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Commentaire composé, Le bal de la Vaubyessard

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Par   •  6 Mai 2018  •  Commentaire de texte  •  1 551 Mots (7 Pages)  •  6 346 Vues

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Commentaire Littéraire: Madame Bovary de Gustave Flaubert

"Le bal de Vaubyessard"

Introduction:

Vers la deuxième moitié du XIX ème siècle, au cours du mouvement réaliste, Gustave Flaubert écrit Madame Bovary (1856). Ce roman raconte la vie d'Emma, une jeune femme de province influencée par ses lectures romantiques. Le personnage principal – Emme Bovary - a été invité avec son mari à un bal de la haute société chez le marquis d’Andervillers. Un rêve semble se réaliser pour elle, pour elle qui rêve d'une vie mondaine et romanesque dans laquelle elle peut réfugier pour rompre son ennui. Ennui causé par son époux Charles Bovary, un médecin militaire à la vie monotone qu'elle épousa dans l'espérance de pimenter sa vie alors même qu'elle sortait du couvent. Dans cet extrait que nous analysons, La bal de Vaubyessard, Emma découvre le monde de l'aristocratie dont elle a toujours rêvé. Cet extrait est un moment stratégique de l'œuvre : il relate un événement très attendu d'Emma, et en même temps, il marquera pour elle le début d'une grande frustration. Dans ce commentaire composé nous allons expliquer en quoi cet extrait manifeste-t-il le bovarysme d'Emma ? Pour cela nous allons montrer que la scène du bal est idéaliste et comme quoi le bal est une tentation de fuite de la réalité vouée à l'échec pour Emma Bovary tout en exposant l'ironie mise en place par Flaubert.

I. Le bal: Une scène idéaliste

Toute la description nous est donnée par le regard d'Emma avec des verbes de perception visuelle « se distinguait » « semblait ». Son regard structure notre façon de voir la scène, tout d'abord elle regarde le groupe d'hommes en général et se focalise sur deux couples puis un. Nous trouvons également des expressions qui insistent sur la focalisation « Madame Bovary tourna la tête et aperçut » « elle fermait à demi les yeux » « une dame très belle ». Au début du texte, la description des hommes suit parfaitement le regard d'Emma « cheveux » « teint » « cou » « lèvres » « l'air » « le regard ». Nous observons un effet de zoom, puis un éloignement. Par ailleurs toute les sensibilités du personnage sont évoqués dans ce passage : l'ouïe, le touché, la vue, le goût et l'odorat. Cet état de réceptivité est relayé par un monologue intérieur.
 
Le texte accumule les impressions d'Emma dès le début de l'extrait, le texte est  au discours indirect libre (DIL), la pensée du personnage témoigne le compte rendu des propos qu'elle ne comprend pas « on entourait un tout jeune homme qui avait battu la semaine d'avant Misarabelle et Romulus ». De plus, tous les souvenirs d'Emma sont retranscrits au DIL avec un glissement de la vue à une vue intérieur, avec la répétition de « revit » à « se revit » à introspection. Ce monologue intérieur repose sur une vision idéalisée du bal.
 

Tout les membres du bal apparaissent comme des êtres d'exception : superlatif « mieux » « plus » ; le champ lexical de la luxure « parure de perles » « porcelaine » « riche ». Ils se ressemblent comme le montre leur âge indistinct. L'emploi des verbes tel que « se distinguait » qui fait des participants un groupe admirable que rien ne semble différencier comme le montre l'expression « un air de famille ». Par ailleurs l'abondance de termes mélioratifs souligne enfin le processus d'idéalisation de la part d'Emma « pâleur des porcelaines, les moires du satin (...) les nourritures exquises ». L'impression que lui procure le bal est donnée par un grand nombre d'hyperboles : « aux fulgurations de l'heure présente » « s'évanouissait toute entière, elle doutait presque de l'avoir vécu ». L’usage répété de l’adverbe «plus» esquisse un univers hyperbolique où tout est exagéré. Les matières évoquées sont précieuses («porcelaine», «satin», «mouchoirs brodés»), ainsi que la nourriture : « Elle mangeait alors une glace au marasquin, qu’elle tenait de la main gauche dans une coquille de vermeil ». La glace, évidemment, à cette époque, est un produit de luxe, et la «coquille de vermeil » un objet rare. L'antithèse entre le présent et le passé rappelle qu'Emma n'appartient pas au monde qui évolue dans ce bal, une tentative de fuite vouée à l'échec.
 


II. Le bal : une tentation de fuite vouée à l'échec

Le fait qu'un souvenir d'Emma ressorte durant le bal rend la scène oppressante « l'air du bal était lourd, les lampes pâlissaient », ce souvenir fait même effet d'une cacophonie combiné avec « le bruit des éclats de verre » qui accompagnent la vision des paysans et d'Emma qui ne peut que s'identifier à l'image qui lui apparaît. Cette identification est désagréable pour Emma avec la description dévalorisante « contre les carreaux » qui donne un effet d'emprisonnement, une métaphore carcérale, d'autre part les paysans sont décrit de manière péjorative « des faces de paysans ». Nous observons l'utilisation du pronom « on » (« On entourait », « On refluait »...), qui exprime l'inconnu : Emma distingue des actions et des mouvements plutôt que des personnes. Elle ne comprend pas tout ce qui se passe : « une conversation pleine de mots qu'elle ne comprenait pas ». 

 Aussi, le monde de son enfance est en totale opposition avec celui du bal aristocratique « marre bourbeuse, ferme, père en blouse ». Or Emma rejette complètement ce passé « autrefois, sa vie passait, s'évanouissait tout entière, et doutait de l'avoir vécu », le refus total d'un passé encombrant qui peut expliquer « à ce moment là » « fermait à demi les yeux » expression qui est une métaphore de son aveuglement. Cette volonté de fuite est parfaitement illusoire, ce qui conduit le narrateur à ironiser sur l'aveuglement d'Emma. - Emma « ferme les yeux » à la fin du passage : elle semble entretenir son illusion.
 

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