite pas à l’informer de ses prétendants

Ciuta : messagère et confidente de Coelio

Claudio : mari jaloux qui doute de sa femme et n’hésite pas à utiliser les grands moyens pour parvenir à ses fins (tuer les amants de Marianne)

Tibia : confident et servant de Claudio, « laid mais beaucoup d’esprit »

Les grands thèmes : l’amour : amour de Coelio refusé par Marianne (4 premières répliques)

La mort : champ lexical, métaphore : Coelio n’a plus qu’à mourir, Claudio se sent « prêt à mourir de douleur »

La vengeance (et jalousie) : champ lexical ;:« spadassin » ordonné par Claudio pour tuer les prétendants, « je ne me sens pas de colère après tous les cadeaux qu’elle a reçu de moi »

Les registres : début : comique : prétendant timide, amour rejeté, utilisation d’une entremetteuse,

Puis tragique : Le thème de la mort est mis en avant, la colère et la jalousie prônent (+ on remarque les règles de Tragédie sont respectées : un lieu (Naples), une journée (« tu m’iras chercher ce soir… »), une action)

= Alternance entre comédie et tragique qui sera vue plus loin dans la pièce.

On peut donc voir que tous les informations sont réunies ici, et ensemble, elles permettent au spectateur de comprendre l’intrigue et même annoncent le déroulement de la pièce (prétendants qui vont être tués, Marianne donc on ne croit pas la fidélité, Coelio qui utilise une entremetteuse (plus tard il utilisera Octave)).

II) L’action est engagée

Ensuite, cette scène possède un caractère très mouvementé : on pourrait même dire que toute l’action et l’intrigue de la pièce se résume à cette scène

En effet, l’intrigue est implicitement montrée lorsqu’on décompose la scène (la scène d’exposition reprend les grandes lignes de l’histoire) :

L.1 à l.5 : Un entremetteur déclare son amour à Marianne (Ciuta puis Octave dans la pièce en général)

L.5 à l.8 : Marianne le refuse

L.8 à l.27 : Claudio, mari jaloux, expose ses plans : « voilà du monde qui pourrait nous entendre. Tu m’iras chercher ce soir le spadassin que je t’ai dit. »

L.8 à l.27 : « il y a autour de ma maison une odeur d’amants ; personne ne passe naturellement devant ma porte ; il y pleut des guitares et des entremetteuses. » et « Non, mais je puis poster un homme derrière la poterne et me débarrasser du premier qui entrera. »

La scène de l’assassinat est déjà envisagée et décrite.

L.27 à la fin: On a quand même affaire à un personnage qui tente de raisonner Claudio et défend Marianne, Tibia : « Mais, Monsieur, votre femme passe pour un dragon de vertu dans toute la ville ; elle ne voit personne, elle

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