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Commentaire: "A l'abri de rien"- Olivier Adam

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Par   •  2 Novembre 2016  •  Commentaire de texte  •  1 399 Mots (6 Pages)  •  9 196 Vues

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Séquence I

Lecture analytique, A l'abri de rien, Olivier Adam, 2007

Comment le récit d'une rencontre se transforme-t-il en plaidoyer pour les migrants ?

Comment cette scène arrive-t-elle à émouvoir le lecteur ?

  1. Les intempéries

  1. Le climat
  • Champ lexical des intempéries : « il pleuvait, il grêlait, vent, pluie, froid, grêlons »
  • métaphore violente : « des poignées de cailloux lancés du ciel »
  • Hyperboles : « terres noyées, engloutissement, fin du monde »
  • Adverbes : « de + en + fort, même »

> Violence du climat déjà porteur du pessimisme (et idée presque d'apocalypse, de punition divine)

  1. Dans le désordre voire le néant
  • gradation + rythme ternaire : « perdition, engloutissement, fin du monde »
  • Champ lexical du désordre : « perdition, engloutissement, désordre, sans cohérence, vide
  • Métaphore en fin de texte « de la fin » : « la route s'évanouissait dans le noir », « on allait s'y dissoudre », groupe nominal, « sans raison »
  • importance du silence avec la négation et un lexique négatif : « Lucas ne parlait plus », « sa voix s'était éteinte »

> L'ambiance est lourde et pesante et ne semble pas se diriger vers une amélioration. Au contraire, les personnages ne semblent avoir qu'une issue, la destruction.

  1. Dans la tête de la narratrice
  • mise en abîme dans les pensées de la narratrice : utilisation de la première personne et nombreux groupes nominaux ou verbes « intrusifs », « dans ma tête », « je pensais », « j'ai pensé »
  • lexique péjoratif pour parler de ses sentiments, ressentis, émotions, états d'esprit : « perdition », « engloutissement », « fin du monde », « allait mourir », « s'arrêter », « interruption » + nombreuses questions
  • grande passivité de la narratrice face à ce qu'elle vit : « adjectif (ironique), « indépendante de notre volonté ; voix passive, « les mots m'arrivaient », la narratrice n'est pas actrice, elle subit les mots de son fils ; comparaison, « chien en plastique » + qualificatifs, désarticulé, mécanique, vide

> La narratrice semble subir le décor et l'action sans en prendre possession. Elle est aussi victime d'un grand désordre dans ses idées.

=> Le décor , l'ambiance et l'état d'esprit de la narratrice sont en parfaite adéquation pour dresser un tableau bien gris de la scène. Ce tableau n'est présent que pour renforcer le spectacle des migrants qui s'offre à la narratrice et à son fils.

  1. Le portrait pathétique des migrants.

  1. Le portrait physique ou la déshumanisation.
  • périphrases anonymantes : « une ombre », « un type qui marchait », « ils », « un », « ces types »
  • champ lexical de la pauvreté et de la misère : épuisés, démunis, tête nue, sans manteau, faim, fatigue
  • adverbes de quantité, qui exagèrent ou adverbes de négation : « tellement », « ni/ni », « ne... plus »

> Le portrait physique des migrants croisés est pathétique car ils sont décrits sans nom, anonymes et dans une grande misère. Le lecteur les prend donc en pitié comme semble le faire la narratrice.

  1. Le portrait moral ou le destin peu enviable
  • lexique des sentiments négatifs : « violence, douleur, terreur »
  • très nombreuses négations : accumulation
  • Fatalité avec un registre tragique amené par les questions, « qu'est-ce qu'ils pouvaient bien y faire » et l'idée de voie sans issue
  • obligation négative : « ils devaient crever »

> les migrants sont promis à la misère et à la violence et aucune autre voie n'est possible dans ce triste spectacle

  1. Tous les éléments contre les migrants
  • opposition climatique bien sûr : « face au vent », « dans la pluie » (ici très violente, « couchée presque »)
  • opposition humaine de la narratrice bien sûr qui reste passive face à ce spectacle mais aussi des forces de l'ordre : accumulations « chalets flics bergers allemands », « torches bruits hurlements »
  • rythme ternaire sans ponctuation : lourdeur de l'opposition
  • force de l'implicite à travers le langage : idée de violence des forces de l'ordre à l'encontre des migrants

> Tout semble s'opposer aux migrants, de la nature violente aux humains, responsables de leur douleur ou au contraire passif face à leur sort comme peut l'être la narratrice

=> Le spectacle qui s'offre à la narratrice et aux yeux du lecteur fait prendre conscience du sort des migrants qui semble sans issue et qui provoque forcément compassion et pitié pour eux.

  1. Un plaidoyer pour les migrants

  1. Une narration au service du pathétique
  • 1ère personne qui nous fait nous mettre dans la peau de la narratrice et qui nous offre le spectacle violent
  • impression très visuelle : subjectivité, sentiment d'être au volant de la voiture et de voir défiler les ombres des migrants
  1. Un mélange des registres pour toucher le lecteur
  • réaliste : scène du quotidien, voiture, tennis, mère/ fils
  • pathétique : sort des migrants, lexique des sentiments négatifs, « douleur, violence, etrreur, hurlements... »
  • tragique : le destin des migrants semble scellé, il n'y a de place que pour la fatalité et le climat s'en mêle également
  1. Impliquer et bouger le lecteur
  • jeu sur le pathos, une scène volontairement grise et noire
  • les persos chutent et emmènent le lecteur dans le noir et le silence (fin du texte)
  • le lecteur prend conscience de la condition des migrants comme la narratrice qui va devoir se réveiller.

        Olivier Adam livre donc une scène sans concession qui va agir comme un déclencheur pour la narratrice. La voie sans issue qui semble empruntée par les migrants paraît difficile à anéantir. Cvette scène fait prendre conscience à la narratrice qu'il faut agir pour changer ce triste spectacle et pose forcément la question au début du roman de ce qui est possible. Le texte apparaît aussi comme un plaidoyer pour les migrants à destination du lecteur.

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